Page images
PDF
EPUB
[graphic][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][merged small]

abbayes, on y entrait par deux portes: l'une pour les charrettes, l'autre pour les piétons.

Ainsi, que l'on détache de l'ensemble d'une abbaye la première cour consacrée à l'exploitation rurale, qu'on y annexe une église, et l'on aura l'image du prieuré rural.

Les prieurés étaient effectivement, pour les abbayes, de grandes fermes: si les moines y vaquaient à la prière et aux offices, ils avaient aussi pour mission de faire rentrer les redevances en nature, telles que les dîmes et les autres rentes de l'abbaye; de faire cultiver les terres formant le domaine du prieuré, et d'administrer les revenus de tout genre qui pouvaient appartenir à la maison.

Le style roman, tel que nous l'avons décrit, se manifeste dans toutes ces constructions. Les granges, les grands magasins, ont été bâtis avec un soin remarquable dans les abbayes du XIIe siècle, à en juger par le petit nombre d'exemples que nous possédons encore.

L

Granges.

Es granges faisaient partie de la cour de la ferme, conséquemment elles étaient toujours, dans les abbayes ou les riches prieurés, en dehors des bâtiments réguliers conventuels; elles étaient placées de manière à être accessibles de deux côtés par le pignon et par la façade latérale. Les granges un peu considérables avaient, en effet, des portes principales dans les pignons et des portes secondaires vers le centre des façades latérales, afin de rendre l'accès plus facile.

Quelques granges moins monumentales n'avaient de portes que sur les côtés, soit une seule au centre, soit une porte à chacune des extrémités du mur latéral. Les portes étaient toujours couvertes d'un porche ou d'un toit en saillie.

Les granges étaient, comme les églises, divisées en trois nefs: la nef centrale communiquait avec les ailes latérales par des arcades portées le plus souvent sur des colonnes monocylindriques, comme on le voit par le plan de la grange de Perrières. Le blé était tassé dans le centre et dans un des bas-côtés; l'un des bas-côtés qui souvent correspondait à deux grandes portes restait libre pour la circulation, quand l'abondance des céréales n'obligeait pas à le remplir. Dans d'autres granges la circulation se faisait par la nef centrale, et l'on tassait de préférence

le blé dans les bas-côtés. Quant aux façades, elles se ressemblent toutes et offrent une élévation garnie de contreforts et un grand toit couvrant

Plan de la grange de Perrières.

la grande nef et les ailes. Jamais on ne trouve de voûtes en pierre. La lumière ne pénétrait dans ces vastes magasins que par des ouvertures, ordinairement assez étroites, pratiquées dans les deux gables.

Toutes les granges dîmières n'avaient pas leurs divisions intérieures en pierre les colonnes étaient souvent remplacées par des poteaux en bois de chêne supportant les charpentes et formant trois nefs.

Les piliers des granges, soit qu'ils fussent en pierre, soit qu'ils fussent en bois, établissaient des divisions régulières dont on tirait parti pour ranger ou, si je puis parler ainsi, classer les récoltes. Le froment, l'orge, l'avoine, les pois et autres grains occupaient des travées particulières; ou bien le froment était d'un côté et les petits grains, comme on les appelle encore (orge, avoine), de l'autre; il y avait aussi beaucoup d'abbayes qui avaient des granges séparées pour le blé et pour les autres récoltes.

Voici la coupe longitudinale de la grange dîmière du prieuré de Perrières Calvados), qui dépendait de Marmoutiers, près Tours. Elle offre,

HTT (10. M

[graphic][subsumed][subsumed][merged small][merged small][graphic][subsumed][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small]

comme plusieurs autres granges d'abbayes, une grande nef et des bascôtés abrités par un énorme toit. Les murs sont de transition (fin du XIIe siècle), et les arcades de la grande nef, au nombre de six de chaque côté, reposent sur des colonnes monocylindriques à chapiteaux ornés de feuilles, dont les bases se rattachent au socle par des pattes.

M. Victor Petit a dessiné le gable donnant sur la cour; on y voit la grande porte charretière et la petite porte (V. la figure, p. 76).

Les charrettes attelées entraient facilement avec leur charge de blé, et sortaient par l'extrémité opposée, où il existait une porte pareille à la première.

Cette belle grange, qui pouvait contenir plus de 40,000 gerbes de blé, a près de 100 pieds de longueur.

[merged small][graphic][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

(département de l'Yonne) nous montre l'architecture et la disposition de ces magasins.

Lorsque les religieux de l'abbaye de Reigny (département de l'Yonne) devinrent, au XIIe siècle, possesseurs des riches vignobles situés dans la paroisse d'Irancy, ils songèrent à construire, près de leurs nouvelles possessions, les bâtiments nécessaires pour la fabrication du vin,

« PreviousContinue »