Page images
PDF
EPUB
[graphic][ocr errors][ocr errors][subsumed][merged small][graphic]

Armoiries peintes sur les panneaux à petits plombs d'une fenêtre du XVIe siècle.

Il y aurait beaucoup à dire sur l'ameublement et la décoration intérieure des appartements. Les tapisseries formaient, au XVIe siècle, les plus riches tentures des salons et des appartements de réception; il nous en reste encore quelques-unes, et M. Jubinal, dans sa belle publication sur l'histoire des tapisseries, en a donné de beaux spécimens que l'on peut voir dans toutes les bibliothèques où se trouve son ouvrage. Celles qui existent à Auxerre méritent d'être citées.

Dans beaucoup de maisons, on peignait sur les maisons des sujets analogues à ceux des tapisseries. Ainsi j'ai cité, dans ma Statistique monumentale du Calvados (1), une maison dont les murs étaient couverts de peintures représentant des danses de bergers et de bergères. Des phylactères reproduisaient dans ces peintures, comme dans les tapisseries, les dialogues que le peintre attribuait à ses personnages. Ces inscriptions qui aidaient à l'intelligence des tableaux et vivifiaient les personnages en les faisant parler, ajoutaient beaucoup, il faut en convenir, à l'intérêt du sujet.

D

Puits.

ès le XVe siècle et longtemps avant, les puits avaient été l'objet

de l'attention des architectes, et quelquefois ils en avaient fait de petits monuments. Au XVIe siècle, les puits furent en général plus élégants encore que par le passé : engagée dans l'épaisseur des murs, la margelle était souvent surmontée d'une espèce de coquille sculptée dans le mur d'où sortait la tige en fer qui supportait la poulie et la corde, destinée à monter le seau. Souvent aussi le puits était isolé, et une élégante armature en fer, portée sur la margelle, formait le support auquel pendait la poulie. Parmi ces derniers on peut citer le puits près la cathédrale d'Anvers.

On pourrait citer un certain nombre de puits du XVIe siècle dans différentes villes, notamment à Orléans, à Dijon, au Mans, à Tours, etc., etc.

La ville de Troyes renferme plusieurs puits publics dont les armatures en fer, extrêmement élégantes, paraissent de la fin du XVIe siècle et dont voici un spécimen.

(1) T. Ier, p. 45.

[graphic][ocr errors][merged small][merged small][graphic]

FONTAINES PUBLIQUES.-Plusieurs fontaines du XVIe siècle sont d'une grande élégance: on en pourrait citer à Autun, à Tours, dans plusieurs villes de France et d'Italie, etc., etc.

Moulins.

Es moulins se rattachent à l'architecture civile des campagnes,

Let je voudrais en dire un mot. D'après M. Léopold Delisle,

les

mentions de moulins à vent commencent à paraître, dans les textes normands, à la fin du XIIe siècle, et y deviennent assez communes dans le cours du siècle suivant rien ne s'oppose à ce que l'on admette que les Croisés rapportèrent de l'Orient l'idée de ces moulins.

Moulin à vent, près d'Auray (Morbihan). On connaît trop les moulins à vent pour qu'il soit nécessaire de les

décrire ; il y en a de construits entièrement en bois, d'autres dont la partie basse, de forme cylindrique, est en pierre et la partie plus large, qui renferme les meules, en bois. D'autres enfin sont tout-à-fait en pierre, et le mécanisme du moulin qui, comme on le sait, est mobile et peut se tourner selon la direction du vent, est protégé par une tour en pierre (V. la figure, p. 346).

Les moulins à eau, dont l'usage a de beaucoup précédé en France celui des moulins à vent, ont aussi nécessité des constructions plus vastes et plus durables, et quoique l'impétuosité des eaux ait été une cause continuelle de destruction, on en connaît dont quelques pans de murs datent du XIVe siècle et peut-être du XIIIe (1).

Aspect des villes au XVIe siècle.

A

u XVIe siècle, et ceci s'applique aussi aux siècles précédents, nos villes offraient des rues étroites, courbes, dont les ouvertures correspondaient rarement les unes aux autres; les maisons de bois, avec leurs pignons aigus, formaient des lignes festonnées d'une teinte sombre, relevées, à de rares intervalles, par des constructions en pierre blanche (V. la page suivante); un grand nombre de rues avaient aussi des porches ou galeries au moyen desquels on pouvait marcher à couvert, mais qui rendaient fort sombres les appartements du rez-de-chaussée.

Pour utiliser l'espace toujours précieux dans des villes ceintes de murailles, on établissait quelquefois le long des rivières des étages en encorbellement soutenus par des poutres inclinées : il en existait encore un exemple à Caen et dans d'autres villes qui ont disparu il y a quelques années : on voit à Fontenay-Vendée des appartements établis d'après le même système sur la rivière qui traverse la ville.

J'en donne une vue (V. la page 349), car c'est un des derniers exemples qui nous restent de ce genre de construction. Ces maisons n'ont pas de caractère bien prononcé; elles peuvent avoir été reconstruites depuis le XVIe siècle.

(1) A Ticheville (Orne) on remarque des arcatures ogivales dans les murs du moulin qui, je crois, dépendait, dans l'origine, du prieuré de cette paroisse. A la Trappe (Orne), à Cluny et dans d'autres abbayes, les moulins ont des parties anciennes qui paraissent remonter au XIIIe siècle : d'autres m'ont présenté des parties du XVe siècle et du XVIe.

« PreviousContinue »