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n'est pas jusqu'au bàtiment destiné aux volailles, qui ne présente

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Partie du plan général de l'abbaye de St-Gall.

la disposition constamment usitée; seulement, les poules et les canards avaient une enceinte circulaire à côté de l'enceinte carrée.

Gardiens des oiseaux

Poules.

Gardiens des canards.

Fragment du plan général de St-Gall.

Canards.

JARDINS. Les jardins, et souvent même les vergers, arboreta, sont mentionnés avec les manses, dans les parties connues des polyptiques de St-Amand et de St-Rémy. Les polyptiques de St-Bertin et de Prum et les statuts de Corbie contiennent plusieurs passages relatifs à la culture des jardins.

Le jardin était, comme aujourd'hui, un terrain clos d'un mur ou d'une haie, ou d'un treillage, destiné à la culture des légumes, des racines, des herbes employées aux usages de l'homme. Dans les terres de Prum, les jardins étaient divisés en areæ, probablement des planches ou des carrés.

Le plan de St-Gall nous montre la même disposition (V. la page 30). Nous y voyons des planches disposées à peu près comme dans nos jardins actuels, et consacrées, d'après les indications du plan, aux oignons, aux poireaux, au céleri, à la coriandre, à l'anet, au pavot, aux radis, aux carottes, à l'oseille, à l'ail, aux échalotes, au persil, au cerfeuil, à la laitue, à la sarriette, aux panais, aux choux, l'avoine.

Le logement des jardiniers, figuré à l'extrémité de ces planches, montre encore la même disposition que nous signalions tout à l'heure pour les écuries et les étables, c'est-à-dire qu'il est disposé en carré autour d'une cour, avec son compluvium central. Une partie des bâtiments est affectée aux logements, et l'autre à la conservation des graines, des légumes et des instruments de jardinage.

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Fragment du plan général de l'abbaye de St-Gall.

A Corbie il y avait quatre jardins, ou un grand jardin divisé en quatre, dont on cultivait des parties à la charrue et à la herse (il y

avait quatre cents personnes à nourrir à Corbie). Les travaux du jardin étaient exécutés par les serfs de l'abbaye (1).

Parmi les constructions dans la cour, ou inhérentes à la cour, à la suite de l'habitation principale, étaient:

Les écuries, scuria.

Le grenier, grania.

Le cellier, cellaria.

La salle de bain ou étuve, stuba.

La bergerie, ovile.

Le toit à porcs, porcaritia domus.

La grange, spicarium.

La boulangerie, pistoria.

La cuisine, coquina.

La salle de bain est appelée balnearium.

Il y avait encore dans la cour :

Le pressoir, torcular.

La brasserie, camba.

La lavanderie, lavanderia, et différents ateliers.

« Dès les premiers siècles du moyen-âge et dès l'époque carlovingienne, dit M. Ramé, il est possible de constater l'existence de jardins considérables. La célèbre abbaye de St-Gall, dont le plan original dessiné au IXe siècle existe encore à la Bibliothèque de Zurich, en comptait trois : le jardin des plantes médicinales et d'ornement, le potager et le verger. Cette triple division est celle qui a persisté, pendant tout le moyen-âge, dans les jardins des monastères, et il y avait, parmi les officiers des abbayes, un moine spécialement chargé de la direction des cultures: il prenait le titre d'hortulanus; il était placé sous la dépendance immédiate du cellérier, dont les attributions étaient, comme on sait, de pourvoir à l'alimentation de la maison. La nomenclature des plantes potagères et des arbres fruitiers cultivés à St-Gall,

(1) Les instruments dont les jardiniers se servaient étaient entre autres : la houe ou pioche, fossorium; la bêche, bessus; la cognée, securis; la doloire, dolatoria; la grande et petite tarière, taratrum majus et minus; le scalpum, peut-être le greffoir; la gouge, gulbeium; la faucille, falcile; la faulx, falx ; le truncus, la scrpe; le couteau court ou serpette, culter; la scie, serra; la corbeille ou banne, banista.

Dans le capitulaire De villis et dans l'Hortulus de Walafrid Strabon, on trouve des renseignements sur les plantes et les arbres cultivés dans les jardins au IXe siècle.

rapprochée du célèbre capitulaire De villis, permet de constater l'iden tité parfaite qui existait entre la culture des propriétés ecclésiastiques et celle des domaines royaux du temps de Charlemagne. »

MANSES. Si nous consultons les savantes dissertations de M. Guérard sur le polyptique d'Irminon, nous trouvons que les manses étaient, au IXe siècle, une sorte d'unité censuelle à l'égard des propriétaires. Ainsi, il y avait des manses, et encore des demi-manses.

Chaque manse tributaire avait une habitation, sella ou cella, avec des écuries, granges et autres constructions nécessaires aux travaux des champs.

La celle et tous les autres bâtiments étaient GÉNÉRALEMENT DE BOIS : les toits étaient en bardeaux, et même on revêtait encore de bardeaux les quatre murs extérieurs des maisons. La quantité de bardeaux exigée en cens, ajoute M. Guérard, prouve qu'on en faisait un emploi considérable. Les habitations, au lieu de se joindre, devaient être isolées les unes des autres par des cours, des vergers et autres dépendances, comme nous le voyons encore dans notre Pays-d'Auge normand, et dans les campagnes de la Suisse (1).

CLÔTURES.

- Les grandes exploitations et les manses avaient leurs cours principales closes de différentes manières. Le polyptique d'Irminon indique trois sortes de clôtures: la première semble avoir consisté dans un assemblage de pieux et de perches, en forme de palissade ou de gros treillis; on l'employait à la fois pour enclore les cours et pour enfermer la volaille; c'était une espèce de palissade, tuninus.

(1) Les manses étaient d'une contenance assez inégale; elles se composaient souvent, comme nos fermes actuelles, de terre labourable et d'une certaine étendue de prés et de bois, suivant la nature du sol et les circonstances. Ainsi, à Toul, il y avait des manses de 50 jugera; de 10 jugera à l'abbaye de Prum ; depuis 6 jusqu'à 32 journeaux (jurnales) à l'abbaye de Lorsch : l'étendue si variable des manses devait être très-peu importante sur certains points, puisqu'il est parlé, dans Flodoard, de 800 manses appartenant au monastère de Bercete dans les Apennins, et de 1,150 manses appartenant à celui d'Avenay, du diocèse de Reims ; et dans un autre auteur, de 1,550 manses abandonnées par les moines de Montiérender à des chevaliers du voisinage. L'abbaye de St-Wandrille, en Normandie, possédait 4,264 manses.

C'était principalement sur le nombre des manses que se réglaient les obligations du service militaire, ainsi que le montant des contributions et des subsides imposés dans certaines circonstances à la propriété : un homme de guerre devait être fourni par toutes les cinq, les quatre ou même les trois manses.

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