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Le plan de cette cuisine est carré; il y a seulement deux cheminées, l'une devant l'autre, ayant chacune un tuyau. Au centre de l'appartement est un autre tuyau terminé par une pyramide à quatre pans pour établir la ventilation nécessaire dans cette pièce qui renfermait aussi des potagers. L'esquisse (p. 292) montre l'intérieur de la cuisine dans son état actuel.

L

Maisons diverses.

A jolie maison de pierre qu'on voit à St-Pierre (Cavados), sur le bord de la Dive, et qui doit être de la fin du XVe siècle, dépendait de

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Maison de pierre, à St-Pierre-sur-Dives. l'abbaye des Bénédictins; on croit qu'elle a servi de prétoire pour la justice. La tourelle octogone qui garnit un des angles renferme un

oratoire très-élégant. Les poutres des planchers des grands appartements sont sculptées dans le goût de l'époque.

Comme on le voit, les maisons de pierre du XVe siècle nous offrent absolument les mêmes détails d'ornement que les autres édifices du même temps. Les chardons rampants, les feuilles de choux frisés et autres moulures semblables, ornaient les portes en ogives et quelquefois les corniches ; des panneaux tapissaient certaines parties des murailles. Les fenêtres, presque toujours carrées et subdivisées par des croix de pierre, avaient pour encadrement plusieurs rangs de nervures prismatiques; un cordon portant sur des caryatides leur servait de couronnement. Quelques-unes étaient garnies de feuillages frisés: telle est la maison de M. Le Blanc-Hardel, à Caen. Nous donnons (p. suiv.) une vue des fenêtres de la cour intérieure et de l'escalier de cette maison. Les fenêtres des combles ou lucarnes étaient couronnées de frontons pyramidaux extrêmement légers et parfois accompagnés de contreforts ou d'arcs-boulants festonnés et de pinacles couverts de crochets et de ciselures. Ce système d'ornementation existe surtout pendant la première moitié du XVIe siècle. Nous en trouvons un bel exemple dans le Palaisde-Justice de Rouen et dans l'hôtel du Bourgtheroude, à Rouen ( V. la page 296).

A l'intérieur des cours des plus belles constructions, des galeries ou corridors ouverts accédaient quelquefois aux différents étages. Le mouvement et les reliefs de ces galeries produisaient l'effet le plus pittoresque (V. la page 297). Des arcades garnissaient le rez-de-chaussée, quelquefois tout autour des cours, souvent sur un ou deux côtés seulement.

Au XVe siècle, les maisons de bois étaient, dans certaines contrées où les bonnes pierres offraient des difficultés pour le transport, infiniment plus nombreuses que les maisons de pierre. Elles montrèrent, à partir de la seconde moitié du XVe siècle, un luxe de ciselures et d'ornements qu'elles n'avaient pas offert précédemment. Leur disposition, quant au reste, fut peu différente de ce qu'elle était au XIVe et dans la première moitié du XVe.

Dans celles qui nous restent, les étages s'avancent assez souvent en saillie, et les parties rentrantes, qui règnent sur la largeur du bâtiment, sont ornées de moulures. Les maisons figurées p. 299, 300, 301 et 302 montrent cette saillie progressive des étages. Dans les villes populeuses, on voyait souvent deux étages au-dessus du rez-dechaussée, et un troisième étage sous le toit qui était éclairé par de grandes lucarnes, La plupart des maisons bourgeoises avaient un pignon

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Intérieur de la cour de l'imprimerie Le Blanc-Hardel, à Caen.

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sur la rue; cette disposition était moins fréquente dans les hôtels ou demeures des personnes riches.

Les maisons étaient assez souvent décorées de petites statues de saints

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placées dans des niches, le long des principales pièces de bois s'élevant verticalement et formant la charpente de l'édifice, quelquefois dans les

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