cette niche forme, à l'extérieur, un encorbellement que l'on voit dans mon esquisse. L'HÔTEL-DE-VILLE D'OUDENARDE est aussi du XVIe siècle : les re cherches de M. Van der Meersch, consignées dans le tome VI de l'intéressant recueil publié sous le titre de Messager des sciences et des arts, nous apprennent que la première pierre de cet élégant édifice fut posée en 1527 et qu'il fut achevé en 1529 ou 1530, sauf quelques décorations. L'esquisse que je donne d'une partie de la façade et du gable montre l'ordonnance de ce palais (V. la page 260). La façade principale domine la place publique. Au-dessus du rezde-chaussée, bordé d'un portique d'arcades à ogives retombant sur des colonnes cylindriques et portant une plate-forme, s'élèvent deux étages de fenêtres ogivales séparées par des niches couronnées de dais; les archivoltes du portique et celles des fenêtres sont entourées d'une guirlande de feuilles rampantes qui se terminent par un panache : le second rang de fenêtres est surmonté, à la hauteur du toit, d'une balustrade à découpures flamboyantes. Le toit, très-élevé, est percé de nombreuses lucarnes et de deux grandes fenêtres ornées de pinacles; une crête tréflée en couronne l'arête. Du centre de la façade surgit en avant-corps une tour, ou beffroi, de 40 mètres d'élévation, carrée jusqu'aux deux tiers de sa hauteur, octogone aux deux étages supérieurs et terminée, comme celle d'Arras, par un simulacre de couronne impériale (1). Les façades latérales offrent, au-dessus du rez-de-chaussée, la même ordonnance que la façade antérieure ; elles se terminent par des gables ou pignons couronnés de pinacles ou de clochetons, comme le montre mon dessin. M. Schayes fait judicieusement remarquer que la forme générale et le système d'ornementation de l'hôtel-de-ville de Louvain se retrouvent dans celui d'Oudenarde. HOTEL-DE-VILLE DE COLMAR. La partie de l'hôtel-de-ville de Colmar, figurée page 261, montre une disposition de fenêtres trèscommune en Allemagne, non-seulement au XVIe siècle, mais au XVII et au XVIIIe. Ce sont des ouvertures rectangulaires, séparées seulement par un étroit linteau de pierre et formant ainsi une sorte de galerie vitrée. On trouve beaucoup de fenêtres de cette espèce en Belgique, à Trèves, à Francfort, à Genève, à Strasbourg, et dans toutes les anciennes villes allemandes. Au XVIe et au XVIIe siècle, on voit dans (1) M. Schayes, Hist. de l'architecture en Belgique, |