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a le mérite d'être excellente cuite et de se garder plus longtemps que les autres (1).

Ce goût des riches seigneurs pour l'agriculture nous conduit à conclure que les cours annexées à leurs châteaux étaient entourées d'écuries, de magasins, d'étables et d'autres bâtiments. C'est ce que prouvent le petit nombre de constructions rurales du XIIIe siècle, qui subsistent encore dans quelques manoirs.

Dans le manoir d'Ouilly, près Falaise, nous trouvons l'édifice suivant

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qui, à l'intérieur comme à l'extérieur, offre les mêmes caractères que les constructions monastiques précédemment examinées. La cour du manoir baronnial de Douvres, appartenant aux évêques de Bayeux, renferme un bâtiment de la même dimension et du même style, et la porte d'entrée offre, comme celle d'une abbaye, deux ouvertures : une pour les charrettes, l'autre pour les gens à pied.

(1) Recherches de M. l'abbé De La Rue,

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Évêchés.

Es palais épiscopaux, disposés au XIIIe siècle comme ils l'étaient

Lau siècle précédent (V. p. 81 et suivantes), ont profité des progrès de

l'architecture, et leurs ouvertures affectent les formes consacrées à cette époque.

L'évêché de Laon nous offre des parties très-remarquables du XIII. siècle.

Pour pénétrer dans l'intérieur de la cour, on passait sous une grande et une petite porte en ogive, ouvertes dans des murs épais et surmontés de tourelles en encorbellement qui ont été abattues en 1750. Au-dessus de ces portes régnait une large galerie couverte. On y parvenait, de la cour, par un escalier en pierres placé près de la grande porte, et elle communiquait avec l'intérieur de la cathédrale par une ouverture que l'on remarque au-dessus de la chapelle actuelle de la Vierge (1).

Les autres bâtiments formaient une vaste équerre, dont l'un des côtés faisait face au rempart. C'est de ce côté que s'élève la grande salle de l'évêché, construite par l'évêque Garnier, en 1242. Cette salle, aujourd'hui divisée en plusieurs appartements qui servent aux audiences du tribunal, n'avait pas autrefois moins de 100 pieds de long sur 33 de large. Sa façade extérieure est très-remarquable: elle est divisée en deux parties par trois tourelles, dont deux, celles des extrémités, renfermaient des escaliers en hélice. Chaque partie de cette façade est percée de trois fenêtres dans le style ogival de la première époque. Celles-ci sont encadrées de colonnettes, et leur arc est décoré d'un cordon chargé de sculptures. La façade intérieure de cette même salle est supportée par une galerie formée de colonnes courtes et d'arcades ogivales basses. Les socles de ces colonnes sont tantôt carrés, tantôt octogones, nus ou chargés d'ornements d'un bon style. La forme des chapiteaux varie également, et ils sont couverts d'ornements généralement empruntés au règne végétal. Au-dessus s'ouvre une série de grandes fenêtres ogivales, et le bâtiment est surmonté d'un toit aigu supporté aux deux extrémités par deux pignons, dont les rampants sont ornés de feuilles crossées, selon le goût du temps.

Ainsi, la cour de l'évêché était à peu près carrée.

(1) Histoire de la ville de Laon, par M. Melleville.

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Pignon de l'évêché d'Auxerre, bâti de 1250 à 1260, par Guy de Mello.

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