DE LA RÉCOLTE DU MIEL. C'est dans les premiers jours de juillet, que l'on peut récolter le meilleur miel, il est bien préférable à celui que l'on fait dans l'automne; d'abord il coule sans expression bien plus facilement à cause de la chaleur de cette saison, et, on peut par ce moyen éviter de faire périr les abeilles comme on le fait plus tard; puisqu'on peut les faire passer dans une ruche vide comme si c'était un essaim. A la vérité elles ne réusissent pas, le restant de l'été ne leur est pas favorable, mais on a la chance de les conserver si la saison leur convient. Une difficulté que l'on a d'extraire le miel à cette époque c'est que les ruches sont remplies de couvain, et que bien des gâteaux contiennent du miel d'un côté et du couvain de l'autre. Or, il y a déjà plusieurs années que j'ai imaginé un moyen d'éviter cet inconvénient, c'està-dire de ne pas trouver la moindre apparence de ce couvain, ce moyen consiste tout simplement à extraire la reine de la ruche que l'on veut dépouiller. Il ne s'agit pour cela que d'en faire un essaim artificiel vingt-un jours avant, car les œufs que cette reine avait pondus étant vingt-un jours à éclore et à devenir abeilles parfaites, on ne doit plus trouver de couvain vingt-un jours après l'extraction de cette reine, et il n'en sera pas encore élevé de nouveau. Alors vers le 20 juin ou à quelques jours près il faut choisir les ruches les plus pesantes, et comme on dit vulgairement les plus grasses, surtout celles qui n'ont pas donné d'essaims naturels, et s'y prendre comme je l'ai dit il y a quelques années dans les annales de la Société du tome XXIX, n° 4, d'octobre, novembre et décembre 1849, mettre en note le jour où on a operé, et vingt-un jours après on est sûr de ne plus trouver de couvain, quoiqu'il y ait déjà une nouvelle reine, laquelle quand tout aurait été au mieux pour sa naissance et sa fécondation, n'aurait encore commencé à pondre que quelques œufs, qui seraient à peine visibles. On recommence alors la même opération que vingt-un jours avant, mais cette fois en faisant sortir toute la population; on met la ruche dans laquelle cette population est passée dans la place qu'occupait la ruche pleine de miel, et l'on emporte celle-ci pour la dépouiller. NOTA, Il faut tâcher de ne prendre que les ruches qui peuvent donner 35 à 45 livres de miel, j'en ai eu quelquefois dont j'ai tiré jusqu'à 60 livres. Ce sont ordinairement celles qui n'ont pas donné d'essaims, qui en ont le plus. Si quelqu'un est curieux de savoir le parti que l'on peut quelquefois tirer des abeilles, voici ce que j'en ai obtenu une année. Cette année j'avais 20 ruches : 5 m'ont donné chacune un essaim. 6 m'en ont donné chacune 2. 3 chacune 3. 1 en a donné 4. (1) 5 n'en ont pas donné du tout. 5 12 9 4 Total. 30 essaims. 20 ruches mères. 20 Total. 50 ruches. J'en ai exploité 20 qui m'ont donné chacune, en moyen terme, 50 livres de miel et une soixantaine de livres de cire, ci. 20 Et 8 qui sont mortes d'elles-mêmes. 8 (1) Les 5 qui n'ont pas donné d'essaims sont celles qui m'ont donné le plus de miel. |