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et quelle devrait être dans cette circonstance l'action de la Compagnie. Malgré les observations présentées par M.Charlot, M. le Président insiste sur la nécessité de ne pas ajourner plus longtemps une question qui lui parait vitale. A la suite de cette discussion, une commis sion de sept membres est nommée.

Elle se compose de :

MM. de Vonne,

Bruslon,

Minangoin,
Bonnébault,

De Fontenailles,
Charlot

et Hay de Salde.

La réunion de la commission est fixée au dernier samedi de janvier.

M. Brame fait hommage:

1° D'un rapport sur les phénomènes qui accompagnent la cristallisation du soufre;

2o D'un opuscule sur la vaporisation du mercure.

Le Guide du Cultivateur, ouvrage important adressé à la Société, est remis à M. de Sourdeval, qui se charge de présenter un rapport sur ce travail à l'une des prochaines séances.

Séance du samedi 10 février 1855.

PRÉSIDENCE DE M. LE GÉNÉRAL COMTE D'OUTREMONT.

Sont présents:

MM. Le général comte d'Outremont, Lesourd-Léturgeon, Lambron de Lignim, de Vonnes, Nicolle, de Taste, Bonnébault, de Sourdeval, Tassin, HulinPelgé, Grados, Papion du Château, Bruslon, Rolland, Alluome et Miton, secrétaire.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Secrétaire donne lecture de la liste des livres reçus depuis la dernière séance.

M. le Président procède au dépouillement de la correspondance, et communique une lettre de M. Hedde, qui prie la Société de vouloir bien lui faire parvenir la liste des membres résidants. Faisant droit à cette demande l'assemblée décide que cette liste sera adressée à M. Hedde, conformément au désir qu'il a exprimé.

Le compte-rendu de la section des sciences, arts et belles-lettres, en l'absence de M. de Taste, est renvoyé à la prochaine séance.

M. Alluome donne lecture du procès-verbal de la section d'agriculture.

La question relative à l'exportation des tourteaux oléagineux, agitée au sein de la section et renvoyée à une commission, est soumise à l'examen de la Société

M. Lesourd-Léturgeon croit devoir, dans l'intérêt de notre agriculture, présenter quelques observations préalables sur le décret du 20 décembre 1854, qui vient d'abaisser des trois cinquièmes les droits qui avaient existé jusqu'alors sur l'importation des graines de colza, et prie l'assemblée de vouloir bien les prendre en considération; car, dans son opinion, elle se lie intimement à la question des tourteaux.

Le gouvernement de l'Empereur, dit-il, toujours plein de sollicitude pour les intérêts du pays, dans son désir d'arrêter la hausse excessive survenue sur les denrées de première nécessité et de grande consommation a fait, pour atteindre ce but si désirable, les efforts les plus persévérants et employé tous les moyens en son pouvoir.

C'est ainsi qu'il a interdit la distillation des orges et des avoines, admis les vins étrangers à l'entrée, etc., etc. Le pays tout entier a accueilli avec reconnaissance toutes ces mesures, qui ont produit un effet salutaire.

Une hausse considérable ayant eu lieu cette hiver sur les huiles servant à l'éclairage, un décret en date du 20 décembre 1854, a abaissé dans la même pensée, les droits sur les graines oléagineuses. Cependant, à peine deux mois se sont-ils écoulés depuis sa promulgation, et quoique les graines étrangères n'aient pas eu le temps d'arriver sur nos marchés, ni de peser sur les cours, néanmoins une baisse considérable vient de se produire sur ces mêmes huiles, qui sont déjà à peu près rentrées dans leur prix normal, au moment même de la grande consommation. La hausse n'a donc été que factice et il

ne faut l'attribuer qu'au jeu qui se fait à Paris sur les huiles, jeu qui a entraîné la ruine de plusieurs maisons considérables qui s'y étaient imprudemment engagées.

Les départements du centre de la France et celui d'Indre-et-Loire (plus particulièrement) ont, depuis quelques années, en vue du progrès agricole, expérimenté avec succès la culture du colza, qui leur a rendu et qui semble appelé à leur rendre de grands services et un immense avantage dans l'avenir.

Dans les années 1851 et 1852, si désastreuses pour tout le monde, les cultivateurs furent forcés de vendre les céréales bien au-dessous du prix de revient; ceux qui avaient déjà introduit le colza dans leur assolement, ont trouvé dans le prix plus élevé de cette graine une compensation qui les a soutenus dans ces temps difficiles.

Les droits protecteurs de la législation précédente ont donc été très-favorables, particulièrement dans nos départements du centre, à la culture des graines oléagineuses adoptées déjà par un grand nombre de nos cultivateurs intelligents, mais encore à l'état d'essai pour beaucoup d'autres, qui sont disposés cependant à entrer franchement dans la voie des assolements plus variés, et à sortir des errements de la routine.

Il y a lieu de craindre que le décret provisoire du 20 décembre 1854, qui vient d'abaisser les droits dans une si forte proportion, s'il continuait à être appliqué, ne vienne, dans un avenir peu éloigné, produire une dépréciation dans le prix des grains, au grand préjudice de nos cultivateurs. Il y a lieu de craindre que les progrès et les améliorations agricoles, qui ont été la consé

M. Lesourd-Léturgeon croit devoir, dans l'intérêt de notre agriculture, présenter quelques observations préalables sur le décret du 20 décembre 1854, qui vient d'abaisser des trois cinquièmes les droits qui avaient existé jusqu'alors sur l'importation des graines de colza, et prie l'assemblée de vouloir bien les prendre en considération; car, dans son opinion, elle se lie intimement à la question des tourteaux.

Le gouvernement de l'Empereur, dit-il, toujours plein de sollicitude pour les intérêts du pays, dans son désir d'arrêter la hausse excessive survenue sur les denrées de première nécessité et de grande consommation a fait, pour atteindre ce but si désirable, les efforts les plus persévérants et employé tous les moyens en son pouvoir.

C'est ainsi qu'il a interdit la distillation des orges et des avoines, admis les vins étrangers à l'entrée, etc., etc. Le pays tout entier a accueilli avec reconnaissance toutes ces mesures, qui ont produit un effet salutaire.

Une hausse considérable ayant eu lieu cette hiver sur les huiles servant à l'éclairage, un décret en date du 20 décembre 1854, a abaissé dans la même pensée, les droits sur les graines oléagineuses. Cependant, à peine deux mois se sont-ils écoulés depuis sa promulgation, et quoique les graines étrangères n'aient pas eu le temps d'arriver sur nos marchés, ni de peser sur les cours, néanmoins une baisse considérable vient de se produire sur ces mêmes huiles, qui sont déjà à peu près rentrées dans leur prix normal, au moment même de la grande consommation. La hausse n'a donc été que factice et il

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