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a exécutées lui ont donné l'inclinaison des facettes 2 y, non seulement sur A, mais encore sur B B, presque égale à 125o, de sorte qu'il en concluait que le prisme A. B. B était un cube, et les facettes 2 y un octaèdre régulier. Il paraît, sans doute, qu'il est tombé dans cette méprise à cause de l'imperfection de son gonicmètre, puisque, ainsi qu'on l'aperçoit dans le tableau sus-indiqué, les facettes 2 y sont inclinées sur A de 128° 33', et sur B B de 123° 34', c'est-à-dire qu'il y a une différence assez importante de cinq degrés. Cependant son opinion avait été reçue par tous les minéralogistes, jusqu'à ce que Brooke (1), il y a quinze ans, fit connaître, par d'exactes mesures goniométriques, les caractères cristallographiques de notre sarcolite, ayant ainsi démontré l'impossibilité de réunir la sarcolite de Thomson, dont les cristaux se rapportent au système du prisme carré, soit à l'analcime, soit à l'hydrolite, qui cristallisent l'une dans le système du cube, l'autre dans le système du prisme hexagonal. D'ailleurs il ne faut pas omettre que du dioctaèdre y 2 Brooke ne rapporte que la moitié des faces, deux à deux, prises alternativement, savoir, la forme hémiedre. Mais il ne me paraît pas que cette opinion soit conforme au fait, puisque, ainsi qu'on le voit dans un cristal dessiné dans la fig. 2 avec toutes les particularités qui existent dans l'original, on n'y aperçoit qu'une seule des seize faces nécessaires pour compléter le dioctaèdre y 2. Il manque pareillement quelques unes des faces latérales du prisme octogone & 2 A du quadratoctaèdre diagonal etc., ce qui ne peut certainement pas se rapporter à l'hémiédrie, et l'on doit plutôt retenir que les faces qui manquent ont disparu à cause de la grande étendue des autres qui leur sont contigues. Plusieurs écrivains d'ouvrages minéralogiques, parmi lesquels nous citerons Necker (2), Thomas

de chair, dont la forme est celle d'un parallélipipède rectangle avec huit facettes à la place des angles solides. M. Thomson, à qui la découverte est due, leur a donné le nom de sarcolite. D'après les observations que j'ai faites sur des fragments de ces cristaux, qui m'avaient été envoyés par ce célèbre naturaliste, l'incidence de chaque facette additionnelle sur les faces adjacentes du parallélipipède ne s'écarte pas beaucoup de 425o, ce qui paraîtrait indiquer que les faces principales font entre elles des angles droits. Ces cristaux ayant un tissu vitreux, et étant assez durs pour rayer le verre, j'ai présumé qu'ils étaient une variété de l'analcime, p. 177.

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Philosophical magazine and annals for sept. 1834.

Le règne minéral ramené aux méthodes de l'histoire naturelle. Paris, 4835.

Thomson (1), etc, etc., ont continué à regarder la sarcolite comme une variété de l'analcime, ignorant peut-être le travail de M. Brooke. D'autres auteurs, ainsi que Haidinger (2) et Allan (3), etc., etc., en retenant toujours que la sarcolite cristallise dans le système du cube, ont séparé la sarcolite de l'analcime, parce que dans ces formes on reconnaît l'octaèdre et le rhombododécaèdre en place du trapézoèdre.

Quant à la composition chimique de notre espèce, elle a été ignorée jusqu'à ce que le professeur Scacchi, d'après son analyse publiée en 1842 (4), eut trouvé qu'elle était composée de silex, d'alumine et de chaux, sans aucune trace d'eau, qui est un des éléments nécessaires à la formation de l'analcime et de l'hydrolite. La formule qu'il en a obtenue, quoiqu'elle ne soit pas donnée avec assez de certitude, est 3 Ca, Si + Al, Si; à l'égard de la proportion des éléments, on pourrait croire la sarcolite d'une composition identique à celle du grenat (grossulaire), et on aurait dans ce cas un exemple de dimorphisme. D'autre part, si l'on voulait regarder l'idocrase, quant à sa composition analogue au grenat, il en résulterait que l'idocrase et la sarcolite formeraient deux espèces de composition analogues et appartenant au même système de cristallisation, mais avec des mesures goniométriques tout-à-fait incompatibles pour la même espèce, parce que, en comparant l'inclinaison de la base du prisme sur les faces des quadratoctaèdres, on a dans chaque espèce, par les mesures qui se rapprochent davantage, une différence qui surpasse deux degrés, (A. 4 y = 113° 48' dans l'idocrase, A. 3 y 111° 43' dans la sarcolite.)

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La sarcolite est une espèce des plus rares et des plus belles parmi celles qu'on rencontre dans les blocs erratiques du MontSomma. Jusqu'ici elle n'a été trouvée dans aucune autre localité; la roche dans laquelle elle se montre est très souvent formée de mellilite, d'augite et de chaux carbonatée, qui, réunies ensemble, composent une masse presque homogène et d'une couleur verdâtre. On trouve souvent les cristaux de sarcolite réunis à ceux de mellilite et d'augite et quelquefois je les ai trouvés mêlés au mica, à la chaux carbonatée et au grenat rougeâtre bien cristallisé.

(1) Outlines of mineralogy, geology and mineral analysis. London,

1837.

(2) Monk's mineralogy translated, by W. Haidinger. Edinburgh,

1825.

(3) Philip's introduction to mineralogy, by Allan London, 1837. (4) Distribuzione sistematica dei minerali. Napoli, 4842.

Soc. géol., 2e série, tome IV.

2

Variétés.

De la Mellilite du Mont-Somma.

Humboldtilite et Humboldilite Monticelli et Cavelli, Mellilite. C'est une substance vitreuse ou pierreuse, à plusieurs nuances de gris et de jaunâtre. Elle cristallise dans le système du prisine à base carrée, terminé par un quadratoctaèdre, dont les faces sont inclinées à l'axe du cristal de 56° 48′. Sa dureté est en quelque sorte moindre que celle du feldspath : elle a un clivage peu net, parallèle à la base du prisme: elle est soluble en gelée dans les acides; elle se fond au chalumeau en un émail jaunâtre ou brun, selon la couleur du minéral qu'on a employé. Elle se compose de silice, d'alumine, d'oxyde ferrique, et de plusieurs bases monoxydes. -La couleur de la mellilite du Mont-Somma est souvent grise ou gris-blanchâtre, ou même gris-jaunâtre; rarement elle est d'un brun jaunâtre, ou jaune de miel. Lorsqu'elle se présente avec un éclat vitreux, elle est transparente; elle est, au contraire, pierreuse lorsqu'elle est rendue sale par des substances étrangères. Elle est presque toujours recouverte d'une couche fort mince de chaux carbonatée, qui la voile en lui faisant perdre l'éclat et la couleur. Ses cristaux ont presque toujours la même mesure en hauteur et en largeur : quelquefois ils se montrent très écrasés, jusqu'à former des lames; ils présentent tantôt le prisme A B B isolé, et tantôt des arêtes latérales coupées par une face unique ou par trois faces, x ou x 2. Il est fort rare d'y trouver les angles trièdres coupés par les facettes de l'octaèdre; on trouvera l'ensemble de toutes ces formes cristallines dans la fig. N 3 et toutes leurs mesures goniométriques dans le tableau suivant. Outre sa variété bien cristallisée, on rencontre pareillement cette espèce en masses amorphes ou en cristaux fort allongés dans le sens de l'axe vertical, et circonscrits par seize faces latérales, si bien qu'ils semblent autant de petits bâtons cylindroïdes. Enfin, on la trouve conformée en paquets de fibres, qui convergent le plus souvent à l'une des extrémités et divergent à l'autre.

Mesures goniométriques de la Mellilite.

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la première fois par Monticelli et Cavelli, qui, en la regardant comme une nouvelle espèce minéralogique, la dédièrent au savant baron d'Humboldt, en la décrivant et en en faisant une analyse quantitative (1), sans annoncer cependant ses mesures goniométriques. Peu de temps après, M. Brooke eut entre ses mains une variété de cette substance de couleur jaunâtre, et ne trouvant pas d'autre minéral qui eût en commun avec elle les mesures goniométriques, il la regarda comme une substance nouvelle et l'appela somervillite (2). Les deux illustres minéralogistes M. Beudant et M. Necker rapportent dans leurs traités de minéralogie la somervillite de Brooke comme une variété de l'idocrase, quoique l'octaèdre de la première soit incliné à l'axe du cristal de 56° 48', et celui de la seconde, qui s'en rapproche davantage, de 52° 55'. Nous ne saurions adopter cette opinion, parce que la différence est presque de quatre degrés. En 1835, M. de Kobell (3) entre autres analyses, publia celle de la mellilite du Ca) Vésuve, en en tirant cette formule : N Si3 +5 A, Si + 12 Mg (Si.

Fe

Le professeur Scacchi, en 1842 (4), annonça, dans une note de sa Distribution systématique des minéraux que la somervillite était la mêine espèce que l'humboldilite. Enfin M. Damour (5), en analysant, il y a trois ans ; le minéral du Vésuve et celui du Cap de Bove, les trouva tous les deux identiques dans les qualité et quantité de leurs composants, et les réunit en une seule espèce, en conservant plutôt le nom d'humboldtilite que celui de mellilite, et en déduisant pour formule commune (Al Fe) Si + (Ca, Mg, K,

N) 3 Si. J'ai adopté, au contraire, le nom de mellilite de préférence à celui de humboldtilite, parce que le premier est plus ancien que le second.

Bien

que

la mellilite ne soit pas un minéral très fréquent parmi ceux du Mont-Somma, on la retrouve toutefois dans plusieurs

(1) Prodromo di mineralogia Vesuviana, di J. Monticelli e M. Cavelli. Napoli, 1825.

(2) Quarterly journal of sciences, XVI, 276, ex Allan et Phillips. (3) Javale per riconoscere i minerali, di Fr. de Kobell. Firenze,

1842.

(4) Distribuzione sistematica dei minerali per cuva, di Ar. Scacchi. Napoli, 1842.

(5) Nouvelles analyses et réunion de la Mellilite et de la Humboldtilite, par M. A. Damour (extrait des Annales de chimie et de physique, 3 série, t. X).

espèces de blocs erratiques. Les plus remarquables dans lesquelle; je l'ai rencontrée, sont les suivantes :

1 Bloc de couleur verdâtre composé de pyroxène, mellilite bien cristallisée, spath calcaire; agrégat qui, par méprise, a été regardé par quelques uns comme une espèce minéralogique particulière, et appelé zurlite, et dans lequel on trouve des cristaux de sarcolite, de sphène, de néphéline, de mélanite et de mica.

2o Bloc de couleur blanchâtre, formé presque tout entier de petits cristaux de mellilite, avec peu de pyroxène et fort peu de chaux carbonatée.

3o Bloc composé en grande partie de mica, de quelque peu de pyroxène et de mellilite recouverte de chaux carbonatée en cristaux bien nets, ou en lames octangulaires sur l'agrégat, ou bien tapissant les géodes formées dans le bloc.

4° Bloc formé de leucite et de mellilite voilée de chaux carbonatée, qui se présente en cristaux bien allongés, cylindroïdes, parsemés de pyroxène granulaire.

5o Bloc fragile de pyroxène de sommite et de mellilite, qui se montrent en cristaux crevassés, fragiles et imparfaits, tous confusément cristallisés avec texture granitoïde.

6o Bloc de spath calcaire lamelleux parsemé de cristaux de mellilite semblables à ceux de l'idocrase, qui pénètrent souvent les uns dans les autres.

7° Bloc de mellilite massive, couleur jaune de miel, translucide, pénétré par des cristaux de fer oxydulé, formaut des vides dans sa masse, tapissés de cristaux de mellilite et de wollastonite.

8° Lave pyroxénique trouvée près de Pollena, renfermant dans ses géodes de jolis cristaux de pyroxène vert, avec d'autres de mellilite jaunâtre ou rougeâtre.

Le secrétaire lit ensuite la note suivante de M. Parrot: Observations sur la note de M. Virlet d'Aoust, insérée dans le Bulletin de la Société géologique de France, 2e série, tome II, janvier et février 1845, p. 198, par M. Parrot, membre émérite et honoraire de l'Académie des sciences de SaintPétersbourg.

Saint-Pétersbourg, avril 1846.

Ces observations concernent uniquement ce qui a été dit dans cette note, p. 219, sur mon travail concernant les pierres d'Imatra, inséré dans les mémoires de l'Académie de Saint-Pétersbourg, 6 série, sciences mathématiques, physiques et naturelles, t. V. Après une description pittoresque de la belle contrée d'Imatra,

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