Page images
PDF
EPUB

employés dans les XI. et XII. siècles sont placés sur les archivoltes des portes, des arcades et des fenêtres, sur les corniches et sur le plain des murs, surtout à l'intérieur.

J'ai réuni ( pl. XLIX) quelques-uns des ornements qui se voient le plus fréquemment en Normandie et en Angleterre. Je vais en faire l'énumération, en me servant, pour les désid'une nomenclature d'autant meilleure qu'elle dérive de la forme même de ces moulures, ce sont:

gner,

[blocks in formation]

Les mêmes contreforts existent dans quelques monuments de l'ouest de la France notamment à l'église de Candes (Maine et Loire), qui a été dessinée par M. A. Deville.

[ocr errors]

Si j'avais pu multiplier mes planches autant que je l'aurais désiré, j'aurais donné la série complète des contreforts du x1o. siècle; mais pour les contreforts comme pour les autres membres de l'architecture, j'ai dû me borner à des généralités.

LES ÉTOILES ressembleraient assez exactement aux animaux marins qui, à cause de leur forme, ont reçu le nom d'Asteries, si elles avaient cinq branches, mais elles n'en ont que quatre. Elles sont disposées tantôt sur un seul(pl.XLIX, fig. 2), tantôt sur deux ou un plus grand nombre de rangs (fig. 1.)

Le zigzag oU BATON ROMPU est un des ornements qu'on voit le plus souvent en Normandie, et en même temps un de ceux dont l'usage s'est conservé le plus long-temps.

Le zigzag est double, triple, quadruple, quintuple, multiple, etc., suivant le nombre des moulures parallèles qui forment le même dessin. La fig. 8 présente un exemple du zigzag multiple.

Le Zigzag ContreZigzagué se compose de deux rangs de zigzags dont les angles sont opposés (fig. 13); quelquefois on remarque un gland suspendu à un cordon et placé entre les angles, de manière à motiver en quelque sorte leur rapprochement par une élégante ligature.

La frète creneLÉE RECTANGULAIRE (fig. 9) tire son nom de la ressemblance qu'elle présente avec des creneaux; elle se compose d'un cordon croisant à angle droit, et formant les trois côtés d'un carré alternativement en-dessus et en-dessous.

LA FRETE CRENELÉE DIMINUÉE OU TRAPE

ZOIDE diffère de la précédente en ce que les carrés qu'elle dessine ne sont pas parfaits, l'un des trois côtés étant toujours diminué, et les autres un peu obliques, de manière à figurer des cônes tronqués plutôt que des carrés.

La frète creneLÉE TRIANGULAIRE (fig. 10) dessine des espèces de triangles équilatéraux ; je ne l'ai rencontrée qu'assez rarement.

LA CHAINE EN LOSANGE (fig. 11) est composée d'une série d'anneaux en forme de lozanges, qui s'engagent les uns dans les autres.

Le labyrinthe (fig. 12) qui est encore en usage aujourd'hui se rencontre rarement; je ne l'ai trouvé que cinq à six fois sur des édi- . fices de la fin du XI. siècle ou du XII., dans lesquels on remarque des ornements qui appartiennent au style byzantin, notamment sur le portail méridional de la cathédrale du Mans. LES BILLETTES (fig. 4) ressemblent aux morceaux d'un bâton cylindrique scié par petites pièces d'égale longueur: on trouve aussi des billettes qui sont carrées au lieu d'être cylindriques.

LES NEBULLES (fig. 5) forment des ondulations ou draperies plus ou moins prononcées. Les moulures PRISMATIQUES Sont composées

de prismes disposés par faisceaux présentant alternativement des angles saillants et des angles rentrants (fig. 6).

LES HACHURES LOSANGÉES (fig. 7) consistent dans des entailles en forme de losange, également espacées: on les voit sur les corniches et les autres parties de l'entablement.

LES TÊTES DE CLOU (fig. 14) ressemblent, comme le nom l'indique, à des têtes de clou qui seraient incrustées à égales distances.

LES CABLES offrent exactement l'image d'une grosse corde de navire.

LES TORSADES, plus élégantes que les cables, mais employées de même, sont par fois ornées de bandelettes en spirale garnies de perles (fig. 15 et 16). On en voit de pareilles à l'Abbayeaux-Dames de Caen et dans beaucoup d'autres églises.

LE DAMIER formé de petits carrés alternativement en creux et en relief et disposés en échiquier (fig. 17) se trouve très-fréquemment sur les corniches. Souvent les carrés pleins s'amincissent à la partie inférieure et présentent l'image de plusieurs rangs de petits modillons.

LES TÊTES SAILLANTES sont des têtes d'hommes ou d'animaux en relief, qui ornent le plus

souvent les modillons; elles supportent aussi quelquefois les cordons des archivolles.

LES TÊTES PLATES offrent des figures grimaçantes comme celles des modillons, mais extrêmement plates, qui décorent l'archivolte des portes et des fenêtres (fig. 18). Ces figures bizarres, sont assez ordinairement terminées par des prolongements ou langues qui s'appliquent sur le contour du cordon ou de la plate bande formant l'encadrement inférieur de l'archivolte; elles sont très variées et souvent munies d'oreilles ou de cornes: au milieu d'elles se trouvent parfois des figures d'animaux.

[ocr errors]

Tels sont les ornements que vous rencon~ trerez aussitôt que vous examinerez les églises romanes qui abondent dans le Calvados et les départements voisins (1).

D'autres ornements prédominent dans le Poitou, la Saintonge, le Périgord et même dans l'Anjou. On y voit plus rarement les moulures

(1) On n'a point reproduit ici les développements que M. de Caumont a présentés dans son Cours oral, sur un grand nombre de sculptures du x1o. siècle, dont plusieurs paraissent allégoriques et qui se voient assez souvent sur nos églises. Ces détails qui au raient formé un chapitre assez étendu trouveront place dans l'ou vrage spécial que prépare M. de Caumont sur l'architecture du moyen âge. (Voyez l'avertissement placé en tête de la 4o, partie du Cours.

« PreviousContinue »