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1,704 fr. 35 c., et chaque exemplaire de demi-grandeur, également colorié, 27 livres sterling, c'est-à-dire 681 fr. 75 c. Les mêmes ouvrages, non coloriés, descendent le premier au prix de 1,136 fr. 25 c.; le second au prix de 340 fr. 90 c. Nous ne pouvons donc assez remercier nos voisins d'outre-mer d'un présent aussi magnifique, et ils ne seront pas surpris d'apprendre qu'en France et ailleurs, de près comme de loin, beaucoup d'établissements publics nous l'envient ; mais à cela ne doit pas se borner notre reconnaissance.

Voici, en effet, qu'on vient de publier en Angleterre une histoire et une description complète, - presque minutieuse, du monument. L'auteur, M. Fowke, a rendu compte avec la dernière exactitude, de tous les événements dont la Tapisserie a reproduit les détails; puis il a interrogé l'architecture, les costumes, le langage, l'orthographe, la topographie, et chaque partie de ses études lui fournit des remarques judicieuses à l'aide desquelles il prépare ses conclusions. Ses conclusions! Nous les attendions avec impatience, et nous sommes heureux de les reproduire, telles que nous les trouvons à la dernière page de son livre.

M. Fowke regarde comme certain que la Tapisserie est un travail contemporain de la conquête.-I regard the Tapestry as a contemporary work, et, comme probable, qu'elle fut exécutée sous les ordres d'Odon -under the order of bishop Ode, par des ouvriers normands, by norman workpeole, dans la cité épiscopale, at Bayeux.

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Le livre dans lequel tous ces points sont élucidés forme un volume grand in-4°, sur beau papier, de cent quatre-vingt-onze pages, sans compter les planches. Celles-ci, au nombre de quatre-vingts, ont été obte

nues par un procédé autotypique,

qui défie l'action du temps,

process,
absolutely permanent.

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Elles ne sont pas coloriées; sur un fond pâle, indiquant la toile, l'œil rencontre çà et là une demi-teinte à côté d'une teinte plus foncée; de sorte que les personnages, les constructions, les arbres et tous les objets représentés dans chaque scène, sont suffisamment accusés. Dans quelques tableaux, on aperçoit, d'une manière trèssensible, les éraillures de la toile; dans d'autres, les points de couture, à l'aide desquels ont été fixés les pièces de rapport. Il y a même des morceaux ajoutés à différentes époques, dont la nouveauté contraste, aussi bien que dans la Tapisserie, avec la vétusté de la toile. Enfin, les personnages ont de cinq à sept centimètres de hauteur. Il eût été difficile de mieux réussir.

Veut-on savoir combien d'objets ont été dessinés sur la Tapisserie? La patience de l'auteur, qui fait honte à la nôtre, est en mesure de nous répondre. On trouve représentés sur la tapisserie :

49 arbres,

41 bateaux ou barques,

37 maisons,

202 chevaux et mulets,

55 chiens,

505 animaux d'espèces différentes,

623 personnes,

ce qui donne un total de 1,512 objets.

Il m'est impossible de passer sous silence la couverture du volume, car elle est de la dernière élégance. Un des côtés représente, au milieu d'une bordure bleue, la scène XXXI de la Tapisserie : HIC

RESIDET HAROLD REX ANGLORUM.

COPUS.

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Les lettres de l'inscription, le roi, l'archevêque, le peuple, le trône, sont reproduits en or, sur une toile blanche, avec une esquise délicatesse. Au-dessus et au-dessous, quelques animaux, choisis dans la bordure, forment un encadrement noir du meilleur goût.

Ce dernier ouvrage avait été annoncé d'abord à 137 fr. 50 sur papier ordinaire (5 1. st. 5 s.), et sur papier royal à 198 fr. 80 (71. st. 17 s. 6 d.). Depuis la fin de juillet 1875, il se vend sur papier ordinaire (6 1. st. 6 s.) 159 fr. 10, et sur papier royal (10 l. st. 10 s.) 265 fr. 15.

Des prix aussi élevés effraieront sans doute plus d'un bibliophile. Heureux les établissements auxquels leurs ressources permettront d'y atteindre.

Quoi qu'il en soit, il nous paraîtrait maintenant bien difficile de composer un ouvrage où la questionfût traitée avec plus d'ampleur et d'impartialité. L'auteur a bien voulu nous citer quelquefois, et laisser entrevoir qu'il partageait notre opinion sur l'origine du monument. Ceci a été pour nous une douce récompense. Nous désirons beaucoup que le temps nous permette de revoir notre petit travail et de réparer certains désordres dont nous avons expliqué la cause. Il y a quelques mois, un anglais, M. Stigand, nous fit observer, en nous remettant sa carte, que, sur la Tapisserie, le nom de sa famille est écrit par un T final. Stigant, tandis qu'en saxon il doit s'écrire par un D Stigand. Donc les inscriptions de la Tapisserie n'ont pas été rédigées par un Saxon, mais par un Normand. - Telle fut, en l'écoutant, notre première pensée, et, nous ne craignons pas de le dire,

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cette preuve est du genre de celles qui, au point de vue de la linguistique, ont beaucoup de valeur. Nous l'avons trouvée avec joie dans le livre de M. Fowke, et, le cas échéant, nous ne manquerons pas de la lui emprunter.

J. LAFFETAY,

Chanoine de Bayeux, conservateur de la bibliothèque.

Découverte d'un tronçon de voie romaine et de pote= ries en terre de Samos à St-Ouen-de-la-Cour, par M. le D' Jousset,

Dans une brochure intitulée Les Reliques romaines de St-Ouen-de-la-Cour, notre zélé confrère, M. le docteur Jousset, de Bellême, a signalé une découverte récemment faite par suite des travaux entrepris pour la confection du chemin vicinal d'Eperrais à Courtioust. Nous empruntons à ce travail quelques dignes :

<<< Le chemin vicinal, dans son parcours, a effleuré le bout nord du champ des Ouches et, tout d'abord, il a touché la voie romaine non pierrées, mais ferrée; ferrée en ce sens qu'elle est constituée par des scories gardant une forte proportion de fer à cause de l'imperfection de la fabrication..... Ce chemin de fer est le désespoir des ouvriers tant il faut de force pour le détruire. Sa nature nous indique que, pour la confection de leurs voies, les Romains ne s'astreignaient pas toujours aux superpositions indiquées par les auteurs; mais qu'ils se servaient des matériaux à leur disposition. Beaucoup de scories ont été employées à ce chemin, mais la province des Aulerci était alors aussi riche en minerais qu'en bois. On retrouve en cent lieux ces scories lourdes et abandonnées,

« Après la rencontre de la voie romaine qui était recouverte d'un demi-mètre de terre végétale, on a trouvé une demi-meule à broyer le grain; cette demimeule était un castillus, meule supérieure. Elle est constituée par un grès ferrugineux à aspérités trèsdures, excellentes pour la décortication du grain et sa réduction en farine. Son diamètre mesure soixante centimètres. Percée par un trou central, elle porte sur un des côtés un trou à passer le pouce ayant conservé un bout de fer que nous supposons être le reste de la manivelle qui servait à la rotation. Ce castillus offre cette particularité, que la face inférieure est convexe par rapport à un castillus antérieurement trouvé. La meule inférieure, meta, avait donc la forme concave contrairement à une autre meta rencontrée également dans ce voisinage.

« Cette meule unique a été trouvée dans le découvert actuel. Quatre autres existent dans mon cabinet. La pierre est de provenance étrangère.

<< Puis est venu le tour des rencontres de fragments de poteries grises, blanches et rouges à divers usages,

un morceau de dolium de vaste dimension, mesure de cinquante litres peut-être. Un similaire existe dans mon cabinet avec deux anses puissantes. -- Un morceau de vase gris, mince, à usage culinaire, ne mesure que quelques litres. Deux têts de grandes bouteilles, dont une, terre rouge, avec une anse unique. Des fonds de vases rouges, poteries fines, dont l'un a conservé la signature du fabricant ALBINI, officine d'Albinus.

<< Puis en quantité des menus fragments avec reliefs de dessins charmants, des arabesques délicates, des feuillages nettement reproduits, des figures

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