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figures, créations plus ou moins bizarres de l'imagination du sculpteur.

Les chapiteaux (pl. VII, nos. 7, 9, 11) donneront une idée de la manière dont on traitait ces détails architectoniques.

Fenêtres. Au commencement du XI. siècle, les fenêtres à plein cintre offrent assez ordinairement une archivolte, soit simple, soit ornée des moulures du temps et supportée par deux colonnes, ou par des pieds droits. Leurs proportions varient suivant la grandeur des édifices où elles se trouvent et suivant la place qu'elles y occupent ; mais elles sont toujours d'une grandeur moyenne. Je ne pense pas que ces dimensions puissent être d'un grand secours pour la détermination des époques. La présence ou l'absence des colonnes ne peut non plus donner beaucoup de lumières sur l'ancienneté relative des fenêtres je pourrais en citer une quantité considérable des XI. et XII. siècles, qui sont dépourvues de cet ornement, comme dans les IX. et X. siècles. C'est le style général de l'architecture bien plutôt que les caractères souvent trompeurs de quelques détails qui doit guider dans la recherche de l'époque à laquelle les monuments appartiennent.

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Les fenêtres devinrent fort élégantes dans le XI. siècle et remarquables par la finesse de leurs ornements; celles des étages supérieurs étaient parfois géminées, c'est-à-dire disposées deux à deux ( pl. VIII, fig. 11), et quelquefois encadrées dans un cintre d'un plus grand diamètre (fig. 9). On voit aussi des fenêtres réunies trois à trois ou triples; celle du milieu, plus haute que les deux autres, est ordinairement seule ouverte, tandis que les deux petites sont bouchées (fig. 10 ).

Roses. Des ouvertures rondes ou en œil-de-bœuf se voient au XI. siècle (Jumièges, Colleville près Bayeux, etc.), mais très-rarement. Un plus grand diamètre et des bordures plus

ornées montrent dans quelques-unes de ces ouvertures une sorte de passage aux belles roses qui, dès la fin du XIIe siècle, ont été si heureusement employées à la décoration des églises.

Une combinaison très-rare, mais qui n'est pas moins intéressante à noter, parce que nous en trouverons plus tard des exemples multipliés, est celle de l'ouverture ronde en cil-de-bœuf avec les cintres géminés des fenêtres. Le rond ainsi placé entre deux fenêtres semi-circulaires ( pl VIII, fig. 12) se rencontre dans quelques églises de la fin du XI. siècle.

Portes. Au commencement du XI. siècle, les portes conservaient encore une grande simplicité. L'archivolte ornée de quelques moulures, mais parfois tout unie, reposait encore assez souvent sur de simples pilastres, et les colonnes, lorsqu'il y en avait, ne se trouvaient qu'au nombre d'une ou deux de chaque côté.

Dans quelques portes de la même époque, les pierres qui forment l'archivolte sont taillées symétriquement de manière à s'emboiter les unes dans les autres, disposition que l'on comprendra facilement en jetant les yeux sur la fig. 10, pl. IX.

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Ce fut vers le milieu du XI. siècle que les archivoltes se multiplièrent, qu'elles se chargèrent d'ornements, qu'il fallut par suite proportionner le nombre des colonnes de support à celui des voussures et donner plus d'épaisseur aux parois intérieures des portes. Quelques-unes, surtout vers le XII. siècle, n'offrent point des colonnes ni de pilastres, et sont ornées depuis le haut jusqu'en bas avec une garniture plus ou moius large de moulures (pl. IX, fig. 5).

De toutes les parties des églises, ce sont les portes qui ont été le plus richement décorées; souvent elles méritent d'être examinées dans les édifices religieux les plus modestes en apparence. Je vais donc en citer quelques-unes qui méritent d'être visitées.

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