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AS

TILL

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ASTOR, LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS.

laire au centre duquel est sculptée en demi-relief une grande croix encrée, dont le sommet se trouve placé entre deux petites ouvertures rondes.

Au-dessous du triangle formé par le gable règnent deux corniches séparées l'une de l'autre par un intervalle; plus bas est une fenêtre avec une archivolte ornée d'un quadruple rang de moulures figurant des étoiles.

Des maisons masquent la partie inférieure de cette façade ; elle était percée de trois portes dont la plus grande était au

centre.

A l'intérieur, l'église de la Basse-OEuvre ne présente pas d'ornemens ni de sculptures, elle ne paraît pas avoir jamais été voûtée. Les arcades qui séparent la nef des ailes sont toutes supportées par des piliers carrés.

La date de l'église de la Basse-OEuvre n'est pas connue ; mais on peut hardiment, je pense, la faire remonter au VIII®. siècle. Il faut cependant remarquer que la façade ne paraît pas du même travail que les murs latéraux.; on n'y voit pas de briques comme dans ceux-ci, et les moulures qui décorent la fenêtre centrale ont beaucoup de rapport avec celles qui se rencontrent fréquemment dans les siècles suivans; au reste, je fais part de mes observations plutôt pour provoquer un nouvel examen que pour exprimer une opinion décisive.

Église Saint-Martin à Angers. Ce que l'on voit encore de la nef et de la croisée de l'église Saint-Martin d'Angers, aujourd'hui transformée en chantier, a été élevé par l'impératrice Hermengarde au commencement du IX. siècle, et c'est un échantillon précieux des monumens carlovingiens. Des lits alternatifs de briques et de pierres de taille se voient dans les quatre arcades du transept, ainsi que dans la grande porte de l'Ouest (pl. IV).

Les pierres employées dans les murs ne sont pas de petit appareil, elles ont environ quatorze pouces de largeur sur neuf ou dix pouces de hauteur; elles sont séparées les unes des autres par une couche de cimen do' "'épaisseur varie depuis un demi-pouce jusqu'à dix lignes. Les briques employées dans les arcades ont, pour la plupart, neuf à dix pouces de longueur.

Saint-Pierre du Mans. Quoique l'église Saint-Pierre du Mans ait subi des changemens à différentes époques, quelques portions des murs actuels peuvent être regardées comme trèsanciennes ; les parties basses surtout avec leurs assises de briques ont un caractère remarquable d'antiquité, M. Richelet, bibliothécaire au Mans, a signalé avec raison cette église comme la plus ancienne de la ville.

Vieux-Pont-en-Auge (Calvados). L'église que j'ai découverte à Vieux-Pont offre des rapports de style avec celle de Savenières; elle est construite en petit appareil dont les pièces sont séparées les unes des autres par une couche épaisse de ciment mêlé de brique pilée, et de distance en distance on y remarque des chaînes de briques comme dans les murailles romaines.

Les briques ont environ 15 pouces de longueur et sont séparées, comme dans les murs romains du Mans, de Tours, etc., etc., par une couche de mortier au moins aussi épaisse que la brique elle-même.

Les parties les plus remarquables sont la façade et le mur méridional de la nef dans lequel on remarque quelques parties des fenêtres primitives; ces fenêtres étaient étroites, cintrées, sans colonnes, et bordées d'un cordon de briques; il est facheux que pour se procurer plus de jour on les ait détruites presque toutes, afin de leur substituer de grandes ouvertures

informes et du plus mauvais goût. Heureusement de semblables détériorations n'auront plus lieu à l'avenir.

La tour carrée est appliquée contre le mur méridional du chœur, et l'on voit qu'elle masque une des fenêtres qui servaient à l'éclairer; ainsi elle serait moins ancienne que cette partie de l'église; les briques qui forment des cordons dans la maçonnerie sont en général moins grandes que celles des murs de la nef: quelques-unes même ne sont que des morceaux de briques retaillés (1).

Parmi les églises qui offrent des briques employées dans les murailles on peut encore citer la curieuse église d'Ainay', à

(1) C'est sur cette tour que j'ai trouvé l'inscription suivante gravée sur une pierre incrustée dans la maçonnerie:

VII. ID. FEBR. OBIIT

RANOLDVS

ILLE FVIT NATVS

DE GESTA FRAN

CORVM. ANI

MA EIVS REQVI

ESCAT IN PACE

AM. ILLE FEC. ISTAN

ECCLESIAM.

Elle pourrait, je crois, être ainsi traduite: Le 7 des Ides de février mourut Renold; il était Franc d'origine; que son ame repose en paix ; c'est lui qui a élevé cette église.

Reste à savoir si elle doit s'entendre de l'architecte de l'église tout entière, ou de l'architecte de la tour seulement. S'il était question de celui qui a construit la nef, et que l'inscription ne datât que du x1o. siècle, il serait assez remarquable de trouver, à une époque aussi avancée du moyen àge, le système de construction qui était usité au 111o. et au Ive. siècles, et qui avait paru jusqu'ici pouvoir servir à caractériser les monumens de la première période romane c'est-à-dire, les édifices antérieurs au xo. siècle.

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Lyon, qui a déjà été plusieurs fois décrite, la petite église Saint-Mesmin, à une lieue d'Orléans, et quelques autres.

Le Lion d'Angers. L'église du Lion d'Angers (Maine et Loire) peut encore en partie être classée parmi les monumens qui appartiennent au roman primordial, si la nef est du X. siècle, comme on le croit généralement. Le petit appareil très-régulier des murs latéraux, les fenêtres sans colonnes qu'on y remarque, m'ont paru annoncer une date reculée. L'archivolte de la porte de l'Ouest est remarquable par la coupe des pierres qui la composent et par le dessin symétrique qui résulte de leur assemblage.

Au nombre des édifices qui pourraient appartenir à l'architecture romane primitive est la petite église de Saint-Généroux, département de la Vendée (1). Si j'en juge par les dessins que M. de Lafontenelle m'a procurés, elle pourrait bien remonter jusqu'au VIII. ou au IX. siècle. Le petit appareil des murs, les frontons triangulaires figurés entre les fenêtres sans colonnes, le peu d'élévation des pignons, etc., sembleraient en effet annoncer une époque assez reculée mais, je le répète, il faudrait avoir vu l'édifice pour émettre une opinion assurée sur l'âge auquel on doit le rapporter.

;

A ce qui précède on pourrait ajouter un grand nombre de descriptions d'églises des VII., VIII. et IX. siècles, que nous ont laissées les chroniqueurs ; mais ces descriptions apprendraient peu de chose de plus que ce que nous savons déjà, car elles parlent de la forme des églises de cette époque, plutôt que de leur style architectonique.

Plusieurs faits à noter ressortent pourtant des descriptions répandues cà et là dans les chroniques; elles nous prouvent,

(1) Saint-Généroux est situé entre Troarn et Partenay, prés de la petite ville d'Airvaux.

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