Page images
PDF
EPUB

petit appareil régulier, remplacé dans quelques parties par des pierres disposées en arêtes; il reste encore plusieurs fenêtres primitives dans les murs de la nef.

[graphic][merged small]

Le chœur est voûté en wagon, sans nervures; mais le badigeon ne permet guère de se prononcer absolument sur l'âge de cette voûte, qui doit néanmoins être ancienne. Ce chœur est fort bas et très-petit. L'église elle-même, de petite dimension et presque sans moulures, paraît appartenir à peu près à la même époque que celle d'Ouillie-leVicomte. La brique n'a pas été employée dans les appareils comme à l'église d'Ouillie; néanmoins les deux églises peuvent être contemporaines.

La façade occidentale a été relevée au XVe siècle. Sur le tympan de la porte on distingue deux écussons, probablement ceux des seigneurs qui l'ont fait construire.

Le clocher, carré, en charpente, est établi sur le chœur. On voit, à la partie supérieure du gable de l'église St

Martin, des ouvertures triangulaires formées de deux pierres inclinées l'une vers l'autre. Un petit nombre d'églises an

1800

อ ตล

ciennes offrent de pareilles ouvertures, et cette disposition se voit dans l'église de Savenières-sur-Loire. M. le comte de Soultrait l'a, de son côté, signalée dans les églises les plus anciennes du Nivernais.

Hoitot-en-Auge. L'église de Hottot-en-Auge offrait des briques avec des pierres de petit appareil. Dans les murs de la nef, ces briques étaient placées par trois assises de distance en distance; elles ne paraissaient pas avoir été dérangées par le percement des fenêtres flamboyantes qu'on y voyait. Cette nef a été reconstruite il y a quelques années.

M. de Caumont cite encore comme des plus anciennes dans quelques-unes de ses parties l'église de St-Jean-deLivet, qui paraît presque aussi vieille que la précédente.

On y voit du moellon affectant la position du petit appareil romain et la disposition en feuilles de fougère. C'est ce que l'on peut constater au nord et à l'ouest; car au midi un enduit impénétrable cache sous son épaisseur tout caractère utile. Il y a absence complète de contreforts, et l'on retrouve au chevet et au pignon occidental ces trous triangulaires,

[blocks in formation]

déjà vus à St-Martin, et qui existent aussi à Reuilly, dans le département de l'Eure; église que l'on peut considérer peutêtre comme antérieure au XIe siècle.

Malheureusement aucune des ouvertures primitives n'a été épargnée toutes les fenêtres sont modernes.

8 Question: A quelle date approximative doit-on reporter les moltes qui se voient dans certains bois ?

9 Question: Quelques-unes sont-elles antérieures au X• siècle?

Il est procédé à la discussion de ces deux questions con

nexes.

M. de Caumont explique l'intérêt du problème soumis à l'examen de la réunion. Le Pays-d'Auge renferme un nombre considérable d'enceintes et de monticules en terre qu'il a cru devoir classer il y a longtemps parmi les mottes féodales. Cependant, certains archéologues prétendent qu'on doit leur attribuer une antiquité plus reculée.

M. de Caumont ne trouve pas que l'on ait de faits certains qui puissent infirmer la classification qu'il avait établie, il y a bientôt 40 ans, dans le Ve volume de son Cours d'antiquités, consacré en partie à l'histoire de l'architecture militaire en France.

Il a décrit dans ce volume un assez grand nombre de mottes en terre dépourvues de débris de maçonnerie; il en a cité un plus grand nombre encore et toutes se rapportent au même plan, c'est-à-dire que cette éminence était généralement précédée d'une première enceinte, et quelquefois défendue par une enceinte particulière (Voir la page suivante).

M. de Caumont présente un spécimen de ces petits châteaux, car il les regarde comme des châteaux des premiers temps de la féodalité, et il a cité il y a longtemps un passage de Colmieu dans la vie de saint Jean, évêque de Térouane vers la fin du XIe siècle. Colmieu était archidiacre de la même église; il donne la description du château de Merchem, paroisse située entre Dixmude et Ipres, où le saint évêque reçut l'hospitalité dans une de ses courses pastorales. Cette forteresse était près de l'église, secus atrium ecclesia; elle s'élevait à une grande hauteur, et avait été construite longtemps auparavant par le propriétaire du domaine; mais, ce qui est surtout pour nous d'un grand intérêt, ce sont les détails suivants que donne à cette occasion Jean de Colmieu sur l'architecture des forteresses de l'époque.

« C'est l'usage de nos jours, dit-il, pour les hommes les plus riches et les plus nobles, ou pour ceux qui con

[graphic][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][merged small][graphic][subsumed][subsumed][merged small]
« PreviousContinue »