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de cabochons. Le versant du coteau marneux, qui se profile au nord, n'a été exploré que dans une partie par le propriétaire. Une exploration plus étendue pourrait amener d'autres découvertes intéressantes pour l'histoire de cette époque. Le plateau cultivé, qui domine ce monticule, a été probablement le théâtre d'une lutte acharnée contre les derniers Romains.

Des découvertes du même genre ont eu lieu sur d'autres points de l'arrondissement, à St-Martin-de-Mailloc et à StPair-du-Mont. Dans cette dernière localité on a trouvé une belle agrafe mérovingienne en bronze.

M. l'abbé Loir donne lecture d'une note sur le même sujet. M. de Caumont rappelle que Villers-sur-Mer doit être compté au nombre des localités habitées à l'époque mérovingienne; car on y a trouvé des monnaies de cette époque, notamment une monnaie frappée à Quintovic, qui a été figurée et décrite par M. Éd. Lambert, de Bayeux, dont nous avons eu à déplorer la mort cette année.

Cette médaille (V. ma Statistique monumentale du Calvados , p. 54, t. IV) avait été trouvée au milieu de petits cylindres grossiers en terre cuite, confusément entassés dans les terres de rapport minées par les vagues. Ces cylindres en terre cuite, que j'ai vus moi-même, ressemblaient beaucoup à ceux que l'on a explorés à Marsal dans la Meurthe, et qui ont été mentionnés sous la dénomination de briquetage de Marsal.

Aujourd'hui que le rivage de Villers-sur-Mer est bordé d'habitations, on n'y voit plus rien de ce qu'on voyait autrefois.

On dit que d'anciens tombeaux peut-être mérovingiens ont été trouvés sur d'autres points de cette commune.

On n'a pas conservé d'esquisses des agrafes mérovingiennes

qui ont été trouvées à diverses époques sur d'autres points; mais quelques personnes se rappellent en avoir vu d'à peu près semblables à celles publiées dans le Bulletin monumental (V. la page suivante) et par M. l'abbé Cochet dans ses Mémoires sur les antiquités mérovingiennes de la SeineInférieure.

Les renseignements relatifs à l'état de l'art dans le pays de Lisieux durant la période mérovingienne étant fort rares, M. Bouet demande la parole pour une communication sur les cryptes de Jouarre (Marne), qui sont regardées comme remontant, en partie du moins, à cet âge reculé: cryptes que M. de Caumont a fait connaître dans son Cours et dans une notice particulière qui s'est longtemps vendue à Jouarre même, et qui a eu deux éditions.

NOTE DE M. BOUET.

L'an dernier, des travaux ayant été entrepris dans le but d'assainir les cryptes de Jouarre, M. l'abbé Thiercelin pensa qu'il y aurait intérêt à profiter de l'occasion pour constater, au moyen de quelques fouilles, l'état ancien des cryptes et de l'église qui devait autrefois s'élever au-dessus; il demanda quelques fonds à cet effet à la Société française d'Archéologie dont il est membre.

Les fouilles donnèrent, en effet, de curieux résultats dont nous pensions que M. l'abbé Thiercelin pourrait nous rendre compte dans cette séance; mais les communications avec Jouarre étant en ce moment interrompues par la guerre, nous allons essayer d'en donner une idée, en attendant que des temps plus heureux permettent de recevoir de M. l'abbé Thiercelin un compte-rendu complet.

Dans la portion occupée autrefois par l'église, principalement dans le voisinage de la crypte, les fouilles ont mis à

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découvert un grand nombre de cercueils en plâtre décorés d'ornements en relief obtenus au moyen d'un procédé trèssimple. Ils sont formés de rainures dont le profil forme un angle, et de quelques cavités hémisphériques creusées dans une surface plane sur laquelle on avait ensuite coulé du plâtre de manière à reproduire ces dessins en relief (V. la page suiv.).

Un plan dressé avec un grand soin par M. l'abbé Thiercelin indique d'une manière précise la position qu'occupait chacun de ces cercueils dans l'ancienne église.

Le tombeau décrit par M. de Caumont (1) sous le nom de tombeau de saint Agilbert et qui a été l'objet d'une notice de M. le vicomte de Bonneuil (2) ayant été déplacé dans le cours des travaux d'assainissement, on a pu s'assurer que, comme au reste M. de Caumont l'avait supposé, il n'occupait plus sa place primitive; l'extrémité du côté de la tête devait en effet être en vue, puisqu'elle est décorée d'une sculpture représentant le Christ dans une gloire entourée des symboles des évangélistes, tel qu'il est représenté si souvent sur les portes des églises du XII° siècle.

En faisant tomber une partie de l'épaisse couche de mortier qui revêt tout l'intérieur des cryptes, on vit qu'elle était appliquée, du côté de l'ouest au moins, contre une maçonnerie des plus grossières, faite au moyen de matériaux dont l'exploitation dans le pays est de date relativement récente. Quelques sondages firent connaître que cette maçonnerie cachait une muraille plus ancienne; on prit alors le parti de dégager cette dernière du placage, et on mit ainsi en vue une série de pilastres appliqués à une muraille revêtue d'appareils variés et conservant quelques traces d'ornements peints en rouge.

(1) Bull. monum., t. IX, p. 187. (2) Ibid., t. XVIII, p. 285.

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MOULURES DE QUELQUES-UNS DES TOMBEAUX EN PLATRE TROUVÉS A JOUARRE.

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