M. Delaporte répond que si les circonstances le permettent il se rendra à l'invitation qui lui est faite ; il indique deux points où il y a chance de faire de nouvelles découvertes de poteries. Mosaïques. M. de Caumont, après avoir entretenu le Congrès de la curieuse mosaïque trouvée à Lillebonne et de celles découvertes dans plusieurs départements, demande si l'on a trouvé à Lisieux et aux environs des mosaïques romaines qui aient été dessinées. Ces mosaïques ont dû se rencontrer à diverses époques aux environs de Lisieux; malheureusement on a peut-être, dans les campagnes surtout, fait peu d'attention à ces trouvailles; ce qui est d'autant plus regrettable que la présence d'un pavé en mosaïque dénote l'existence d'une villa ou d'une construction d'une certaine importance. Les mosaïques sont d'ailleurs intéressantes au point de vue de la décoration, par la variété de leurs dessins et de leurs couleurs; elles nous indiquent aussi quelle était le plus souvent la disposition des peintures sur les murs, car celles que l'on a vues dans quelques ruines offraient des combinaisons analogues à celles des mosaïques ; il est donc utile de dessiner toutes les mosaïques qui pourront être découvertes. M. de Chizy nous a envoyé, continue M. de Caumont, un mémoire sur une découverte de mosaïques faite à Sans (Saône-et-Loire), il y a quelques années : « Le hameau de Sans est situé au pied de la montagne de Laives, dernier prolongement d'une chaîne de hauteurs qui descendent avec la Grosne, jusque près de son embouchure dans la Saône. Le territoire de ce village a, dans son assiette, quelque chose d'anormal. Il est, pour ainsi dire, divisé en quartiers par un assez grand nombre de chemins qui se cou pent carrément, et qui, pour la plupart, sont élevés comme des chaussées. Tous ces quarts (1) portent des noms dont quelques-uns ont une physionomie romaine. « Un peu au-dessus des constructions actuelles, à mi-côte de la montagne, sont des substructions considérables. Elles se trouvent à différents niveaux, selon la pente du sol, et sont, pour la plupart, enfouies sous 1 ou 2 mètres de terre que les pluies et le temps ont amenée du haut de la montagne. « La salle découverte se compose d'une pièce carrée à pans coupés, large de 5m 40, prolongée à l'une des extrémités par une abside circulaire plus étroite, et à l'autre par un vestibule de même largeur que l'abside. Le tout est pavé en mosaïque. En étudiant la planche que nous présentons (V. la page suivante), on verra que le dessin de ce pavé se compose d'un système de carrés formant comme deux damiers superposés, se coupant à 45 degrés et réunis entre eux par une ornementation générale au trait, en noir. Chacun des carrés du damier, qui est dans le sens oblique à l'axe de la salle, a un double encadrement, l'un vide et l'autre orné. Les carrés disposés dans le sens de la salle ont un seul encadrement orné. Tous renferment la figure d'un animal. «Tout autour du pavé se déroule une tresse à trois rubans de couleur, qui est du plus bel effet. Elle présente des portions rentrantes, correspondantes aux carrés sur lesquels elle passe. Cette particularité est à remarquer; nous la retrouvons dans la torsade d'une autre mosaïque de Sans. < Rien ne s'oppose, dit M. de Chizy, à ce que cette mosaïque soit la reproduction de l'histoire naturelle (1) Carre, quartier, carrefour, croisée de routes. |