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grandes lucarnes, à sa tourelle d'escalier et à ses deux étages, la plupart des autres bâtiments, n'en, ayant qu'un seul. Le colombier, de forme carrée, est au milieu de la cour.

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Ce petit nombre d'exemples suffit pour faire comprendre l'effet des édifices en bois ou mi-partis de bois et de briques au milieu du feuillage ou au centre des plantureux herbages du Pays-d'Auge.

Voici encore un petit manoir dont le cachet est assez remarquable, et qui appartient au XVIe siècle ou aux dernières années du XV.

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VUE D'UN PETIT MANOIR A PRESTREVILLE.

On voit que l'escalier est placé dans une tourelle en saillie cet escalier était quelquefois placé en arrière, afin de ne pas restreindre les façades. C'est ainsi que nous le voyons à Belleau, à St-Hippolyte-du-Bout-des-Prés et dans

d'autres châteaux qui offrent assez souvent de belles lucarnes au-dessus du premier étage.

Si nous étendions notre étude des constructions civiles du XVIe siècle aux édifices en pierres et en briques, nous aurions des observations intéressantes à faire sur l'état de l'art dans la région à l'époque de la Renaissance. Le pa

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ENTRÉE DU CHATEAU DE S-GERMAIN-DE-LIVET. villon du château de St-Germain-de-Livet nous montre une

disposition très-ordinaire de la brique et de la pierre disposées en damier dans les appareils extérieurs.

Étude des tours d'église.-M. de Caumont indique ensuite comme sujet d'étude l'examen comparatif des formes usitées pour les tours d'églises, et dont on trouvera dans sa Statistique une collection variée.

Quelques considérations sur ces formes diverses, à l'imitation du mémoire que M. Bouet a composé sur les tours comparées du diocèse de Bayeux, auraient de l'intérêt pour tous ceux qui veulent se rendre compte des motifs qui ont fait prédominer telle ou telle forme dans une région spéciale.

Dans un pays où le congrès siégeait l'année dernière, aux environs de Loches, M. d'Espinay a continué ses observations sur le caractère de l'architecture civile.

Il communique à ce sujet le mémoire suivant :

MÉMOIRE DE M. D'ESPINAY

SUR L'ARCHITECTURE CIVILE DANS LA TOURAINE MÉRIDIONALE AU MOYEN-AGE.

L'architecture civile du moyen-âge est moins connue que l'architecture religieuse et que l'architecture militaire. Tandis qu'on restaure les églises dont la destination reste immuable, et qu'on laisser tomber en ruines les donjons devenus inutiles, les édifices publics construits pour les services civils subissent toutes les transformations nécessitées par les besoins nouveaux des populations. Les maisons particulières se modifient aussi suivant le changement des mœurs et des habitudes. De là vient la rareté des anciens édifices civils, tant publics que privés. Cette rareté rend

l'étude des constructions dont nous parlons difficile pour l'archéologue; mais elle offre un attrait d'autant plus grand qu'elle demande plus de recherches. Il importe d'ailleurs de conserver le souvenir de ces monuments qui disparaissent tous les jours, et dont l'aspect nous révèle les habitudes journalières, la vie privée de nos pères.

Le territoire lochois possède encore quelques constructions civiles, d'un assez grand intérêt pour l'archéologie.

Les manoirs du moyen-âge présentent toujours à peu près les mêmes dispositions. La pièce principale s'appelait la Salle; elle était destinée aux banquets, aux fêtes, aux réceptions. C'était là que le seigneur recevait l'hommage de ses vassaux et qu'il les traitait; c'était là qu'il fêtait son suzerain. Les grandes réunions féodales exigeaient une pièce d'une dimension considérable. Cette pièce était ou voûtée ou couverte seulement par la charpente et un lambris; ses dispositions en un mot devaient être appropriées à la présence d'une nombreuse assemblée.

L'origine des salles remonte très-haut. C'était dans de vastes salles de bois que les chefs germains partageaient avec leurs compagnons ces banquets homériques décrits par Tacite. Mêmes mœurs à l'époque mérovingienne : Grégoire de Tours nous décrit aussi ces repas souvent ensanglantés par des rixes et qui réunissaient de nombreux convives dans de vastes pièces (1). Telle était la salle du fisc royal de Gennep (Belgique), décrite dans l'inventaire des domaines de Charlemagne ; elle était bâtie en pierre, environnée de galeries avec deux portiques et située au milieu de cours et de servitudes 'construites en bois ; une enceinte entourait les bâtiments et les cours; ; on y pénétrait par une porte en

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(1) Il mentionne une maison de bois appartenant à l'évêché de Tours (L. V, c. 'iv)''

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