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on savait établir les constructions de bois sur des soubassements de pierre (V. la page 229). La façade septentrionale, construite en pierre jusqu'à la hauteur du premier étage, est flanquée de deux tourelles rondes d'un très-bon effet; à peu de distance se voit un colombier ancien, d'un aspect pittoresque, que surmontent de beaux épis en poterie. Ce manoir paraît avoir été autrefois entouré de douves.

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Château de Grandchamp. — Le château de Grandchamp, près de St-Julien-le-Faucon, qui appartient à M. le comte de Montault, membre de la Société française d'Archéologie (V. la page 231), se compose de deux parties distinctes. La plus ancienne, qui doit dater de la deuxième moitié du XVI siècle (je suppose qu'il existe quelques dates gravées que malheureusement je n'ai pas eu le temps de rechercher), se compose d'un gros pavillon à toit trèsélevé, flanqué, du côté du jardin, de deux tours carrées en saillie, d'un effet très-pittoresque par leurs quatre étages en retrait les uns sur les autres, et par leur toit en forme de clocher couronné d'une petite lanterne. Tout cet ensemble est bâti en bois, avec remplis de tuiles ou de briques dont la teinte chaude tranche sur les pièces de bois qui les encadrent. La seconde partie du château est une longue façade construite en pierre et en brique sous le règne de Louis XIV, d'après son style, et que l'on a élevée sur la même ligne que le pavillon dont nous venons de parler. Des arcades cintrées, du côté du jardin, occupent le rez-de-chaussée. Le premier étage est éclairé par une suite de grandes fenêtres à linteau surbaissé.

Le bâtiment qui était près de l'entrée principale de la cour est flanqué d'une jolie tourelle cylindrique, avec lanterne qui produit un charmant effet, vue d'un certain côté ; je suppose qu'une horloge occupait l'étage supérieur. Des

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pavillons existent aux deux angles du jardin qui font face au château.

En somme, nous trouvons à Grandchamp un des grands châteaux de la fin du XVI et du XVIIe siècle, sans aucune des transformations qui rendent méconnaissables tant de châteaux de cette époque.

Château de Belleau.-Le château de Belleau, à Courson, vient malheureusement d'être détruit.

« Le manoir de Belleau, dit M. Pannier, offre deux belles << façades, couvertes de bas-reliefs, d'arabesques et d'écus<«< sons, sur lesquelles le ciseau naïf du sculpteur s'est plu « à reproduire tous les caprices de son imagination. Sur « l'encorbellement du rez-de-chaussée de la façade méri« dionale est représentée une chasse au cerf, dont les diffé<< rents épisodes sont retracés avec cette naïveté charmante «< qui caractérise les œuvres des artistes de la dernière pé«riode ogivale. Dans sa simplicité, l'artiste, manquant de << hauteur pour placer ses figures debout, a levé cette petite << difficulté en mettant tout bonnement à plat ventre les ⚫ chasseurs et piqueurs qui poursuivent la bête. Parmi les «< curieux bas-reliefs qui décorent les poteaux ou pieds

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droits, on remarque Adam et Ève au pied de l'arbre de la << science du Bien et du Mal. Ève tient dans ses mains une « pomme. A travers le feuillage apparaît le serpent à tête humaine, qui se réjouit malicieusement d'avoir trompé la << première femme. La sablière, couverte de gracieux rin« ceaux, se termine à ses extrémités par des têtes de . monstres grimaçantes, auxquelles les archéologues ont • donné les noms significatifs de rageurs ou avale-poutres. "Les potelets qui garnissent les colombages sont décorés de légers contreforts surmontés de pinacles. Les tuiles in« clinées, placées entre les colombages, étaient de deux

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" couleurs différentes, rouges et noires, alternant entre « elles.

Deux jolies portes à arc surbaissé, flanquées de gra• cieux contreforts et surmontées d'ogives en accolades, « s'ouvrent vers les extrémités de la façade. L'étage supé<< rieur, construit en encorbellement, est surmonté de trois « belles lucarnes festonnées qui font saillie sur le toit.

• Eu démolissant un petit bâtiment en charpente adossé " contre la façade septentrionale, on a mis à découvert un "bas-relief dont M. Bouet a fait un dessin. Ce bas-relief, parfaitement conservé, représente deux oiseaux fantastiques buvant dans un vase dont la forme est celle a d'un calice. Les cous de ces oiseaux, que l'on pourrait prendre à première vue pour des cygnes, sont passés « dans une couronne formant collier. Une jolie tourelle " octogone, renfermant l'escalier, est appliquée contre cette • façade où était placée autrefois l'entrée principale. Une galerie, à gauche de l'escalier, précède les pièces du rezde-chaussée, dont les poutres saillantes étaient autrefois " couvertes de peintures.

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Parmi les armoiries qui décorent l'une des façades, « nous avons remarqué celles de Bretagne, un écusson chargé d'hermines, qui fixe la date de ce manoir, l'un « des plus curieux spécimens des constructions en bois « élevées sous le règne de Louis XII. »

Manoir de Canapville. Le manoir de Canapville, près de Pont-l'Évêque, mérite aussi d'être cité.

Ce manoir, dont je présente une vue cavalière (Voir la page suivante), se compose de bâtiments d'exploitation disposés autour d'une cour de forme irrégulière. L'habitation du maître, près de la principale entrée composée d'une grande et d'une petite porte, est reconnaissable à ses

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