CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE. XXXVIIe SESSION TENUE A LISIEUX, EN NOVEMBRE 1870. DÉPART DU BUREAU CENTRAL POUR LISIEUX. Conformément à la délibération prise en séance générale administrative le 28 octobre, le bureau de la Société française d'Archéologie est parti pour Lisieux le 22 novembre, afin d'y tenir les séances générales ou Congrès archéologique pour l'année 1870. Le Congrès, comme on le sait, devait avoir lieu à Arles (Bouches-du-Rhône); mais la réunion dans cette ville était impossible par suite de l'envahissement d'une partie de la France et de la difficulté des communications. La Société française voulant que néanmoins la session prescrite par ses statuts pût avoir lieu pour l'expédition des affaires et la discussion de son budget, arrêta, le 28 octobre, qu'elle irait tenir dans ce but ses assises à Lisieux avant la fin de l'année. Lisieux est une ville intéressante à beaucoup d'égards, dans laquelle la Société compte des archéologues de mérite; elle est accessible par des chemins de fer dont le service n'a pas été interrompu, et elle se trouve à peu de distance de Rouen' et de la Seine-Inférieure, d'Évreux et des départements de l'Eure et de l'Orne. Dans les circonstances présentes, le choix de la Compagnie remplissait donc le but, et si les esprits eussent été moins préoccupés, que la session eût pu attirer plus de membres, elle eût été aussi bien remplie qu'aucune autre, et peut-être plus instructive encore à cause des différents modes de construction que l'on peut étudier dans cette région. Quoi qu'il en soit, le bureau parti de Caen par le train du matin put voir, à peu de distance de la ligne ferrée, les restes du prieuré de Mesnil-Frementel et le château de Cagny, décrits par M. de Caumont dans sa Statistique monumentale du Calvados (t. II, p. 47 et suivantes et page 35); les églises de Frénouville (V. la page suivante), de Bellengreville et de Moult (V. la page 4), et le bourg d'Argences; puis, après la station de Moult, l'église d'Airan; l'église de Cesny, élégante construction nouvelle dans le style du XIIIe siècle, dont la flèche élancée domine la campagne, église que M. le comte et Mme la comtesse douairière de Quélen ont enrichie de vitraux et de boiseries. A 2 kilomètres de la station de Mézidon, sont apparus l'avenue et le château de Canon, résidence princière de l'illustre Élie de Beaumont, sénateur, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences (V. la page 5 ). L'église de Canon (page 6) est assez près de la voie ferrée pour que la Société ait pu en distinguer les détails au passage. Cette église se compose d'un choeur à chevet rectangulaire, d'une nef et d'une tour construite au sud entre chœur et nef. Le chœur présente au chevet trois lancettes, 2 et 1, disposition qui se retrouve parfois et qui prouve que les églises |