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Lisieux, par M. de Caumont (1 volume de 600 pages in-8° avec planches), serait accordée aux bibliothèques communales de Moyaux et de Livarot ;

Que l'Archéologie des Écoles primaires, par M. de Caumont, serait accordée aux écoles d'Orbec et de Trouville;

Que ces deux bibliothèques recevront aussi la Statistique monumentale des arrondissements de Lisieux et de Pontl'Évêque;

Que le séminaire de Montlieu recevrait dix volumes pour être décernés en prix aux élèves les plus instruits du cours d'archéologie professé dans l'établissement, et qui est divisé en deux sections;

Qu'un Abécédaire d'archéologie sera offert, au nom de la Société française d'Archéologie, à M. l'abbé Jumel, curé de Bourdon (Somme), qui se propose d'enseigner l'archéologie dans son pays. La Société espère que M. Jumel formera des archéologues dans le clergé, surtout parmi les ecclésiastiques de son canton.

Rapport du Trésorier.

M. Gaugain, trésorier en chef, d'accord avec le bureau, a présenté ensuite verbalement un rapport après lequel le Congrès a procédé à la radiation de plusieurs allocations qui n'ont pas reçu l'emploi auquel elles étaient destinées. On sait que les allocations doivent être employées dans le délai de deux ans, et qu'au bout de cette période elles peuvent être annulées. Le conseil maintient toujours plus longtemps les crédits, mais il est nécessaire d'annuler ceux qui, en définitive, ne paraissent pas pouvoir être employés dans un délai prévu.

Les radiations proposées s'élèvent à la somme de 1,400 fr.

La Compagnie décide que ces allocations seront rayées du tableau.

Les autres allocations faites et non encore acquittées sont maintenues au budget jusqu'à nouvelle délibération.

Allocations nouvelles.

Relativement aux allocations nouvelles, M. de Caumont n'a pu, à cause de l'interruption des communications, consulter que bien peu de membres; il peut toutefois annoncer que M. de Cougny est toujours dans l'intention d'inspecter l'Anjou dès que l'ordre sera rétabli.

Ces inspections ont un intérêt considérable, même pour les contrées bien connues; car ce qui a échappé aux premiers explorateurs est rarement oublié par les seconds. D'ailleurs, chacun a sa manière de voir, et l'on ne juge pas aujourd'hui comme on le faisait il y a vingt ans, par suite de l'habitude qu'on a d'explorer. Ajoutons que de grands changements s'opèrent en vingt années dans la statistique monumentale de tous les pays et qu'il est très-utile de constater périodiquement ces changements.

200 fr.

200 francs sont votés à M. de Cougny: c'est une légère indemnité pour ses frais de route; mais on connaît le dévouement et le désintéressement de notre savant inspecteur divisionnaire. La même indemnité est votée à M. le baron J. de Verneilh pour l'inspection qu'il pourra entreprendre dans le centre ou dans le midi de la France. 200 fr.

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La discussion de ce matin a prouvé que les fouilles depuis longtemps projetées au Vieux-Lisieux pourront enfin être exécutées. Le Congrès vote pour les commencer une somme de 200 francs et charge de la surveillance MM. Delaporte, A. Pannier, Ch. Vasseur, comte de Neuville, Piel et les

membres de la Société habitant l'arrondissement de Lisieux, qui voudront se réunir à la commission.

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200 fr. L'aqueduc gallo-romain découvert à Glos, il y a quelques années, par M. Billon, avait un point de départ encore inconnu qu'il est utile de rechercher en remontant la vallée. La Société française d'Archéologie vote une somme de 50. francs pour ces recherches qui doivent entraîner peu de travaux, mais surtout un examen attentif des lieux. 50 fr.

Les constructions romaines découvertes sur le plateau du Mont-d'Éraines (au Mesnil-Soleil) se prolongent, selon toute apparence, sur le même plateau, et la rampe qu'on voit audessous d'elles, au bout du coteau, fait supposer l'existence d'un mur de soutènement qu'il serait utile de reconnaître. Une somme de 100 francs est mise pour la deuxième fois dans ce but à la disposition de M. Renault, de Falaise. 100 fr.

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Quoiqu'il soit maintenant très-difficile de faire exécuter des moulages en province, qu'un grand nombre de travaux de ce genre n'aient pu être faits, une somme de 200 francs est mise à la disposition du bureau pour le cas où il pourrait obtenir de nouveaux moulages pour le musée plastique formé à Caen ou pour d'autres musées existant en province. 200 fr.

Vous n'avez pas encore pu donner les récompenses que vous aviez proposées aux bibliothécaires qui feront des conférences sur la nature, l'utilité et la manière de se servir des livres qui composent leurs bibliothèques.

Mais vous savez que quelques bibliothécaires se préparent, et vous avez lieu d'espérer que l'an prochain vous pourrez en signaler plusieurs qui auront répondu à vos vues.

La Société française d'Archéologie, convaincue que la presse locale peut beaucoup pour la propagation des idées de conservation et de décentralisation, arrête qu'elle dé

cernera des médailles aux rédacteurs des feuilles de province qui auront le mieux rempli leur mission sous ce rapport.

Vous venez, dit M. de Caumont, de renouveler une décision que vous n'avez pas encore eu l'occasion de mettre à exécution, mais qui, j'en ai l'espoir, ne sera pas longtemps lettre morte, en considérant l'heureux progrès de la presse départementale et l'abaissement continu de la presse parisienne.

Je vous demande, à ce sujet, la permission de vous présenter un remarquable mémoire de M. l'abbé Fayet, de l'Institut des provinces, Sur la décentralisation intellectuelle. Ce mémoire, qui atteste les judicieuses et profondes réflexions de l'auteur sur l'état actuel de la province, ne saurait être trop connu ni trop répandu; il résume admirablement toutes les idées que l'Institut des provinces, la Société française d'Archéologie et les Congrès scientifiques ont semées et cherché à faire germer dans les esprits éclairés de la province.

MÉMOIRE DE M. L'ABBÉ FAYET.

Décentralisation! Voilà un mot qui a le privilége de réveiller en France de vives sympathies; c'est que ce mot est synonyme de liberté. Cette idée est tout un symbole; elle a jeté dans les esprits, elle a dans les choses. de profondes ramifications. Abandonnant le côté politique de la question, je la prends par son côté littéraire, artistique et purement intellectuel. Ainsi réduite, la question est vaste encore, et je veux essayer d'y faire quelques pas.

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Il faut remonter loin dans le passé, pour trouver l'expli

cation du présent. Les faits naissent les uns des autres, se poussent, se tiennent comme les vagues; et les ondulations des événements actuels tirent leur origine d'un ébranlement qui se cache dans les siècles précédents, ainsi que le mouvement des flots a parfois sa cause secrète dans les profondeurs de l'océan.

Ce qui fait le caractère propre de la société au moyenâge, c'est la prédominance de l'initiative individuelle dans le fractionnement de l'autorité générale. Les forces sociales, bien que reliées entre elles et classées dans une puissante organisation, conservent encore leur indépendance particulière; il n'y a point de centre qui les absorbe complètement comme aujourd'hui. « Paris, dit M. de Châteaubriand, ne donnait point alors le mouvement à tout le royaume; Paris n'était point la capitale de la France, c'était celle des domaines du roi grande commune qui agissait spontanément, que les autres communes n'imitaient pas, et dont elles savaient à peine le nom... Dans le pays de la langue d'oc, et même de la langue d'oyl, il y avait des villes qui égalaient en richesses, surpassaient en beauté cette boueuse Lutèce dont Philippe Auguste avait à peine fait paver les rues. »

Ainsi Paris est le séjour du roi, non du gouvernement qui n'existe point encore tel que nous le connaissons aujourd'hui, ou qui n'existe du moins qu'à l'état rudimentaire. Les autres villes, Toulouse, Lyon, Bordeaux, Rennes, Marseille, selon les époques, sont pour les affaires générales ses suzeraines, parce que les hauts-barons sont les suzerains du roi; mais pour les affaires particulières, pour ce qui est d'intérêt local, les villes ne relèvent que d'elles-mêmes.

La commune, la cité, la province sont des corps qui se meuvent de leur énergie propre. Les libertés locales

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