le coteau, l'église supprimée de St-Maclou, qui appartient en partie au style roman. La station de Mesnil-Mauger est à deux pas de l'église dont la tour a été depuis longtemps citée comme remarquable; elle est carrée, construite en pierre de moyen appareil, flanquée sur chaque face de deux contreforts très-peu saillants. La hauteur de la base atteint le niveau du comble de l'église. Au-dessus de la première corniche s'élève une série d'arcatures que surmonte l'étage du beffroi, garni aussi d'arcatures plus riches d'ornementation, dont les archivoltes sont portées sur des colonnettes à chapiteaux cubiques. Deux baies très-étroites, pratiquées au fond de cette arcature, sont les scules ouvertures qui donnent le jour à l'intérieur et laissent sortir le son des cloches. Le couron-nement se compose d'une pyramide élancée en ardoise, accompagnée de quatre petits clochetons. Mesnil-Mauger était le chef-lieu du doyenné le plus étendu du diocèse de Lisieux, il n'embrassait pas moins de cinquante-deux paroisses. L'église renferme encore un font baptismal en plomb et quelques vitraux. La Statistique monumentale du Calvados a donné des détails sur cette église et sur le château du Coin, construction très-intéressante à étudier sur le territoire de Mesnil-Mauger. Du côté droit de la station, dans la vallée voisine, la curieuse église de Ste-Marie-aux-Anglais se cache dans le feuillage et ne se montre guère; mais elle est depuis longtemps connue de la Société, qui a été heureuse de concourir pour 200 fr. aux travaux de consolidation qu'y a fait M. de La Porte, propriétaire dans cette contrée: un souvenir lui a été donné par le bureau. En se retournant au nord, il est facile d'apercevoir sur une colline le château du Mont-à-la-Vigne, dont le plan avait été levé il y a longtemps par M. Bouet et que M. de Caumont a décrit dans sa Statistique monumentale. Ce dessin montre la disposition des bâtiments autour de la cour actuelle, les fossés, les tours qui défendaient l'enceinte; la plupart doivent dater du XVIe ou du XVe siècle. Ce château appartient, depuis longtemps déjà, à la famille du Tesson. Le dernier édifice qui a attiré les regards du bureau est le château de la Houblonnière et l'église qui l'avoisine (V. la page 13), tout près du tunnel de la Motte. Après le tunnel de la Motte de riches et plantureux vergers se sont présentés aux regards, et bientôt la ville de Lisieux est apparue avec ses églises, ses grandes fabriques et ses cheminées de machines à vapeur qui annoncent de loin l'activité industrielle de la cité. 1re SÉANCE DU 22 NOVEMBRE. Présidence de M. DE CAUMONT, directeur de la Société. La séance est ouverte à une heure dans la salle des conseils, à l'hôtel-de-ville. Siégent au bureau: MM. de Glanville, directeur de l'Association normande; l'abbé Loir, président de la Société historique de Lisieux ; l'abbé Durand, curé de Dozulé; le prince Handjéry Ulangali, propriétaire à Manerbe, près Lisieux ; Gaugain, trésorier de la Société; d'Hacqueville, membre du Conseil général; Bouet, inspecteur des monuments du Calvados; E. Piel, secrétaire adjoint de la Société historique de Lisieux; A. Delaporte, membre de la Société française d'Archéologie. MM. Arthème Pannier et le vicomte Louis de Neuville remplissent les fonctions de secrétaires-généraux. M. de Caumont prend la parole et s'exprime ainsi : « MESSIEURS, « Le Congrès archéologique de France devait se réunir à Arles le 20 septembre 1870: cette date avait été fixée de manière à donner la facilité d'y assister aux savants qui de là voudraient se rendre au Congrès archéologique international de Bologne. La session promettait d'offrir une importance et un intérêt tout à fait exceptionnels. Plusieurs archéologues éminents se proposaient l'étude des monuments de la France méridionale dans leurs rapports avec ceux de l'Orient. La ville d'Arles elle-même, si riche en restes de l'époque gallo-romaine, offrait, dans l'examen des nombreuses inscriptions qu'elle possède, une ample moisson aux recherches. Les événements déplorables de la guerre sont venus mettre obstacle à cette intéressante réunion. Le conseil de la Société avait d'abord espéré qu'en ajournant du 20 septembre au 20 décembre l'ouverture du Congrès archéologique, les obstacles élevés par les événements auraient disparu : cet espoir a été déçu, et il est devenu nécessaire de renvoyer définitivement à une autre année la réunion du Congrès à Arles. Néanmoins l'expédition des affaires exigeait une session de la Société, et Lisieux a été désigné à cet effet. L'examen d'un petit nombre de questions intéressantes pour l'histoire locale remplira le petit nombre de séances qui pourront avoir lieu. a Les déplorables événements, qui nous attristent et qui |