les Gaulois en commun ont dédié à Auguste. On y voit un autel magnifique sur lequel sont gravés les noms de soixante peuples, représentés par autant de statues. Cet autel est d'une hauteur considérable... »

On sait que ce temple fut inauguré le jour de la fête d'Auguste, c'est-à-dire le 1er août 742 de Rome. La dédicace en fut faite par Caius Julius Verecundari Dubius, prêtre éduen, assisté sans doute de tous les prêtres que les cités fondatrices du temple déléguèrent à cet effet, et dont les noms furent gravés sur l'autel, probablement au-dessous des soixante statues qui les représentaient.

Les Suessiones, l'un des peuples les plus considérables de la Gaule Belgique, ne pouvaient manquer d'être représentés à cette fête nationale et patriotique. Un monument retrouvé à Lyon, en 1824, dans des fouilles faites sur l'emplacement du temple primitif, ne laisse aucun doute à ce sujet et nous fait même connaître le nom de l'inquisitor Galliarum qui fut délégué par les Suessiones pour assister à la consécration du temple d'Auguste.

a

M. Alp. de Boissieu est le premier qui, dans son grand ouvrage sur les inscriptions antiques de Lyon, ait rapporté le fac-simile exact de l'inscription relative aux Suessiones. Le titre honorifique d'inquisitor Galliarum, dit-il, est resté longtemps ignoré; on ne l'a découvert que le 18 juillet 1824, en creusant des fondations pour le prolongement du chœur de l'église Saint-Pierre. Voici, du reste, la représentation exacte du dessin d'après le facsimile de M. de Boissieu :

L. CASSIO MELIORI SVESSIONI OMNIBVS HONORIB. APVD SVOS FVNCTO INQVISITORI GALL. III. PROV. GALliae.

Lucio Cassio Meliori Suessioni omnibus honoribus apud suos functo inquisitori Galliarum tres provinciæ Galliæ..

Ce monument porte en hauteur 2 mètres 10 centimètres, en largeur 1 mètre, et en épaisseur 0 mètre 70 centimètres.

Dans un savant travail consacré au temple d'Auguste, M. A. Bernard, de la Société des antiquaires de France, établissant que Lucius Cassius Mélior a été d'abord prêtre des Suessions, délégué auprès de l'autel d'Auguste, rapporte à son tour l'inscription en la faisant précéder de quelques lignes ainsi conçues : Le quatrième inquisitor Galliarum à nous connu était de la cité des Suessioni (Belgique). Il s'appelait Lucius Cassius Melior. » Le Musée lapidaire de Lyon possède encore son monument, qui a été recueilli en 1824, ainsi qu'il est dit plus haut. lors du prolongement du chœur de l'église Saint-Pierre.

Ce monument me paraissant très-curieux et très-intéressant pour l'histoire de Soissons à l'époque gallo-romaine, j'ai l'honneur, Messieurs, de vous supplier de faire une démarche auprès de l'administration municipale de la ville de Soissons, afin d'obtenir de faire prendre un moulage de cette inscription, qui serait si bien placée dans notre Musée.

M. Suin donne à la Compagnie communication d'une note manuscrite du docteur Godelle, servant d'explication à celle que cet archéologue a fait imprimer (avec

lithographie) de la Pierre d'Isis, déposé au Musée de Soissons.

M. Prioux dépose sur le bureau trois copies de pièces originales, en faisant les observations suivantes :

A notre séance du mois de novembre de l'année dernière, j'ai eu l'honneur de vous remettre la copie d'une pièce authentique émanant du roi Henri II, écrite sur parchemin, le 22 avril 1558, au connétable de Montmorency, gouverneur de l'Ile-de-France, au sujet des fortifications de la ville de Soissons. Nous avons dit que cette pièce est authentique, quoiqu'elle ne porte pas la signature du roi, parce qu'elle est certifiée par le notaire de sa prévôté, qui a signé, après l'avoir copiée sur l'original: Brisset. - Aujourd'hui je viens vous apporter la copie de quatre autres pièces, signées de trois rois différents et concernant le Soissonnais. Deux sont de Henri II, la troisième de Henri III et la quatrième de Louis XIV.

Le roi, en considération des maux soufferts par les gens du clergé du diocèse de Soissons, par le fait de la guerre, leur fait remise du payement d'une partie des impôts pour l'année 1557.

HENRY, par la grâce de Dieu, Roy de France. A nostre amé et féal conseiller le trésorier de France et général de noz finances, estably à Paris, M. Jehan Grollier, et trésorier de nostre espargne, salut et dilection. Sçavoir vous faisons que nous, ayans égard et considération aux grandes pertes et dommaiges que les gens du clergé du

diocèse de la gue le passaige de pié que a vaillez et mol deschargions, d

à eux importable autres bonnes con affranchiz, quictez et exemptons, par ce bution des décimes mi année; en payant seule colléges et abbayes mo sons deux des dictz deci et prieurez non curez, qua surplus à quoy se feussent et portions contingentes des tre sus, comme dict est, en avons faict et faisons don par d les voullons et vous mandons comme à luy appartiendra, que clergé joïr et user de noz presens e tance et modération, vous, par le re dudict diocèse ou autres qu'il appar tenir quictes, paisibles et descharg Contribution desdictz décimes; en p est, seulement par les cures, colléges les, deux; et par les autres abbayes Tez, quatre; ainsi que dessus est dic ces dictes présentes signées de nostr

diocèse de Soissons ont souffertz et endurez, au moïen de la guerre qui a eu cours audit pays; et mesmes pour le passaige et hébergement de noz gens de guerre, tant de pié que de cheval; en quoy ils ont été tellement travaillez et molestez qu'il est bien raisonnable que nous les deschargions, de tant qu'il nous sera possible, de charges à eux importables: iceulx du clergé, pour ces causes et autres bonnes considérations à ce nous mouvans, avons affranchiz, quictez et exemptez, affranchissons,.quictons et exemptons, par ces présentes, du païement et contribution des décimes mis et à mectre sus en ceste présente année; en payant seulement, c'est assavoir, par les cures, colléges et abbayes monialles dudict diocèse de Soissons deux des dictz decimes, et par les autres abbayes et prieurez non curez, quatre, pour toutes choses; et du surplus à quoy se feussent peu monter leurs pars, cottes et portions contingentes des dictz décimes mis et à mectre sus, comme dict est, en ceste présente année, leur avons faict et faisons don par ces présentes, par lesquelles voullons et vous mandons et à chacun de vous, si comme à luy appartiendra, que en faisant les dictz du clergé joïr et user de noz presens exemption, don, quictance et modération, vous, par le receveur des décimes dudict diocèse ou autres qu'il appartiendra, les faictes. tenir quictes, paisibles et deschargez du païement et contribution desdictz décimes; en païant, comme dict est, seulement par les cures, colléges et abbayes monialles, deux; et par les autres abbayes et prieurez non curez, quatre; ainsi que dessus est dict; et en rapportant ces dictes présentes signées de nostre main, avec quic