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SÉANCE DU MERCREDI 15 JUIN

PRÉSIDENCE DE M. E. LEFÈVRE-PONTALIS

Prennent place au bureau: MM. de Farcy, J. Bilson, le docteur Peton.

M. le Maire engage vivement les congressistes à visiter l'Hôpital Général, où se trouve conservé un tableau de Philippe de Champagne.

La parole est donnée à M. Gauchery, qui traite de l'emploi des cercueils de pierre, dans les églises du XIe siècle, comme matériaux de construction. Après avoir souligné l'importance de ses observations, M. E. Lefèvre-Pontalis montre de quelle utilité serait une étude complète sur l'usage du petit appareil dans les monuments de la vallée de la Seine. Impressionné par cette particularité, M. l'abbé Bourassé avait en effet attribué aux édifices de Touraine des dates manifestement trop reculées et qu'il serait nécessaire de rectifier aujourd'hui.

M. le chanoine Urseau, interrogé par M. le Président, croit que le petit appareil, réel ou factice, a été employé en Anjou jusqu'à la fin du premier quart du XIIe siècle. Les arcs intérieurs de l'évêché d'Angers et les murs du prieuré de Saint-Macé, à Cunault, qu'on a longtemps crus carolingiens, ne paraissent pas antérieurs à cette époque et doivent être sans doute considérés comme les derniers exemples de l'emploi de ce mode de construction.

M. de Grandmaison lit ensuite des extraits des comptes du château d'Amboise, qui révèlent le nom de nombreux artistes.

M. Robert Triger montre tout l'intérêt qu'offre encore, malgré de nombreuses mutilations, l'enceinte galloromaine du Mans. Il présente, pour son dégagement, un

projet très complet, qui concilie les vœux des archéologues avec les exigences de la ville moderne, et il demande au Congrès de l'appuyer de sa haute autorité. Un vœu émis dans ce sens est chaudement appuyé par M. Héron de Villefosse et voté à l'unanimité.

M. Triger résume en outre un mémoire de M. l'abbé Angot sur la découverte de poteries carolingiennes.

REUNION GÉNÉRALE DU VENDREDI 17 JUIN

PRÉSIDENCE DE M. E. LEFEVRE-PONTALIS

Cette séance, réservée aux membres de la Société française d'Archéologie, s'est ouverte à 9 heures du matin, à l'Hôtel de Ville de Saumur.

M. le Directeur expose que la tenue d'une assemblée générale annuelle est rendue obligatoire par la loi. Il indique ensuite les principales modifications qui devront être introduites dans les statuts, notamment en ce qui concerne la composition du Conseil d'administration, pour les rendre conformes aux prescriptions du Conseil d'Etat.

Recrutement.

Le nombre des membres de la Société, qui continue à augmenter avec beaucoup de régularité, est actuellement de 1.130, sans compter 160 membres étrangers; il a donc doublé depuis que M. E. Lefèvre-Pontalis a pris la direction de la Société.

Pour maintenir cet heureux développement, c'est bien plus sur l'initiative des confrères qu'il faut compter que sur l'influence des congrès, car peu de membres nouveaux se font généralement inscrire pendant les sessions.

Congrès.

Le droit de cinq francs perçu depuis peu sur tous les adhérents n'a pas fait diminuer leur nombre et a produit une somme qui était indispensable pour faire face aux frais toujours croissants d'illustration des volumes. Ces derniers augmentent en effet d'importance d'année en année; les deux tomes du Congrès de Caen comptent 743 pages et n'ont pas coûté moins de 12.000 francs. Ces publications, qui répondent du reste pleinement au but scientifique de la Société, acquièrent en outre, par la présence de nombreuses planches, une valeur documentaire indiscutable.

Les guides, publiés avant le Congrès, prennent toujours plus d'extension; ils contiennent une description précise des monuments visités et en facilitent singulièrement l'étude. M. le Directeur remercie MM. le chanoine Urseau, André Rhein, R. Triger et G. Fleury qui se sont chargés, cette année, de la rédaction de ce guide.

Plusieurs confrères se plaignent du retard apporté dans la publication des volumes. Le temps nécessaire à la mise au point du guide, à la remise et à l'illustration des mémoires en est la cause. De sérieux efforts seront faits par le Directeur et le Comité de publication pour activer l'impression du compte-rendu des Congrès.

Excursions.

Nos confrères de Paris et de la banlieue ont pris part. pendant l'année écoulée, à plusieurs excursions dont le Bulletin Monumental a rendu compte. Tous les membres de la Société, qui en expriment le désir, peuvent du reste être régulièrement convoqués à ces promenades archéologiques dont le succès s'affirme de plus en plus.

Un petit congrès de deux jours a en outre été tenu à Rouen. Après avoir parcouru la ville, nos confrères ont pu visiter le lendemain, en automobile, Jumièges, Caudebec, Saint-Wandrille et Saint-Georges de Boscherville.

Le Bureau prépare pour l'an prochain une excursion analogue à Bourges, d'où les sociétaires visiteront, dans les environs de Saint-Amand, plusieurs monuments de premier ordre.

Conférences.

Les conférences faites, pendant la saison d'hiver, à Paris, dans la salle de la Société de photographie, sont toujours très goûtées et contribuent pour une grande part à l'augmentation du nombre des membres de la Société.

M. le Directeur est heureux de remercier MM. Paul Vitry, André Hallays, Cagnat et d'Allemagne, qui ont bien voulu prêter le concours de leur parole.

Bulletin Monumental.

Le Bulletin Monumental, qui est la propriété personnelle du directeur, continue à être une mauvaise affaire au point de vue commercial. Le nombre des abonnés s'est pourtant un peu accru, grâce surtout à M. R. Chevallier qui en a recruté à lui seul quarante-six, mais il est encore insuffisant pour permettre, avec les 750 francs de subvention accordés par la Société, de faire face à toutes les dépenses. Il serait vivement à souhaiter que nos nouveaux confrères voulussent bien s'abonner à cette revue, complètement transformée au point de vue de la rédaction et de l'illustration.

Nominations.

Sur la proposition de M. le Directeur, la réunion générale nomme membres d'honneur de la Société M. René Bazin, de l'Académie française, qui a présidé la séance d'ouverture du Congrès, et M. Defert, président du Comité des sites et monuments du Touring-Club, dont l'activité s'emploie sans relâche pour la conservation des édifices de la France.

Cet aperçu sommaire de l'existence de la Société est accueilli par des applaudissements unanimes, qui témoignent de la reconnaissance portée par tous les confrères à leur dévoué directeur.

M. le Président entretient ensuite l'auditoire de la fondation projetée d'une nouvelle ligue qui, créée sous les auspices de la Société de Saint-Jean, aurait pris le nom de Société des Amis des Monuments de France et se serait consacrée à la défense des édifices menacés chaque jour davantage par le vandalisme. Dans une réunion préparatoire, M. E. Lefèvre-Pontalis fit observer tout ce qu'avait d'impraticable la constitution d'un semblable groupement, auquel les ressources considérables, nécessaires pour mener à bien sa tâche, feraient forcément défaut. D'accord avec M. Defert, il proposa en conséquence aux promoteurs de cette entreprise, la constitution d'un Comité central, formé de la réunion des présidents des principales Sociétés scientifiques et artistiques, qui pourrait prendre énergiquement en mains la défense de nos richesses monumentales.

La parole est ensuite donnée à plusieurs membres de la Société pour des communications diverses.

M. Fabrège fait remarquer que les solennités du Millénaire de Cluny offriront à notre Société une occasion de se faire connaître. M. E. Lefèvre-Pontalis déclare qu'il a l'intention de prendre une part active à ce Congrès; il fait du

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