mentées ou terminées, à partir de cette époque, dans le style gothique angevin. Bien entendu, pour ces monuments, il ne saurait y avoir aucune règle, les parties plus anciennes de l'édifice ayant presque toujours plus ou moins imposé le plan et les principales dispositions des nouvelles constructions. Tout au plus peut-on signaler l'emploi fréquent comme supports de courtes colonnettes engagées, établies en encorbellement sur des consoles sculptées; ce procédé, très fréquent dans l'école angevine, est en effet très favorable à l'établissement après coup de voûtes gothiques sur des édifices qui n'étaient pas primitivement destinés à en recevoir.

Un des plus importants monuments de ce groupe est l'église de Romorantin. Le carré du transept, surmonté d'un clocher carré, et les croisillons, dans leurs parties anciennes, datent de la période romane. Les parties construites dans le style gothique angevin sont le chœur et ses collatéraux, la voûte du carré du transept et la nef.La voûte ajoutée après coup sur le carré du transept est bombée et à huit nervures. Les deux nervures transversales retombent, au milieu de chaque face latérale, au même niveau que les branches d'ogives, entre deux formerets; c'est donc une sorte de compromis entre la voûte sexpartite de l'Ile-deFrance et la voûte à liernes de l'Anjou. Les retombées sont supportées par six courtes colonnettes reposant sur des consoles sculptées. La première travée du chœur a une voûte à peu près semblable. La seconde est terminée en abside à cinq pans, avec une voûte bombée à dix nervures. Les retombées des nervures correspondant aux quatre angles de l'abside sont ornées de quatre grandes statues transformées de nos jours en Évangélistes. Les collatéraux du chœur ont chacun deux travées, l'une rectangulaire, l'autre carrée, terminée par un chevet plat; la première seule, à l'origine, communiquait avec le chœur ; leurs voûtes n'ont pas de liernes ou seulement des liernes transversales.