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Église du Ronceray.
Coupe sur la nef et les bas-côtés.

destiné à porter la face méridionale de cette cage ajourée ? Voici les raisons qui s'opposent à cette restitution : les piles occidentales de la croisée sont bien homogènes et les chapiteaux de leurs colonnes sont décorés de feuillages et de personnages trop bien sculptés pour qu'on puisse les faire remonter à une date antérieure à 1119.

Comment donc concilier les témoins supposés d'une lanterne de l'église de 1028 avec l'existence de piles beaucoup plus jeunes? Par une reprise en sous-œuvre, dira-t-on, mais un travail de ce genre n'aurait eu d'intérêt que pour conserver un clocher central. Or, il n'y a jamais eu aucune tour au milieu du transept et le dessin de Gaignières, daté de 1699, prouve que le beffroi s'élevait sur le croisillon sud. D'ailleurs, il ne faut pas considérer comme une fenêtre une baie murée visible à l'ouest au-dessus de la voûte en berceau, c'est une porte qui faisait communiquer le comble et la cage de l'escalier. Il reste encore un autre problème à résoudre à propos de la coupole centrale, car ses pendentifs prennent leur point d'appui sur un ressaut pointu qui paraît relancé dans les angles de la cage. C'est un repentir de l'architecte, une preuve d'inexpérience, mais le profil en biseau du tailloir du pilastre aigu m'oblige à le faire remonter à la même date que les chapiteaux du transept.

Le croisillon sud est en ruines, mais il faut signaler les amorces de ses trois doubleaux en plein cintre surhaussé qui épousaient la courbe de la voûte en berceau. Un arc de décharge fait saillie sur le mur de fond. Tous ces arcs retombent sur des colonnes engagées qui semblent avoir été relancées dans le mur occidental à la fin du XIe siècle, mais elles furent toutes coupées au XVIIe siècle. Il est très important de faire observer qu'aucune fenêtre n'est percée au fond de ces arcatures parce qu'elles étaient cachées sous les combles, tandis qu'à Beaulieu-les-Loches des oculi encadrés par des arcatures éclairaient la partie haute des croisillons avant la construction des voûtes.

A l'extrémité méridionale du transept, une ancienne fenêtre en plein cintre s'ouvre au-dessus d'une porte percée ou agrandie au XVIIIe siècle; une baie moins grande. mais de la même forme, s'ouvre à l'ouest dans la dernière

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travée: son archivolte monte jusqu'à la naissance de la voûte. A l'est, la fenêtre en regard fut aveuglée par le mur de façade de la Trinité, bâti vers le milieu du XIIe siècle. Il est donc certain qu'au XIe siècle la façade de cette église se trouvait plus en arrière. mais les murs extérieurs de l'édifice, consacré en 1062, occupaient le même emplacement,

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