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MONTAUBAN,

IMPRIMERIE FORESTIE NEVEU, RUE DU VIEUX-PALAIS, 23.

1869

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la suite du Congrès archéologique tenu à Montauban en 1865, autour de ses secrétaires généraux (1) s'étaient groupés des hommes dévoués à la science. Désireux de rendre permanente l'œuvre de quelques jours, ils se communiquaient

dans des réunions périodiques leurs travaux et leurs découvertes. Pendant un an, le titre de membres de la Société française d'Archéologie suffit pour les réunir; mais devant le champ de plus en plus étendu qui s'offrait à leurs recherches, et en voyant l'influence utile qu'ils pouvaient exercer dans le département, si une mission plus locale leur était confiée, ils se concertèrent avec l'autorité, et, grâce à la bienveillance de M. Soumain, préfet de Tarn-et-Garonne, un arrêté portant la fondation d'une Société archéologique départementale fut signé le 17 décembre 1866. Ses statuts et ses règlements étaient approuvés à la même date.

Le Tarn-et-Garonne pouvait, malgré son peu d'étendue, par l'intérêt considérable qu'il offre, justifier cette fondation. Riche en souvenirs du passé, son sol recouvre les débris et les vestiges des civilisations les plus reculées. Bruniquel est en France une des importantes stations de l'époque anté-historique. Des voies romaines,

(1) MM. l'abbé Pottier et Devals.

apparentes sur plusieurs points et bordées de ruines antiques, sillonnent en tout sens son territoire; de nombreuses habitations souterraines appellent les investigations des savants. Il existe des constructions remontant aux temps mérovingiens, dont Moissac fournit plusieurs exemples. Une étude attrayante est offerte par l'art roman, si longtemps en faveur dans une région où le style ogival n'était pas accepté sans lutte. A la rénovation et à l'accroissement des franchises et des libertés communales, à la fondation des bastides abbatiales et royales, se rattachent également de curieuses recherches.

La Renaissance enfin a, elle aussi, laissé de nobles traces.

Etudier, interroger ces précieux témoins de notre histoire, arracher à l'oubli ou à la destruction des monuments trop rares de nos jours, recueillir des documents, des objets d'art, des inscriptions, des sculptures, des médailles; former, en un mot, un musée ayant un caractère local, tel est le but de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, tel est le programme qu'elle travaille chaque jour à remplir.

Depuis deux ans, de nombreux Mémoires lui ont été présentés; des fouilles ont, par ses soins, été exécutées sur plusieurs points; elle a contribué à la restauration d'édifices menacés, concouru à leur acquisition. Le Musée archéologique est fondé, plusieurs salles lui sont consacrées dans l'Hôtel-de-Ville, et, par un rare privilége, ce sont les plus intéressantes au point de vue de l'art et de l'histoire. La collection lapidaire est aujourd'hui assez importante pour que nos principaux monuments disparus y soient représentés.

Les communications et les travaux que reçoit la Société, les documents qu'elle rassemble devaient être connus en dehors de l'enceinte de ses réunions; aussi la publication d'un Bulletin a-t-elle été décidée dès sa fondation. Elle a cependant cru préférable d'attendre, pour le faire paraître, afin de réunir un plus grand nombre de matériaux.

Une Société archéologique départementale doit, ce semble, pour mieux atteindre son but, être au courant des découvertes qui se font

dans le pays, les enregistrer et en rendre compte. Elle doit en même temps constater ce qu'offrent d'intéressant les édifices religieux ou civils, lorsqu'ils sont menacés de destruction ou qu'ils vont subir des restaurations sans contrôle sérieux.

Un Bulletin périodique qui pût facilement se répandre était pour cela nécessaire.

Les circonstances se sont trouvées d'accord avec ce besoin. Le Moniteur de l'Archéologue, qui avait su en peu d'années réunir un grand nombre de lecteurs, était, par suite de nouvelles occupations de son directeur, M. de Coustou-Coysevox, menacé de disparaître.

La Société archéologique a cru pouvoir continuer son œuvre en lui donnant une impulsion nouvelle, et en changeant son titre en celui de Bulletin archéologique. Dès-lors la voie tracée était agrandie; nous la ferons connaître en peu de mots.

Il n'était plus permis de s'isoler dans des recherches purement locales; un aliment nouveau devait venir du dehors. Pourrait-on, du reste, dans des études sérieuses, se dispenser de suivre le mouvement archéologique amené par les découvertes journalières qui se font en Europe? La comparaison, le rapprochement des faits, joints à la connaissance de documents ignorés, ne sont-ils pas le plus utile moyen d'éclairer les questions obscures encore? En signalant ce qui se passe autour de nous, ne devons-nous point aussi demander à d'autres recherches la critique ou la confirmation de nos opinions.

Les Monographies ou articles d'histoire locale seront suivies de travaux ayant trait à des Études d'archéologie générale. Le Nord, comme le Midi, trouvera dans cette Revue des questions qui pourront l'intéresser.

La Bibliographie, afin de faire connaître un plus grand nombre d'ouvrages, devra se borner à des résumés rapides.

La Chronique, en revanche, aura une importance particulière : elle puisera, en les citant, dans les organes des autres Sociétés savantes; elle indiquera et analysera au besoin les articles qui four

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