Collection des mémoires relatifs a l'histoire de France, depuis l'avénement de Henri IV, jusqu'a la paix de Paris, conclue en 1763: avec des notices sur chaque auteur, et des observations sur chaque ouvrage, Volume 37

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Page 357 - ... le corps du royaume le plus considérable et par conséquent le plus à craindre , on la leur avoit redonnée sans leur rien retrancher. La chambre des comptes, la cour des aides, le grand conseil, et tous les officiers de France, qui se trouvèrent incommodés par ce traitement, firent leurs plaintes au parlement, et demandèrent leur assistance pour soutenir leur droit contre l'oppression qu'ils disoient leur avoir été faite.
Page 162 - beauté dont vous m'aviez tant dit de mer. «veilles? » La maréchale de Guébriant m'a conté que cette princesse, qui ne vit en lui que de la rudesse, et qui s'aperçut du dégoût qu'il témoigna pour elle, en demeura surprise; et que cette mauvaise réception , avec la fatigue du voyage , la firent si laide qu'elle trouva que ce Roi avoit raison d'en être dégoûté. Le rouge du dépit et de la honte ne farde point les dames, et la douleur ôte le feu des yeux. Ce prince malade et goutteux,...
Page 83 - Je pensais (nous autres poètes Nous pensons extravagamment) Ce que, dans l'humeur où vous êtes, Vous feriez si, dans ce moment, Vous avisiez en cette place Venir le duc de Buckingham, Et lequel serait en disgrâce De lui ou du père...
Page 74 - ... souper à onze heures. Son souper fini, nous en mangions les restes sans ordre ni mesure , nous servant pour tout appareil de sa serviette à laver, et du reste de son pain ; et quoique ce repas fût mal ordonné , il n'étoit point désagréable , par l'avantage de ce qui s'appelle privauté , pour la qualité et le mérite des personnes qui s'y rencontroient quelquefois.
Page 34 - Mazarin , et leur ordonna de lui en dire quelque chose , afin qu'elle se corrigeât et devînt plus raisonnable. Ces deux personnes , qui étoient fâchées de ce désordre , et qui ne vouloient pas se brouiller à la cour , blâmèrent madame de Hautefort, et louèrent la bonté et la patience de la Reine. Nous pouvons dire nos avis à .nos maîtres et à nos amis ; mais quand ils se déterminent à ne les pas suivre , nous devons plutôt entrer dans leurs inclinations que suivre les nôtres, quand...
Page 341 - C'est un efïet du désespoir où je suis, qui fait que je ne puis avoir de sentiment pour quoi que ce puisse être, lui faisant une confession très-véritable que ni l'ambition, ni le désir de m'immortaliser par des actions extraordinaires , ne m'a embarqué dans un dessein si périlleux que celui où je me trouve ; mais la seule pensée que , faisant quelque chose de glorieux , de mieux mériter les bonnes grâces de mademoiselle...
Page 140 - Gardes, selon l'ordinaire , visita toutes les prisons , et prit les clefs du Palais. La Reine se leva de grand matin, et s'habilla même avec plus de soin que de coutume. Elle mit des pendans d'oreilles de gros diamans mêlés avec des perles en poires fort grosses.
Page 243 - ... prit la main de la Reine , puis, l'ayant dégantée, elle la baisa, et la loua de bonne grâce. Elle lui leva son mouchoir pour voir sa gorge, avec tant de familiarité qu'il sembloit qu'elle fût sa sœur, et qu'elle l'eût vue toute sa vie. Ces choses plurent à la Reine ; et toute la journée on ne parla que de la Danoise , de sa douce gravité , de la grâce qu'elle avoit en toutes ses actions , et des marques qu'elle avoit données d'avoir beaucoup d'esprit et de raison. Cette douceur...
Page 140 - Cette parure, avec son voile noir, la fit paraître belle et de bonne mine, et en cet état elle plut à toute la Compagnie. Plusieurs la regardèrent avec admiration : tous avouèrent que, dans la gravité et la douceur de ses yeux, on connaissait la grandeur de sa naissance et la beauté de ses mœurs.
Page 206 - Roi :\ feu monsieur son grand-père. On servit l'effigie de ce prince mort durant trois jours , selon la coutume; et comme il avoit été avare pendant sa vie, on fit de plaisantes railleries à la cour sur la douleur que son ame devoit sentir en l'autre monde des grandes et inutiles dépenses qui se faisoient pour son corps.

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