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XII

Textes arabes (suite):

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H. MASSÉ. Ibn Abd el Ḥakam. Le Livre de la conquête de l'Égypte, du Magreb et de l'Espagne, premier fascicule 1 et 2 parties (1914)..

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11 fr.

Tome I.

BIBLIOTHÈQUE D'ÉTUDES COPTES.

D' GEO. P. G. SOBHY. Le martyre de saint Hélias et l'Encomium de l'Évêque Stéphanos de Hnés sur saint Hélias (1919). 20 fr.

É. CHASSINAT.

DIVERS.

Catalogue des signes hieroglyphiques de l'Imprimerie de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire (1907)... 7'50° Supplément au Catalogue des signes hieroglyphiques de l'Imprimerie de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire (1912)... 2 fr. H. GAUTHIER. - 2' Supplément au Catalogue des signes hieroglyphiques de l'Imprimerie de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire (1915).

2 fr.

A. GEISS. De l'Établissement des manuscrits destinés à l'impression. Conseils pratiques aux auteurs (avec les spécimens des signes de correction typographique et des caractères étrangers en usage à l'Imprimerie de l'Institut français du Caire) (1906)..

3'50

CES PUBLICATIONS SONT EN VENTE:

AU CAIRE : à la Librairie Paul TribiER, ancienne Librairie classique GILLET, rue Emad el-Dine, no 5;

A ALEXANDRIE: à la LIBRAIRIE L. SCHULER, rue Chérif-Pacha, n° 6;

A PARIS: chez A. FONTEMOING el Ci, E. DE BOCCARD, successeur, 1, rue de Médicis;

A LONDRES: chez BERNARD QUARITCH, 11, Grafton Street.

LE CAIRE. IMPRIMERIE DE L'INSTITUT FRANÇAIS D'ARCHÉOLOGIE ORIENTALE.

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في سفر مولانا الملك الاشرف

RELATION

D'UN VOYAGE DU SULTAN QÂITBÂY

EN PALESTINE ET EN SYRIE

TRADUIT DE L'ARABE

PAR MMS R. L. Devonshire.

INTRODUCTION.

En 1878, Monsieur R. V. Lanzone publia à Turin le texte arabe du récit de voyage qui suit, avec quelques notes et une préface en italien. Il ressort de cette préface que M. Lanzone avait eu l'occasion de mettre la main sur ce manuscrit et sur quelques autres textes inédits pendant ses voyages en Orient. et il faut lui savoir gré d'avoir placé à la portée des archéologues qui s'occupent de cette période de l'histoire des sultans circassiens d'Égypte un document intéressant sous bien des rapports.

Le savant égyptologue, induit en erreur par la signature du copiste, a cru y voir celle de l'auteur du journal de voyage en question. Le véritable auteur Abou l-Baqâ ibn Djï'ân, en a rédigé la plus grande partie simplement, et san: rechercher une grande variété de mots; il répète même si souvent les même expressions qu'il paraît possible et même probable qu'il écrivait à mesure ur court résumé quotidien et qu'il n'y a rien changé, se bornant à y ajoute quelques vers assez prétentieux et les considérations par lesquelles il s'efforce un peu naïvement, de faire une comparaison entre Qâitbây et le grand Bei bars, au désavantage de ce dernier.

Soit discrétion, soit simple ignorance, il ne nous dit rien des motifs qu avaient déterminé Qâitbây à entreprendre ce voyage, mais il est évident qu 'le sultan envisageait la possibilité d'une invasion des Ottomans et désirai

Bulletin, t. XX.

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visiter les fortifications de ses provinces limitrophes; en effet, il Y fit faire des additions et des réparations, et les photographies que je dois à l'obligeance de M. le Capitaine Creswell (1) nous montrent quelques restes des travaux ordonnés par l'illustre bâtisseur. L'éminent archéologue m'a également fourni la plupart des matériaux qui composent les notes archéologiques et topographiques dont j'ai pu, grâce à lui, enrichir ce travail.

Il m'a semblé intéressant de compléter cette traduction en y annexant celle du passage d'Ibn lyâs où il est question du voyage de Qâitbây, et où Abou 1-Baqâ ibn Djï'ân est mentionné comme ayant fait partie de sa suite, passage qui corrobore parfaitement le récit du «Mamelouk» et qui ajoute ce détail intéressant que le sultan avait gardé le secret sur ses intentions et que son équipée fut une surprise pour tout le monde au Caire.

Ibn Iyâs, qui ne partage pas la partialité d'Abou l-Baqâ pour Qâitbây, rend cependant témoignage à l'ascendant qu'il exerçait sur ses contemporains, à tel point que ce n'est que lorsqu'on le crut mort que l'ordre commença d'être

troublé au Caire.

En remerciant M. Foucart d'avoir fait à mon travail l'honneur de l'admettre dans le Bulletin de l'Institut français, je tiens à ajouter que j'ai été heureuse de faire appel à la science des deux Cheikhs, Saïd Ismaïl et Mohammed es Saouy, pour suppléer à l'insuffisance de ma connaissance de l'arabe et que je suis redevable à plusieurs savants amis, et en particulier à MM. E. Blochet et Noël Giron et à S. E. Ahmed Zéky Pacha, dont l'érudition et la complaisance sont également inépuisables, de conseils qui m'ont été précieux et qui m'ont sans nul doute évité de lourdes fautes d'interprétation.

HENRIETTE DEvonshire.

Le Caire, 1921.

(1) Sauf la figure 3, pl. I, qui est l'œuvre de l'excellent photographe de la Colonie Américaine à Jérusalem.

AU NOM DU DIEU COMPATISSANT ET MISERICORDIEUX

Gloire à Dieu qui a placé les royaumes d'Islam sous le sceptre de n noble Sultan et qui lui inspira la pensée de les visiter et d'examiner l' dans lequel ils se trouvaient, car il y avait eu beaucoup de corruption. Je loue de ce qu'll a daigné nous donner, de notre temps, un tel souverain q a rendu célèbre par son mérite. Et toujours je Lui rends grâces avec une connaissance éternelle. que rien ne pourra dépasser.

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De plus, j'atteste içi qu'il n'y a de dieu que Dieu, l'unique, le seul, gnage qui introduit celui qui le prononce dans les Jardins du Palais mag fique, et j'atteste que notre seigneur Mohammed est son serviteur et s envoyé, celui qui a pitié des croyants, que la bénédiction de Dieu s sur lui, sur les siens et sur ses compagnons qui combattirent pour l'Isla par l'épée!

Donc, lorsque le Très-Haut que son nom soit béni! inspira à not souverain, l'Imâm, le roi véritablement suprême et qui dépasse tous les a tres, qui réunit en sa personne tous les mérites et toutes les vertus, auqu Dieu a conféré la beauté véritable, Protecteur des biens de la religion, Ser teur des deux sanctuaires sacrés, dont il est superflu d'énumérer les titres, Sultan El Mâlik el Malik el Achraf Abou n-Naçr Qâitbây, Dieu lui conser

son royaume et le fasse maître de toute la terre! quand, dis-je, Dieu inspira la pensée de voyager dans ses provinces de Syrie, nous marchâmess ses traces jusqu'à ce que nous rejoignîmes le cortège royal. Nous voyageâm dans la suite du Sultan le Dieu Très-Haut le rende victorieux (1) !

nous vîmes des pays et des peuples divers, des arbres, des fruits, des rivièr des vallées, des collines, des montagnes et toutes sortes de merveilles et curiosités. Il convient donc que ces choses soient énumérées, afin qu'ell puissent être lues par les gens d'un esprit supérieur et par les cheikhs, hor mes de mérite et de distinction, pour qu'ils puissent s'en servir pour lé livres d'histoire.

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Car aucun souverain avant le nôtre n'accomplit une entreprise semblable, rehaussée encore par l'affabilité qu'il témoigna à ceux qui l'accompagnaient, soit pour son service personnel, soit à cause de leurs fonctions publiques, par les faveurs et les bienfaits dont il les combla et les bonnes paroles qu'il leur accorda. Et cela, malgré le respect et la crainte qu'il inspirait, tant il savait exercer naturellement la modestie et la bonté.

J'ai donc désiré écrire le résumé des faits qui se sont passés à l'occasion de ce voyage sans précédent et tel qu'aucun prince avant lui n'en avait entrepris, puisque aucun souverain n'égala celui-ci. Quoique cette offrande (à mes savants lecteurs) ressemble à celle que la fourmi avait offerte à Salomon (1), je les supplie d'étendre sur moi le voile de leur indulgence et ne point blâmer les fautes qui pourront m'échapper; ma marchandise, hélas! est sans valeur, mais je repose en Dieu ma confiance et Il nous suffit. C'est un excellent Protecteur (Qoran, II, 167).

Nous disons donc que le royal cavalier partit d'El Qâhira la bien gardée (2) pour Eç Çâlihîya (3), afin de visiter la grande mosquée qu'il venait d'y fonder. Les émirs qui l'accompagnaient étaient l'émir Tâny Bek Qarâ, second daouadar; l'émir Djâny Bek el 'Alay Habib, second émir Akhor (écuyer); l'émir Yachbak el Djamâly, intendant de la police des marchés (~~); l'émir Yachbak men Haidar, metoually (gouverneur) d'El Qâhira; l'émir Châhîn el Djamaly, ex-gouverneur de Djeddah la bien peuplée (,); l'émir Almás el Mohammady, majordome (sl) (4) de la cour et de l'émir Qâny Bay es Seify Châdy Bek Soulaq (5).

Des Mamelouks de la classe Kharg (z)() il partit environ 25 personnes et une dizaine d'autres portant des titres divers et appartenant à d'autres caté

(1) Allusion à une fable fort connue des Orientaux. Tous les êtres ayant fait un présent à Salomon, la fourmi lui apporta un fétu de paille, tout ce qu'elle pouvait porter.

(2) Cette épithète accompagne invariablement le nom d'une ville forte, je ne la transcrirai que de temps en temps.

(3) Eç Çâlihiya. De cette ville fondée par Çâlih Nedjm ed Din Ayoub au x siècle et enrichie par Qâitbây comme nous l'apprenons ici, il ne

reste maintenant que le nom et une étape sur
le chemin d'El Qantara. Sa position la rendait
en effet particulièrement exposée à être détruite
par les diverses armées qui s'entre-choquèrent
par
la suite dans ces parages.

(4) Ostadar: voir QUATREMÈRE, Histoire des Sultans Mamlouks, 1" partie, p. 25, notes.

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(5) Soulâq, c'est-à-dire «gaucher" en turc. (6) C'est-à-dire ceux qui étaient chargés de l'approvisionnement.

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