Séances et travaux de l'Académie des sciences morales et politiques, compte rendu

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Au Bureau du Moniteur Universel, 1851
 

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Page 10 - Ainsi cette malheureuse existence n'est qu'une suite de moments hétérogènes, qui n'ont aucune stabilité. Ils vont flottant, fuyant rapidement, sans qu'il soit jamais en notre pouvoir de les fixer. Tout influe sur nous, et nous changeons sans cesse avec ce qui nous environne. Je m'amuse souvent à voir couler les diverses situations de mon âme ; elles sont comme les flots d'une rivière, tantôt calmes, tantôt agitées, mais toujours se succédant sans aucune permanence.
Page 10 - L'art de vivre consisterait à affaiblir sans cesse » l'empire ou l'influence des impressions spontanées, par » lesquelles nous sommes immédiatement heureux ou » malheureux, à n'en rien attendre, et à placer nos jouis» sances dans l'exercice des facultés qui dépendent de » nous, ou dans les résultats de cet exercice.
Page 15 - L'habitude de s'occuper spécialement de ce qui se passe en soi-même, en mal comme en bien, serait-elle donc immorale? Je le crains d'après mon expérience. Il faut se donner un but, un point d'appui hors de soi et plus haut que soi, pour pouvoir réagir avec succès sur ses propres modifications, tout en les observant et s'en rendant compte.
Page 13 - C'est ici que le christianisme triomphe en donnant à l'homme le plus misérable un appui extérieur, qui ne saurait lui manquer quand il s'y fie, en le faisant s'applaudir intérieurement de ce qu'il sent ne pouvoir rien par lui-même, en lui montrant dans chacune de ses infirmités, de ses misères spirituelles et corporelles, autant d'occasions de mérite.
Page 10 - Je voudrais, si jamais je pouvais entreprendre quelque chose de suivi, rechercher jusqu'à quel point l'âme est active, jusqu'à quel point elle peut modifier les impressions extérieures, augmenter ou diminuer leur intensité, par l'attention qu'elle leur donne; examiner jusqu'où elle est maîtresse de cette attention. Cet examen devrait, ce me semble, précéder un bon traité de morale.
Page 15 - L'âme qui se trouve unie et comme identifiée par l'amour avec l'esprit supérieur d'où elle émane, n'est plus sujette à l'influence de l'organisme, elle ne s'occupe plus de quel côté souffle le vent de l'instabilité, mais elle demeure fixée à son centre, et tend invariablement vers sa fin unique, quelles que soient les variations organiques et les dispositions de la sensibilité. C'est...
Page 261 - Le roi le fit avertir plusieurs fois du mécontentement qu'il avait de sa conduite. Il en augmenta les torts avec plus d'éclat : à la fin , le roi confisqua ses biens , et témoigna publiquement sa colère. Le vieux Ruvigny...
Page 11 - On dit que, si les hommes deviennent religieux ou dévots en avançant en âge, c'est qu'ils ont peur de la mort et de ce qui doit la suivre dans une :autre vie. Mais, j'ai, quant à moi, la conscience que, sans: aucune terreur semblable, sans aucun effet d'imagination, le sentiment religieux peut se développer, à mesure que nous avançons en âge, parce que les passions étant calmées, l'imagination et la sensibilité moins excitées ou excitables, la raison est moins troublée dans son exercice,...
Page 10 - De quoi dépend donc l'état de mon âme ? D'où viennent ces sentiments confus, tumultueux au travers desquels je ne me connais plus? Je fuis l'agitation, et sans cesse elle se reproduit en moi malgré mes efforts ; ma volonté n'exerce aucun pouvoir sur mon...
Page 18 - Dieu, à se sentir soutenu par lui; autrement, vue soli! — Le stoïcien est seul, ou avec sa conscience de force propre, qui le trompe; le chrétien ne marche qu'en présence de Dieu, et avec Dieu, par le médiateur qu'il a pris pour guide et compagnon de sa vie présente et future.

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