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de plus de vingt ans le décret de béatification qui est du 28 décembre 1661.

3o Dans les manuscrits du célèbre chroniqueur Panealbo, tome I, fol. 65, un acte, du 20 juin 1197, par lequel Thomas de Savoie prend sous sa protection l'hospice du Mont-Cenis, et un autre, du 13 juin 1200, par lequel le même prince renouvelle l'organisation de cet établissement, fondé, on le sait, par Louis le Débonnaire, ainsi que l'atteste une charte de son fils Lothaire de 825 Muratori, Antiq. ital. dissert. 37).

M. Serand fait une communication sur une monnaie d'or qui intéresse l'histoire métallique de la Maison de Genève, et qui lui paraît avoir échappé à l'attention des numismates qui se sont occupés des ateliers monétaires de ces princes.

Cette monnaie appartient à l'épiscopat de Robert de Genève (plus tard Clément VII), lorsqu'il occupait le siége de Cambrai (13681372.

Voici comment M. Charles Robert, dans son magnifique ouvrage sur la Numismatique de Cambrai, décrit ce Franc à cheval:

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Le même membre a donné quelques détails sur un sculpteur et architecte ducal du nom de François Cuenot, signalé par MM. Dufour et Rabut dans leur ouvrage intitulé Les sculpteurs et les sculptures en Savoie du XIIIe au XIX siècle. Cet artiste est né à Billier, en Franche-Comté; il vint s'établir à Annecy où il fut reçu bourgeois de cette ville et devint propriétaire de la maison Nouvellet, actuellement rue Perrière, no 16. C'est à cet habile architecte que l'on doit le plan de la fontaine de Lans à Chambéry, élevée en 1670, et celui de l'ancien pont de Brogny. Pendant son séjour à Annecy, il a publié Le livre d'architecture, un volume in-folio sans date dont les planches ont été gravées sur cuivre par l'auteur et qu'il dédia à Leurs Altesses Royales.

M. Serand a donné aussi lecture de divers documents intéressants sur l'arrivée à Annecy des chanoines du chapitre de Genève en 1536, et les différends qu'ils eurent avec les Cordeliers au sujet de l'église de Sainte Croix, aujourd'hui la cathédrale. Il a lu, entre autres, une ordonnance de François Ier, datée de Saint-Just, sur Lyon, le 18 septembre 1542, au sujet de ces différends.

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M. le Bibliothécaire dépose les publications suivantes: De Loche, Histoire de Grésy-sur-Aix, achat. — Réunion de la Société géologique de France à Chambéry, et Réunion à Saint-Jean-deMaurienne, dons de M. G. de Mortillet. - Perrin, De l'association des monnayeurs du Saint-Empire romain et des ateliers de Piémont qui en firent partie, don de l'auteur. Aug. Dufour, Regalis Sabaudiae domus preeminentiae jura, don de l'auteur. Manuscrit donné par M. Levron, avocat. Rapport sur l'administration de la Société de lecture de Genève. Chevreul, Communications sur le guano du Pérou. Liste des médailles frappées en l'honneur du prince Eugène, copiée et donnée par M. Constant Berlioz. Dix-huit publications concernant la Savoie, entre autres, brochures sur la Révolution française, don de M. Louis Chaumontel. - Duboin, De l'introduction et de la circulation du sel dans la zone, don de l'auteur. Chemin de fer de La Roche à Chamonix, avec carte, dont de M. J. Tocanier. G. Vallier, Mé

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daille de Jean Truchon, avec planches, don de l'auteur. — Coup

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d'œil sur la vie du comte Alexandre Michaud de Beauretour, don de M. le baron Michaud. Mémoires de la Société académique de Boulogne-sur-Mer. Annuaire de la Société philotechnique. Annales de la Société d'émulation de l'Ain. Bulletin de la Société d'agriculture de la Savoie. Revue de la poésie. Le Courrier de Vaugelas. Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie. Société littéraire de Lyon. de la Société des antiquaires de France. logue. · Revue du Lyonnais.

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Mémoires de la Revue archéologique. — Mémoires · Indicateur de l'archéoBulletin monumental. — Bul

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letin de la Société académique du Var. - Bulletin de la Société des sciences de l'Yonne. Bul etin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse. Mémoires et documents de l'Académie de la val d'Isère. Romania. L'Investigateur. Journal des connaissances médicales. Revue bibliographique universelle. — Association scientifique de France Bulletin de l'instruction primaire de la Haute-Savoie. Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la Maurienne. Matériaux pour l'histoire primitive de l'homme. L'Educateur, revue pédagogique. Le Dauphiné L'Italia agricola. L'Union savoisienne. Les Alpes. Industriel savoisien. L'Annonce du Chablais.

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Depuis la conquête, chaque année a vu augmenter le chiffre du commerce algérien. Avant 1830, sous la domination turque, les exportations algériennes ne dépassaient pas 5 à 6 millions de francs. En 1872, les produits algériens exportés se sont élevés à la somme de 164,603,634 francs.

Les minerais de fer figurent dans cette somme pour vingt millions environ; le bétail pour quinze millions; la laine pour quatorze millions et demi; les céréales pour trente-sept millions. L'alfa, qui avait produit environ dix millions de francs en 1871, n'a donné que six

millions en 1872.

Les cotons sont également en diminution: la dernière récolte n'a produit que 483,000 frans. Par contre, la production viticole s'accroît chaque année. Il s'est exporté en 1872 pour 166,000 francs de vin, représentant 7,587 hectolitres.

Le liége brut donne à l'exportation un produit de 2,500,000 fr., et les tabacs en feuilles et ouvrés, près de 5 millions de francs. L'huile d'olive, les légumes verts et secs, enfin un certain nombre d'autres produits, sont en augmentation.

Nous regrettons que la douane n'ait pas donné le chiffre des transactions avec le Sud, l'Est et l'Ouest. Les échanges opérés avec la Tunisie par Tebessa, et avec le Maroc et le Soudan, par Tlemcen et Lalla Maghrnia, atteignent des chiffres élevés, mais il n'existe à notre connaissance aucune statistique officielle à ce sujet. Passons maintenant aux importations.

Le commerce d'importation dépasse de beaucoup celui de l'exportation, ce qui prouve que l'Algérie est encore loin de se suffire à elle-même.

Le chiffre des importations pour l'année 1872 s'élève à la somme énorme de 197 millions de francs, ce qui, ajouté au chiffre des exportations donne, pour l'Algérie, un total d'affaires de 361 millions de francs.

Les entrées de marchandises en Algérie dépassent donc les sorties d'environ 33 millions de franes.

Parmi les principaux articles d'importation figurent en première ligne, les tissus, pour une somme de 73 millions, les denrées colopour 15 millions, les boissons pour 12 millions.

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18 Année

N

Omnes omnium caritates patria una complexa est.

18 juin 1874.

ON S'ABONNE

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EN FRANCE

REVUE SAVOISIENNE

Par un bon postal à l'or- JOURNAL PUBLIÉ PAR LA SOCIETE FLORIMONTANE D'ANNECY

dre du Directeur;

A L'ÉTRANGER

Par un effet sur une maison d'Annecy.

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PARAISSANT LE 18 DE CHAQUE MOIS

Histoire Sciences-Arts - Industrie-Littérature

La Société laisse à chaque auteur la responsabilité entière
des opinions qu'il émet.

Correspondance d'Eustache Chapuys et d'Henri-Cornelius-Agrippa de Nettesheim (suite), par M. Léon Charvet. Inscriptions romaines de Montgilbert près d'Aiguebelle, par M. C.-A. Ducis. Ethnographie, notes et rapprochements, par M. Bernardin. Concours. Compte-rendu des séances de la Société Florimontane.

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PARTIE II,

LIVRE III, LETTRE XXXVI (page 801). Claude Blancherose (A) de Bourgogne à Henri-Cornélius Agrippa de haute et puissante érudition.

« Vous vous étonnerez sans doute, cher Cornélius, de ce que au milieu de cet immense globe qui nous emporte dans son vaste tour, nous puissions avoir assez de confiance en nous même, pour harceler ainsi de nos lettres votre grandeur et votre gloire, dont le souvenir nous fascine et nous entraîne à une noble émulation.

Car votre gloire est telle que les Cieux en sont remplis et que les bornes infinies des Pôles ne sauraient la contenir.

<< Aussi non seulement je ne puis m'empêcher de vous chérir et de vous aimer, mais (et cela sans passer pour un vil adulateur) je vous admire, vous ho

(a) Voyez le numéro précédent.

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nore et vous vénère comme une divinité descendue du Ciel.

<< Comme le diamant un moment caché parmi des flots d'or, resplendit soudain et étincelle de mille feux, comme le Titan l'emporte sur les astres éclatants des cieux, comme l'immensité des mers suffit à absorber les fleuves, ainsi, Cornélius, votre science et votre vertu nous domine tous, avec autant de facilité que Phébus dont l'éclat fait pâlir les astres voisins.

<< De quels éloges, grand Dieu, vous a comblé notre ami commun, l'aîné des quatre frères Laurencin, seigneur (?) de Rivo-everso (B), lorsqu'à Valence il nous a apporté vos commentaires si justes, si sagement achevés sur la thèse de Raymond de Lullin. Quelle louange encore ne vous a pas donné à Avignon cet adolescent, qui déjà est un homme éminent par le savoir Donatus Phosseyrus.» Aussi, à Lyon, tous sont subjugués, et le seigneur baron de Riverie (C) et une multitude d'autres que nous passons sous silence pour ne pas être trop long. Quant à nous, regardez-nous comme votre plus fidèle client et votre serviteur pour toujours. Si, comme le dit Cicéron, nous poursuivons d'une affection à peine compréhensible ceux que nous ne voyons déjà plus et qui sont plongés dans les abimes infernaux, à plus forte raison devons-nous aimer ceux que nous voyons mener parmi nous une vie céleste et en quelque sorte plus heureuse que celle des anges. Soyons donc, je vous en prie, vous Oreste et moi Pylade, vous Titus et moi Egéssipe; imitons Jérôme et Augustin, ces deux lumières du dogme sacré, qui ne se sont jamais vus et ont cependant toujours été liés par la plus étroite, la plus intime amitié. Nous mettons à votre disposition non des trésors, non des richesses, mais un tout petit cœur, d'après ces paroles :

<< Prenez, nous vous en prions, tout ce qui nous appartient dans ce monde, prenez et notre âme et notre corps. »

La suite, pour que vous vouliez bien nous croire un autre Achate doit ressembler à ceci :

«Ils ont tous aimé, et Thésée, son ami descendu au Tartare, et Pyrithoüs, son compagnon Thésée, et l'austère Patrocle, son puissant Achille, et la blanche sœur de Phoebus, son Endymion trop adoré. Paris, fils de Léda, n'a pas été enchaîné par un amour plus ardent. Que notre langue se dessèche, plutôt que de voir briser notre mutuelle union. »

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encore sur ce qu'il faisoit de la médecine une Monarchie naissante, au lieu que, depuis plusieurs siècles, il y a eu des médecins, de qui Pline a dit : Medicos esse, quibus licet impune occidere, en cela semblables aux monarques; qu'il n'y a aucune ressemblance entre Jésus-Christ et le Pape, etc. »

Blancherose n'en resta pas moins jusqu'à la fin de la dispute, luttant de son mieux, comme s'il eût été député dans ce but par l'autorité religieuse de l'époque, laquelle, comme on le sait, à tort ou à raison, refusa de figurer officiellement dans ces débats qui ne représentaient guère, il faut le reconnaitre, de gages d'impartialité du côté de ceux qui les avaient provoqués et qui prétendaient les juger (1).

(B) Il n'y a qu'un Laurencin auquel on puisse appliquer le passage ci-dessus, et voici les notes que nous a, dans ce but, communiquées notre collègue M. Vachez, auteur d'un travail important sur les Laurencin.

JEHAN LAURENCIN, abbé de Valbenoite en 1541, trésorier de Rhodes, mort à Valbenoite le 8 octobre

(A) La vie de CLAUDE BLANCHEROSE, médecin, né 1547, et qui figure comme témoin dans le testament en Franche-Comté, n'est pas bien connue.

Il était probablement médecin aux gages de la ville d'Annecy à l'époque où il correspondait avec Agrippa. Nous serions disposé à le retrouver en 1526, allant visiter Agrippa à Lyon et retournant à Chambéry, ainsi que l'indiqueraient les lettres IV et v du Ie livre de la correspondance d'Agrippa (1er et 5 mai). Toutefois nous ne pouvons rien affirmer sur ce point.

Dans la lettre datée de Chambéry, 5 mai, il est question d'un peintre du nom de Martin, qui gardait trop longtemps des volumes qu'on lui avait prêtés, sur lequel nous serions bien aise de recueillir quelques renseignements.

On a de Blancherose: Salutifère et utile conseil, avec un régime bien laconique ou bref pour pour voir aux très dangereuses maladies ayant cours en l'an 1531. Lyon, in-12.

En 1536 il figura d'une manière assez audacieuse à la dispute théologique qui eut lieu à Lausanne du 1er au 8 octobre; il s'y présenta comme médecin et protesta, il est vrai, de ce que n'étant pas théologien il ne lui convenait pas bien de disputer théologie. Farel le traita (le samedi 7 octobre) d'assez haut et même, après avoir maintes fois rétorqué à sa manière les arguments du médecin, il finit par dire qu'il << auroit pu mépriser les rêveries de Blancherose; que, cependant, pour l'instruction de l'assemblée, il jugeoit nécessaire de les réfuter sérieusement. » « Il railla aussi quelquefois le docteur sur ses idées et sur ses preuves et lui dit qu'il étoit étonné, que lui, qui étoit médecin du roi (François Ier?), attribuat un souverain pouvoir à l'Empereur qui n'a rien à commander que chez lui; qu'il avoit tort de vouloir ôter aux princes l'intendance des affaires de religion, contre l'exemple de David et des autres bons rois de Juda, qui avoient réglé diverses choses dans la religion et réformé l'Eglise de leur royaume, etc., et qu'il seroit bien à souhaiter que les princes, au lieu d'écouter des flatteurs, voulussent lire avec attention le nouveau Testament et s'employer à faire régner Jésus-Christ dans leurs états. etc. Il le railla.

de son frère Claude II, de 1545 (3 avril):

<< Item lègue à François Laurencin, prieur de Saint-Irénée, et Jehan Laurencin, religieux du monastère de Saint-Antoine en Viennois, à chascun la somme de 100 livres tournois pour tous leurs droits, attendu qu'ils ont cousté beaucoup au dit testateur pour les entretenir aux études, et que par ce moyen ils sont pourvus en l'estat d'esglise et ont revenus suffisants pour vivre honnestement. »

Blancherose aurait mis: l'aîné des quatre frères, natu major, pour distinguer Jehan Laurencin, religieux Antonin, de son frère cadet Jean, secrétain de Saint-Nizier à Lyon, car, en effet, on lit dans le

même testament:

Item lègue à Jehan Laurencin le jeune, en cas qu'il soit d'esglise, 500 livres tournois et 100 livres tournois par an jusqu'à l'âge de 25 ans, pour s'entretenir aux études. et au cas où il ne voudroit être homme ecclésiastique, lui lègue 2,500 livres tournois pour tous droits. »

Il y aurait eu quatre Jehan Laurencin, selon M. Vachez:

1o Jehan, fils de Nicolas, secrétain de Saint-Nizier en 1502, obéancier de Saint-Just et official de Lyon; 2o Jehan, fils de Claude Ier, dont nous avons parlé ; 3o Jehan, fils de Claude II, prieur de Narge, dans la Marche;

4o Jehan, autre fils de Claude II, d'abord chanoine de Saint-Paul, puis secrétain de Saint-Nizier, mort en 1586 et inhumé le 15 octobre dans l'église de Saint-Pierre-le-Vieux, official de Lyon, lequel pourrait bien se confondre avec le précédent.

On comprendra qu'il est difficile de se reconnaître. au milieu de familles aussi nombreuses, où plusieurs personnes portent le même nom que leurs pères, oncles ou neveux.

(1) Voyez, pour cette dispute, dans l'Histoire de la Réformation de la Suisse, par Ruchat, tome VI, le livre xv qui lui est entièrement consacré, et l'Histoire de la révolution religieuse ou de la Réforme protestante dans la Suisse occidentale, par Charles-Louis de Haller, 1838, pages 260 à 293.

Nous en trouvons un exemple dans la lettre XIX du 4o livre de la correspondance d'Agrippa, où il cite un Claude Laurencin, receveur, qui est frère germain du prieur de Saint-Jean-de-Metz.

Le premier est bien Claude II Laurencin, receveur des tailles au pays de Lyonnais pour le roi en 1522; mais l'autre Serait-il ce Ponce son frère, grand prieur de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, comme on on a pu le voir ?

Nous savons que le prieuré de religieux antonins de Rivo-Everso devait se trouver en Piémont, si on se reporte à la dédicace que fit Agrippa à un Jehan Laurencin, de ses commentaires sur l'art de Lullin (2), comme il suit: Reverendo pariter atque generoso domino, domino Joannes Laurentino Lugdunensi Præceptori primario divi Antonii apud Rivum eversum Provincia Pedemontium.

(C) S'agit-il ici de Claude Ier Laurencin, fils de Nicolas Laurencin et Catherine Gayaut, conseiller

de ville de Lyon de 1498 à 1512, député du TiersEtat aux Etats généraux de Tours en 1506, et chargé ensuite de diverses missions politiques, ou de son fils?

M. Vachez a acquis la certitude que ce fut Claude II qui entretint des relations avec Agrippa. Mais, nous ne le suivrions qu'avec hésitation dans cette voie; Claude Ier n'étant mort, à ce qu'il paraît, que vers 1532.

Claude II était le frère de Jehan dont nous venons de parler, et succéda à son père, Claude Ier, dans la baronnie de Riverie: « Baro Ripuarii.

On peut lire à son égard les détails que M. Vachez a consignés dans son travail sur les tombeaux de Saint-Pierre-le-Vieux, à Lyon (3). L'écuyer Sala lui dédia son épître sur l'Amitié; Jean Louveau d'Orléans lui dédia aussi la traduction de l'Asne doré d'Apulée (Lyon, 1553); enfin, Charles Fontaine lui adressa dans ses Ruisseaux et Epigrammes des vers où la poésie disparaît sous la forme maniérée et obscure de l'époque.

Agrippa, dans la lettre XXI du livre IV de ses œuvres, adressée probablement à Chapelain, parle du baron Laurencin, son compère. Nous supposons qu'il emploie cette qualification parce que Claude aurait, dans le baptême de Jean, représenté le cardinal de Lorraine, comme on le verra plus loin dans dinal de Lorraine, comme on le verra plus loin dans

l'éclaircissement A de la lettre 19.

Toujours d'après M. Vachez, les fils de Claude Ir Laurencin et de Sibylle Bullioud furent: 1. Claude, dont nous avons parlé ; 2o Jehan, dont nous avons parlé ;

7° Barthélemy, premier aumônier de François Ier; 8° François, secrétain de Saint-Nizier (1540-1562); 9° Jeanne, prieure de Bruyère ;

10° Pierre. C'est lui sans doute que nous voyons au nombre des conseillers de ville de Lyon, pendant les années 1516, 1517 et 1523.

Les manuscrits de Guichenon lui donnent également dix enfants. Mais au lieu de Pierre et de Barthélemy, ces documents désignent Jacqueline et Marguerite, laquelle épousa Pierre Arod, seigneur de la Fay.

13

ŒUVRES DE CORNELIUS AGRIPPA. PARTIE II,
LIVRE III, LETTRE XXXVII (page 803).
Blancherose salue son seigneur Henri-Cornélius Agrippa.

« C'est à bras ouverts, comme l'on dit, que nous avons reçu votre lettre, comme une preuve et un témoignage de votre amour et de votre affection, ô docte entre les doctes. Mais ce n'est pas sans étonnement que nous y avons lu ces plaintes que vous adressez à chaque planète (c'est le mot) sur la trahison de notre Mercure (comme vous dites) aux sphere ou la figure quadrangulaire, vous passez pour yeux de tous, aussi insaisissable que le cercle, la ne donner aucune prise à la fortune; semblable au soleil lumineux ou à l'air limpide, on vous dit :

аov (pour parler comme les Grecs), et votre âme isolée de la matière vit en toute liberté au sein de ces entraves physiques qu'on appelle la vie : Le bonheur doit vous appartenir. Nouveau Démocrite, tendant des piéges à la fortune, vous êtes entré dans le labyrinthe de ce monde non sans le fil conducteur, pourquoi nous rappeler comme les pleurs d'Héraclite? Le fils de Maia est plutôt pour nous défiant que perfide, et vous en chanterez la palinodie dès que vous connaitrez les secrets de nos oracles. Votre lumière nous éclaire: mais je ne puis assez vous adorer comme le soleil, vous vénérer comme la déesse de Cynthus (Diane), ou suivre vos préceptes comme ceux de Minerve. Un pygmée ne peut rien à côté d'Hercule, ni Arachné auprès de Pallas. Comparés à vous, nous ne saurons rien être que des enfants suspendus au cou d'un géant, pour ne pas abuser de plus longues réminiscences. Le divin créateur des choses a caché aux émules d'Atlas ce qu'il a découvert largement en quelque sorte aux taupes obscures. Mais hátons-nous lentement. Fi des trésors de Midas ou des richesses de Crésus! la plénitude de nos désirs, la réunion de tous les biens, l'accomplissement de tous nos vœux, voilà ce qu'il nous faut espérer avant la mort, n'en déplaise à Ovide. Le Psalmiste

3° Ponce, chevalier de Rhodes, grand prieur de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur de Saint-Georges à Lyon et de Notre-Dame de Cha-a-t-il jamais vu le juste abandonné, et ses enfants zelle, mort à Malte en 1536;

4° Bonne, mariée à Jehan de Bothéon;

5o Françoise, mariée en 1518 à Jehan Charpin, damoiseau, seigneur de Montellier et de l'Espinasse, gentilhomme de la maison du roi ;

6o Etienne, prieur de Saint-Irénée et du Taluyers; vivait encore en 1563;

(2) Cet ouvrage parut à Cologne en 1533.

(3) Mémoires de la Société littéraire historique et archéologique de Lyon, 1866, page 243 et suivantes.

mendiant leur pain. Quoique les poètes prétendent que Pallas et la Fortune soient perpétuellement en rivalité, entreprenons dans notre intérêt, avec l'aide des dieux, de les mettre d'accord. Il nous faudrait à ce sujet la certitude d'une parole vivante, et vous n'avez jamais pensé que l'espérance pouvait suffire à nourrir les pauvres. Retenus ici par les liens d'Esculape et d'Apollon, nous ne pouvons encore vous revoir et jouir des vastes trésors de votre esprit Nous attendons de Grenoble nos règles et nos hardes,

avec l'angoisse de gosiers complétement à sec. Adieu, Louis XII et François Ier; architecte d'Anne de Bresoyez heureux et rappelez-vous votre Blancherose.tagne et de Marguerite d'Autriche; grand ordonna<< D'Annecy, en courant comme le vent, 20 no- teur des décorations funèbres ou des entrées des vembre 1523. » souverains dans les villes; ingénieur des fortifications; modeleur, poète, courtisan : il a touché à tout vers la fin du xve siècle et au commencement du XVI®. Malheureusement on est aussi peu fixé sur la date de sa naissance que sur celle de sa mort, laquelle cependant doit être arrivée vers 1528 ou 1529.

QUATRAIN.

Le papillon engage avec la mouche un combat terrible :

[vol.

Le papillon périt, et son ennemi étant mort, la mouche prend librement son Souvent l'insolent agresseur tombe frappé par l'adversaire qu'il méprise, Car c'est dans les esprits modestes que réside ordinairement la force véritable.

N'allez pas vous affliger, si dans ce quatrain, dirigé contre vos Zoiles, nous nous permettons de vous comparer à l'abeille laborieuse, dont nous admirons l'activité si empressée à construire ses gå

teaux de miel. »

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« Au milieu des hasards les plus divers, au milieu de tous les risques du sort, nous sommes enfin arrivés à Lyon. Dans cette ville où je puis jouir auprès d'anciens amis des plaisirs de l'intimité, dans cette ville où je vais trouver largement appuis, occasions et moyens de réussir. Je commence enfin à trouver l'honneur, la gloire et la fortune. J'ai laissé aussi à Fribourg des amis que je n'oublierai jamais. Au reste j'attends de la part du roi un envoyé qui doit me remettre en or le prix de ma pension; même j'ai déjà reçu de son trésorier quelques pièces d'or à couronne, pour m'installer chez moi. J'ai voulu vous apprendre cela aussitôt, plus tard je vous écrirai plus longuement (A).

<< Notre cher fils Haymon vous reste, nous vous le recommandons. Je désire aussi être recommandé à votre ami, seigneur Jean (B); je vous prie de ne pas négliger mes tableaux, car dans peu de temps, je vous enverrai de l'argent pour les racheter, et pour qu'ils me soient rapportés. Votre commère vous salue et vous souhaite toutes sortes de biens. Nous saluons tous les vôtres. Portez-vous bien.

« De Lyon, le 3 mai. An 1524. »

(A) Notre Agrippa semblait, en effet, ètre arrivé à ce moment à une position sortable. Présenté à la cour par Symphorien Bullioud, évêque de Bazas, Lyonnais, il fut nommé médecin de la reine-mère, probablement avec de beaux émoluments. Il entra en relations avec Jehan Perréal, peintre et valet de chambre du roi (1), avec Denis Turin, Guillaume Cop et André Briau, médecins du roi, avec le père Jehan de la Grene (Lagrenus), gardien du couvent des cordeliers de saint Bonaventure de Lyon, et enfin avec Jehan Chapelain, médecin, comme lui, de la reine-mère, pour lequel il conserva la plus grande amitié.

JEHAN PERRÉAL dit DE PARIS, fut une des personnalités du XVIe siècle des plus intéressantes. Valet de chambre et peintre ordinaire des rois Charles VIII,

(1) Voir notre notice: Jean Perréal, Clément Trie et Edouard Grand.

MDCCCLXXIV.

Il fut en relations très suivies avec Cornélius Agrippa qui professait pour lui une grande admiration. Il se pourrait que notre docteur ait été précisément recommandé à Perréal par notre Chapuys, dont le cousin germain, Antoine, secrétaire ducal, aurait eu des relations d'intérêt avec le peintre du roi, lui ayant vendu une vigne qu'il possédait à Lyon, sur la colline Saint-Sébastien.

Nous examinerons cette question lorsque nous aurons à entrer dans quelques détails sur la famille de Chapuys.

SYMPHORIEN BULLIOUD, né à Lyon en 1480, est mort le 5 janvier 1533. Il fut successivement évèque de Glandève (1509), de Bazas (1515), puis de Soissons (1528); mais il s'occupa surtout de missions politiques. Gouverneur du Milanais sous Louis XII, il fut envoyé ensuite par ce prince à Jules II pour terminer les différends qu'il avait avec ce pape. Il assista au conciliabule de Pise, puis au concile de Latran, et dirigea en grande partie les deux assemblées que convoqua François fer pour la confiscation des biens du connétable de Bourbon et pour traiter les conditions de la paix de Madrid.

Sa sœur Sibille fut mariée à Claude I Laurencin, baron de Riverie, dont nous avons parlé plus haut: elle fut dame d'honneur de la reine Claude.

Pierre Sala était le cousin de Symphorien Bullioud, comme ayant épousé Marguerite Bullioud sa cousine. On sait que Marguerite Bullioud, comme héritière de Guillaume Bullioud, posséda l'immeuble dit de l'Antiquaille, à Lyon, où a depuis été établi un hospice (2).

Agrippa qui se rendit à Lyon au mois de février 1524, en repartit le 6 décembre 1527 pour aller à Paris et de là à Anvers où il arriva le 23 juin 1528.

(B) Peut-être s'agit-il ici de Jean, duc de Lucinge. Selon M. Daguet (3): « Un parent de celui-ci étudiait à Chambéry, et professait un attachement plein de respect pour l'alchimiste. Comme ce parent se rendait à Bâle pour y compléter ses études, le duc de Lucinge et l'abbé de Bonmont pressèrent Agrippa de lui donner quelques directions. (Voir dans le recueil d'Agrippa la lettre xxxI, page 797, année 1522).

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