on n'a pas encore obtenu tout ce qu'il est permis d'espérer d'une bonne direction imprimée au travail par les aliénés.

Il serait fort important et il n'est pas impossible de rendre le travail plus productif, et de faire ainsi tourner au profit des asiles d'aliénés les ressources mêmes du traitement.

C'est dans une exploitation rurale seulement que peuvent se trouver réunies les conditions économiques et hygiéniques propres à rendre le travail des aliénés productif, sans lui faire perdre son caractère essentiel de secours consolateur et curatif pour les malades.

Depuis les heureux résultats obtenus à la ferme SainteAnne, sous l'influence de l'impulsion donnée par M. le doc teur Ferrus, les essais dans cette direction se sont multipliés, et aujourd'hui, en France comme à l'étranger, une exploitation rurale est généralement considérée comme l'annexe en quelque sorte obligée de tout asile d'aliénés dont la population est un peu considérable.

Si l'administration supérieure était conduite à créer une succursale de l'asile de la Seine-Inférieure, ce serait une excellente occasion pour compléter l'organisation des secours publics donnés dans ce département aux aliénés, par la création d'une exploitation rurale dont la maind'œuvre serait confiée à ces malades.

DE L'AGRICULTURE, DE L'INDUSTRIE, DES ARTS, DES SCIENCES, DE L'ENSEIGNEMENT ET DE LA LITTERATURE.

SESSION DES CONSEILS GÉNÉRAUX DE L'AGRICULTURE,

COMMERCE ET DES MANUFACTURES.

DU

Les trois Conseils, qui n'avaient pas été réunis depuis 1842, ont été convoqués le 15 décembre 1845, et sont en session au moment où nous imprimons l'Annuaire. Il nous sera donc impossible, cette année, de rendre compte des travaux importants auxquels ils se seront livrés à la fin de cette session, qui sera close le 15 janvier; mais nous prenons l'engagement de le faire amplement dans l'Annuaire de 1847, dont l'impression commencera immédiatement après la publication de celui-ci.

Nous pouvons annoncer pourtant que la session sera plus féconde encore que celle de 1842; de nombreux rapports se préparent, les séances ont été jusqu'ici trèsimportantes.

Plusieurs vacances existaient dans le sein du Conseil général de l'agriculture; la mort avait frappé M. de Dombasle, M. le comte de Bonneval, M. Oscar Leclerc, M. le maréchal Clauzel et M. le duc de Marmier (Haute Saône). M. Piscatory, ambassadeur à Athènes, et M. SoulangeBodin, avaient donné leur démission.

Les nouveaux membres appelés à remplacer des vides si regrettables sont :

MM. Dupreuil de Pouy (Aube); Moll, professeur d'agriculture; le duc de Caumont La Force (Orne); le baron de Bernon (Drôme); Royer, inspecteur de l'agriculture;

le vicomte d'Assailly (Deux-Sèvres); Iccomte de Jouffroy, (Indre).

Le Conseil général de l'agriculture s'est divisé en onze Commissions, composées ainsi qu'il suit :

Irrigations.

MM. le comte de Gasparin, président; de Mauny de Mornay, secrétaire; Auguste de Gasparin; le marquis de Cambis; le vicomte Héricart de Thury; de Tracy; le baron de Tocqueville; Puvis; le comte d'Angeville.

baron Charles Dupin; Beaumont (de la Somme); Dailly ; Royer; de Béhague; Moll; Tourret.

Amélioration des bestiaux.

MM. Vuitry, président; Tourret, vice-président; le marquis de Torcy, secrétaire; Yvart; le vicomte Perrault de Jotems; Lefèvre Sainte-Marie; duc de Liancourt; comte de Jouffroy-Gousans; le comte Anglès; de Béhague; le comte de Morny; le duc de La Force; Desjobert.

Parcours et vaine påture.

MM. le baron Busche, président; le baron de Bernon, secrétaire; Saunac ; Rendu.

Instruction agricole.

MM. Tourret, président; Vuitry et de Caumont, secré taires; Bella; Rieffel; Nivière; Moll; Mirbel; Auguste de Gasparin; Royer.

Caisses de prévoyance.

MM. Dupin, président; d'Assailly, secrétaire; Darblay; C. Beauvais ; Saunac.

Question vinicole.

MM. le duc de Liancourt, president; Rendu, secré taire; Saunac; le baron de Bernon; Auguste de Gasparin.

Question des laines.

MM. Lemaire, président; Pommier, secrétaire; Dupreuil de Pouy; le baron de Tocqueville; Yvart; le vicomte Perrault de Jotems; 'le vicomte Romanet; Beaumont (de la Somme).

Question des lins.

MM. Leroy de Béthune, président; Rendu, secrétaire ; Pommier; Julien Lefebvre.

Admission des fers en franchise pour la construction des batiments de mer.

MM. le baron Charles Dupin, président; le baron Busehe, secrétaire; Rendu; le comte de Gasparin; le vicomte Héricart de Thury; comte de Jouffroy-Gousans; Darblay.

Vœux et objets divers.

MM. Saunac, président; De Caumont, secrétaire; le baron Sylvestre ; Vilmorin; Mirbel; Busche; C. Beauvais; d'Assailly; Julien Lefebvre; Leroy de Béthune; de Mauny de Mornay; Tourret ; Bella (1)..

La Commission des vœux a considéré que son premier soin devait être de rechercher les moyens d'améliorer les conditions dans lesquelles se trouvent les 25 millions de Français occupés de la culture du sol, d'écouter les pro positions qui lui seraient soumises par les agriculteurs et les Associations agricoles, d'accueillir avec faveur les faits

(1) Cette année, comme les années précédentes, M. le duc de Cazes a été nommé président du Conseil général de l'agriculture. Les viceprésidents étaient: MM. le comte de Gasparin, Darblay et Tourret.

qui lui seront signalés, de remplir, dans le sein du Conseil, les mêmes fonctions que la Commission des pétitions à la Chambre.

La Commission a pensé que sa mission, ainsi comprise, était importante, et qu'il était de son devoir d'examiner avec une sérieuse attention, toutes les questions qui allaient lui être soumises. Elle s'est réunie presque tous les jours pour examiner les lettres adressées au Conseil général par les Sociétés d'agriculture des départements. Parmi les Sociétés de la Normandie, la Société royale d'agriculture et de commerce de Caen et la Société centrale de Rouen avaient, ainsi que l'Association normande adressé, par l'intermédiaire de leurs bureaux, des vœux d'une haute portée, dont plusieurs ont été accueillis par le Conseil général.

M. de Caumont, persuadé qu'il importe que le Conseil général, seule représentation légale de l'agriculture, soit mis, par la suite, en rapport plus direct avec les Sociétés d'agriculture du royaume, a, dans la séance du 16, demandé que les procès-verbaux des séances des Conseils généraux de l'agriculture, des manufactures et du commerce, soient imprimés en assez grand nombre pour qu'il en puisse être déposé des exemplaires dans chaque chef-lieu de préfecture, et dans les bibliothèques des principales Sociétés d'agriculture. On se plaint généralement, a-t-il dit, de ce que les travaux de ces Conseils sont, pour ainsi dire, inconnus des Associations agricoles et des Conseils généraux des départements. Il faut satisfaire à ces plaintes, qui ne sont que trop fondées.

Le ministre, toujours empressé d'accueillir les réclamations du Conseil, a fait, cette année, imprimer les