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ment, qui laisse d'ailleurs peu de chances de guérison doit être celui des inflammations chroniques, car la maladie consiste alors en une inflammation chronique de la couche corticale et des enveloppes du cerveau.

Somme toute, le traitement médical, plus simple et moins puissant qu'on ne l'a souvent admis, n'a généralement toute son efficacité qu'à la condition du concours du traitement moral individuel et, plus encore peut-être, du concours du traitement moral général. L'impuissance şi fréquente du médecin dans les traitements entrepris à domicile, même lorsque les conditions les plus favorables et les mieux entendues se trouvent réalisées, atteste hautement ce fait, et est un motif puissant d'encouragement pour les gouvernements, pour les administrations, pour les associations charitables et pour les médecins d'aliénés, qui font concourir leurs efforts à fonder et à perfectionner des maisons spécialement destinées au traitement de la folie.

CHAPITRE QUATRIÈME.

Recettes et dépenses.

§ 1er. Frais de premier établissement.

Les dépenses de premier établissement de l'asile de la Seine-Inférieure se sont élevées, pour les bâtiments,

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§ 2. Dépenses annuelles pour un Aliéné et prix de journées.

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Les ressources au moyen desquelles il est pourvu aux dépenses annuelles, proviennent du prix des pensions payées par les familles, des allocations du département pour entretien des aliénés indigents, du concours des communes et des hospices dans les frais de traitement des aliénés de leur ressort, et enfin d'une dotation de l'asile en rentes sur l'Etat.

APPENDICE.

DE L'AVENIR DE L'ASILE ET DE SES BESOINS.

Malgré les efforts persévérants à l'aide desquels l'asile des aliénés de la Seine-Inférieure a été conduit, par des perfectionnements successifs, à un état d'organisation qui le placé à côté des meilleurs établissements, le but vers lequel une administration éclairée doit incessamment tendre n'est pas encore complètement atteint pour le présent, et l'avenir de l'asile surtout n'est pas garanti contre un déclin de prospérité que l'accroissement incessant de sa population rend imminent.

L'asile, qui avait été originairement créé dans la prévision d'une population de 400 à 450 malades, a pu, au moyen d'agrandissements en constructions et terrains, être rendu propre à servir de maison de refuge et de traitement pour 600 malades des deux sexes: 280 hommes, 320 femmes. En deçà de ces limites extrêmes, l'asile peut conserver tous les caractères et tous les avantages d'un établissement mixte, excellent hospice d'incurables, bonne maison de traitement.

Dans ces conditions, l'asile serait encore susceptible de plusieurs perfectionnements qui ont été signalés à l'administration supérieure, et qu'il suffit ici d'énumérer.

Création de quartiers spéciaux pour les aliénés épileptiques.

Création d'un quartier spécial pour les femmes pensionnaires de troisième classe.

Substitution d'un quartier nouveau au quartier des femmes dites gâteuses.

Substitution graduelle de constructions nouvelles et appropriées aux constructions anciennes, d'après un plan général dont les bases ont été concertées entre le directeur, le médecin et l'architecte.

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Les effets de la loi de l'accroissement graduel de la po tendent pulation dans les asiles ouverts aux aliénés, incessamment à diminuer les qualités de l'asile de la Seine-Inférieure, en altérant l'équilibre qui doit exister entre la constitution normale de l'établissement et le chiffre de sa population.

Le terme qui ne peut être dépassé sans les plus graves inconvénients est aujourd'hui atteint. L'administration supérieure a dû être avertie de la nécessité de prendre des mesures efficaces pour maintenir l'asile de la Seiné-Inférieure au rang qui lui a été donné, au prix de tant d'ef forts et de sacrifices. Saisis de cette grave question par un Mémoire spécial du médecin de l'asile, M. le baron Dupont-Delporte, préfet de la Seine-Inférieure, et MM. les membres du Conseil général ne manqueront pas de lui donner une solution conforme aux véritables intérêts d'un établissement, objet constant de leur sollicitude éclairée.

Dans sa session de 1844, le Conseil général a formulé la question en ces termes : savoir si, dans l'avenir, il conviendrait mieux de créer un établissement spécial d'incurables, que d'agrandir l'asile actuel. !

Le médecin de l'asile s'est trouvé conduit, par une dis cussion approfondie, à résumer son opinion en ces termes:

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« Je ne crains pas d'affirmer qu'un agrandissement qui satisferait aux exigences de l'avenir, en élevant la population de l'asile jusqu'à 800 malades, aurait pour effet inévitable de dénaturer complètement l'institution, et d'en faire, au détriment de l'art et de la société, un véritable hospice d'incurables (t). » Il peut anjourd'hui, en insistant sur la nécessité de prévenir à tout prix une telle transformation, invoquer l'autorité imposante des hommes les plus compétents de la Grande-Bretagne. Dans un rapport fait au lord chancelier et présenté aux deux Chambres à la suite d'une enquête sur l'état des aliénés en Angleterre, les commissaires expriment le regret d'avoir trouvé les asiles encombrés d'incurables et rendus par-là impropres à recevoir les malades susceptibles de guérison, et s'affligent de ce que la transformation d'hôpitaux de traitement en maisons de refuge a, en grande partie, annihilé l'utilité des asiles publics d'aliénés.

Les perfectionnements qui ont été introduits dans l'organisation du travail à l'asile de la Seine-Inférieure, ne laissent actuellement rien à désirer au point de vue de l'intérêt des malades. Mais les ressources du travail qu'on a accidentellement obtenues pour les hommes, en remar niant profondément, pour les bonifier, les terrains de culture, viendront bientôt à manquer. Il deviendra alors indispensable de créer quelque nouvelle industrie pour occuper les bras des hommes.

Après avoir atteint pa rl'organisation du travail le but principal qu'on devait se proposer, c'est-à-dire, occuper les aliénés dans l'intérêt de leur bonheur et de leur santé,

(1) Rapport sur le service médical en 1843, par M. Parchappe.

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