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concours; il sait qu'il existe encore de fort belles vaches dans la vallée de Bray; il s'est donc étonné du peu d'empressement que les cultivateurs ont mis à seconder les efforts des hommes honorables, des savants économistes qui viennent des différentes parties de la France s'occuper de leurs intérêts.

Votre jury pense qu'à l'avenir, en pareille circonstance, vous montrerez que ce pays n'est pas aussi dépourvu de beaux animaux qu'on pourrait le supposer, et que vous vous empresserez de faire voir en faisant paraître vos élèves dans ces concours, que vous avez su mettre à profit ces beaux herbages, ces riches vallées dont vous avez été favorisés.

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A la suite de ce Rapport, M. le préfet remet à chaque lauréat la récompense qui lui a été attribuée, et le public accueille, avec de grands applaudissements, la proclamation de chacun des noms ci-dessus indiqués.

Rapport de M. LEBARILLIER sur les procédés de M. Guesnon.

» La Commission chargée d'examiner les procédés de M. Guesnon pour reconnaître les qualités laitières chez les animaux de la race bovine, s'est livrée à diverses expériences. Nous vous rendrons compte de l'examen auquel nous nous sommes livrés chez plusieurs cultiva teurs, et sur des animaux de sexe et d'âge différents.

Le système de M. Guesnon est le résultat de l'observation et d'une longue expérience. C'est en examinant avec attention les signes extérieurs que l'on remarque à l'arrièremain des animaux, que M. Guesnon est arrivé à déterminer leurs qualités laitières.

Ces signes sont de diverses sortes et de formes trèsvariées. Ils consistent dans la direction du poil ou duvet qui recouvre la mamelle, dans la largeur et la forme variée de ces poils, qui présentent à l'œil des écussons et des épis faciles à observer. Ces écussons et épis correspondent, selon M. Guesnon, aux vaisseaux lactifères qui alimentent le réservoir du lait et circulent sous la peau qui recouvre l'organe de la secrétion.

Ce système semble rationel, et il est à désirer que des études anatomiques et physiologiques, faites avec soin sur un certain nombre d'animaux, viennent confirmer ou détruire cette opinion, qui, du reste, paraîtrait probable quant aux vaches. Il resterait à expliquer comment on les rencontre chez les jeunes vaches et les taureaux. Quoi qu'il en soit, que ces signes extérieurs correspondent ou non aux vaisseaux lactifères, c'est d'après leur inspection et celle de quelques autres signes que M. Guesnon déter. mine la quantité de lait fournie par l'animal soumis à son examen, sa qualité et sa durée après la saillie, ou plutôt après une nouvelle fécondation.

M. Guesnon, dans l'ouvrage publié pour la démon-* stration de sa méthode, a divisé tous les animaux de la race bovine en ordres et classes résultant de la direction, de l'ampleur et de la nature des signes naturels observés.

Cette classification, qui paraît compliquée au premier abord, se simplifie beaucoup à la pratique. Nous n'entrerons pas dans les détails de cette classification; elle est, du reste rendue sensible et seulement appréciable à l'aide des gravures qui accompagnent le texte de l'ouvrage publié par M. Guesnon, pour l'intelligence de son système.

Les signes qui servent à l'appréciation des qualités lai

tières dans les animaux arrivés à leur croissance complète, se peuvent observer chez les jeunes, et cela dès l'âge le plus tendre, quelques jours même après leur naissance. Enfin, les mêmes marques existent chez les taureaux, quoique moins développées.

Chacun comprendra les avantages qui résulteraient, et pour l'intérêt général, et pour l'intérêt des éleveurs, de la vulgarisation de la méthode de M. Guesnon, si les faits venaient confirmer la théorie.

En effet, du moment que l'on pourrait reconnaître qu'un élève ne donnera pas de bénéfice pour la laiterie, on ne perdrait pas son temps et son argent à le nourrir et à le soigner pendant trois années, et on le livrera immédiatement à la boucherie. De plus, et par la même raison, on pourrait conserver, pour la reproduction, les jeunes génisses qui, dans l'état actuel de nos connaissances à ce sujet, sont sacrifiées à la consommation.

Enfin, les qualités laitières, si recherchées et si profitables à l'éleveur, pourraient être considérablement augmentées dans une race tout entière, puisqu'on ne livrerait à la reproduction que les taureaux les mieux marqués, et qu'on amènerait certainement cette race à un haut degré de perfection, quant à la production du lait.

Convaincue de l'importance de ces résultats, s'ils peuvent être obtenus, votre Commission s'est livrée, avec la plus grande attention, à l'examen de la méthode de M. Guesnon. Elle a visité plusieurs métairies, et s'est livrée à l'inspection de plusieurs animaux d'âge et de sexe différents.

Quant aux vaches laitières, voici comment on a opéré en procédant à leur examen: M. Guesnon a d'abord indiqué, pour chaque vache qui lui était présentée, la

quantité de lait donnée par jour, cette quantité étant supposée mesurée un mois après le vêlage; en second lieu, le temps pendant lequel, après une nouvelle fécondation, elle continuerait à donner son lait.

La déclaration de M. Guesnon était faite hors de la présence du propriétaire, de manière à ne pas influencer sa réponse; et nous devons proclamer que, sur 25 vaches laitières soumises à nos expériences, la déclaration des propriétaires a été conforme à celle de M. Guesnon. Une seule a donné une différence assez notable, quant à la quantité du lait ; et nous avons reconnu, depuis, qu'elle avait éprouvé une inflammation mammaire, qui avait diminué de près d'un tiers la secrétion du lait.

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Une autre, enfin a donné une différence de 4 litres en sus de l'indication de M. Guesnon; mais il convient de dire qu'elle a pourtant été classée par lui dans le premier ordre, et que cette différence a été attribuée par nous à la taille et aux pieds plus qu'ordinaires de l'animal observé.

Quant aux génisses, il a été tenu note de la déclaration faite par M. Guesnon sur la quantité de lait qu'elles pourront fournir à l'age de quatre ans, et il sera très-intéressant de la vérifier à cette époque. Si elle était confirmée par les faits, elle serait de nature à porter la conviction dans les esprits les plus rebelles à l'adoption de la méthode.

Nous ajouterons que M. le président de la Société centrale a bien voulu nous communiquer le résultat des expériences qui ont eu lieu à Rouen, par les soins de cette Société, sur plus de 120 vaches. Les résultats ont été tels, qu'ils ont complètement satisfait et convaincu les membres de la Commission et les propriétaires qui ont soumis leurs animaux à l'expérimentation.

En présence de ces faits, et par les considérations déjà exposées, votre Commission pense que la méthode découverte et exposée par M. Guesnon est réellement fondée sur l'observation des faits; que sa vulgarisation doit être encouragée dans l'intérêt général et dans l'intérêt particulier des éleveurs. Elle vous propose, en outre, d'honorer, par un témoignage public de votre satisfaction, la sagacité de l'homme qui a su lire dans le livre de la nature et surprendre ses secrets; d'honorer surtout cette persévérance si rare, née d'une conviction profonde, qui a fait braver à M. Guesnon des obstacles et des dégoûts que rencontre presque toujours celui qui veut propager une idée nouvelle. »

Immédiatement après la lecture de ce Rapport, M. le préfet remet à M. Guesnon la médaille d'argent que le Conseil d'administration a votée, sur la demande de la Commission.

M. Houdelière donne ensuite communication du Rapport du jury pour les instruments aratoires.

Rapport du jury pour les instruments aratoires.

MESSIEURS,

Votre jury pour les instruments aratoires, après les avoir sérieusement examinés, vient vous désigner les perfectionnements apportés dans cette branche si intéressante de notre industrie et vous en signaler les auteurs.

>> Bien que fort peu nombreux, les instruments exposés sont la représentation assez exacte de tous les moyens

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