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Ainsi se trouveraient à peu près égaux en valeur :

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En d'autres termes, le rapport de valeur vénale serait :

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Je rappelle encore toutefois que ces rapports ne doivent être regardés que comme temporaires et locaux, lorsque nous les employons pour établir une comparaison avec les rapports que nous avons énoncés dans le chapitre consacré au froment.

En ajoutant cet élément de comparaison, nous trouvons le rapport suivant :

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Avantages et propriétés de la culture de l'épeautre.

Si nous réunissons tous les avantages et toutes les propriétés de l'épeautre pour les comparer à ceux du froment, il en résultera, après avoir écarté quelques idées erronées, légèrement admises ou copiées par des écrivains sans expérience propre de la culture de l'épeautre

:

1. Que l'épeautre semé sur un mauvais terrain, ou sur un sol tout-à-fait épuisé, ne peut venir que très-mal; qu'il s'accommode cependant d'un sol un peu trop léger ou trop sec pour le froment, mais qu'il ne réussit bien parfaitement que sur une véritable terre à blé.

2. Qu'il exige les mêmes préparations du sol que le froment et qu'il supporte mieux la fumure tardive et la fumure par-dessus.

3. Qu'il se contente d'une proportion moins forte d'engrais, et qu'il exige moins que le froment la présence de vieille force dans le sol.

4. Qu'il est beaucoup plus accommodant relativement à sa place dans l'assolement, et surtout qu'il se succède plus facilement à lui-même que le froment, et cela, sans doute, parce qu'il épuise moins le sol.

5. Qu'il est beaucoup moins sujet aux maladies, nommément au charbon.

6. Qu'il souffre moins de la voracité des oiseaux après la semaille.

7. Qu'il n'est pas moins que le froment exposé au versage et au bris des épis, et que, par conséquent, il ne court pas moins de chances de pertes que le froment.

8. Que l'humidité n'est pas moins nuisible à l'épeautre coupé qu'au froment, mais qu'il supporte mieux d'être lié et engrangé immédiatement après la coupe.

9. Qu'il est plus facile à battre, qu'il tient plus de place sur les greniers, mais aussi qu'il s'y conserve mieux que le froment.

10. Que l'épeautre est, à bien peu de chose près, l'égal du froment, sous le rapport du rendement en farine.

11. Que l'épeautre fournit une farine plus fine que le froment; mais cette farine fait un pain plus rude et qui ne se maintient pas aussi long-temps frais.

12 Que la paille d'épeautre est un peu plus raide que celle du froment; mais qu'elle n'est pas moins un excellent fourrage coupé pour les chevaux et une très-bonne paille longue pour les bêtes à cornes.

De ce qui précède on voit ressortir quels grands avantages sont attachés à la culture de l'épeautre et combien les cultivateurs de la Souabe ont raison de s'y tenir; et, si cette culture n'est pas à conseiller avec plus d'insistance à toutes les localités dont le climat lui est favorable, cela tient bien plus à l'absence des dispositions nécessaires dans les moulins existants qu'à la valeur propre et réelle de cette précieuse céréale.

CONSIDÉRÉ SOUS LES POINTS DE VUE

MARITIME, COMMERCIAL, AGRICOLE ET INDUSTRIEL;

PAR

M. LE Vte. DE ROMANET,

Membre du Conseil général de l'agriculture.

Quoique la question relative aux droits d'importation du sésame soit jugée par les deux Chambres, nous reproduisons les considérations suivantes de M. le Vte. de Romanet, qui nous ont paru répondre victorieusement à des objections qui ont été faites bien des fois et le sont encore souvent: nous pensons que cet article qui se recommande par la brièveté et la clarté sera lu avec intérêt par les membres de l'Association. (Note de M. de Caumont.)

L'importation de la graine de sésame semble intéresser à la fois les quatre grandes sources de la richesse nationale, la navigation, le commerce, l'agriculture et l'industrie, et comme toutes ont des droits égaux à la sollicitude du gouvernement et des Chambres, il importe d'examiner également la question sous les points de vue maritime, commercial, agricole et industriel (1).

(1) Je pourrais la traiter aussi sous le point de vue des intérêts du fisc, qui viendraient encore appuyer mes conclusions, mais dans la discussion qui a eu lieu devant la Chambre des Députés, cela a été parfaitement démontré, et compris, je crois, par tout le monde.

Au point de vUE MARITIME qui, en ce moment, est à mes yeux le plus important, les adversaires du droit de 10 fr. par 100 kilog. voté par la chambre des députés, ont dit : Le transport de la graine de sésame donnait à notre navigation un fret cousidérable, et cette denrée seule la soutenait dans la Méditerranée. Cela est complètement inexact; voici à cet égard quels sont les faits: Le dernier tableau du commerce de la France, publié par l'administration des Douanes, est celui de 1843. Pendant cette année 1843, qui a vu entrer en France la plus grande quantité de sésame, c'est-à-dire 17 millions de kilogrammes, la marine étrangère en a transporté 12 millions, et la marine française seulement 5 millions; donc c'était la marine étrangère qui était surtout intéressée dans cette question. Bien plus, en 1841; époque à laquelle l'importation du sésame ne s'élevait qu'à un million de kilog., le mouvement du port d'Alexandrie, où se charge la plus grande partie de cette graine, a douné (d'après les documents officiels publiés par le ministère du commerce, n°. 116 de 1844) les résultats suivants :

1841 navires français entrés ou sortis. 129

Id. navires autrichiens.

Id. navires anglais.

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83

295

Dans l'année 1844 où, comme chacun le sait, l'imporlation du sésame en France a atteint son maximum, le mouvement du port d'Alexandrie a présenté (d'après le tableau inséré dans la Presse du 14 février dernier) le résultat qui suit :

1844 navires français entrés ou sortis.
Id. navires autrichiens.

Id. navires anglais.

94

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