Mémoires du prince Eugène de Savoie, écrits par lui-même [or rather, by Charles Joseph, prince de Ligne].

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L. Duprat-Duverger, 1810 - 189 pages
 

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Page 91 - Rien ne presse » encore ; permettez-moi de me défendre le » plus long-temps que je pourrai. Il me reste » assez d'ouvrage pour mériter encore plus » l'estime de l'homme que je respecte le plus. » Je fis donner l'assaut au second chemin couvert. Le roi de France s'en douta apparemment , car il écrivit au maréchal de se rendre. Malgré la répugnance que celui-ci y avait, il était prêt à le faire lorsque, dans un billet que le duc de Bourgogne avait ajouté à la lettre du roi, il lut...
Page 86 - ... la hardiesse jouent aussi un très-grand rôle dans la défense des places. « Je fis emporter le poste du moulin Saint -André. Boufflers me le reprit, et j'y perdis 600 hommes. . . Je pris quelques redoutes; mais après trois heures de combat pour une des plus essentielles, j'en fus chassé. . . Je fis donner deux assauts pour faciliter la prise du chemin couvert: toujours repoussé, mais un carnage horrible... Cinq mille Anglais que Marlborough m'envoie pour réparer mes pertes , font des...
Page 86 - ... Je fis donner deux assauts pour faciliter la prise du chemin couvert: toujours repoussé, mais un carnage horrible... Cinq mille Anglais que Marlborough m'envoie pour réparer mes pertes , font des merveilles, mais sont mis en déroute. . . Ces braves gens se rallient autour de moi , je les ramène dans le feu; mais une balle au-dessus de l'œil gauche me renverse sans connaissance. Il ne revint pas 1,500 hommes des 5,000, et 1,200 travailleurs y furent tués. » Si guerre timide il ya, on voit...
Page 43 - Le maréchal se courba pour parler à l'oreille de Magdonel. « Ecoutez, lui dit-il; je suis le « maréchal de Villeroi , je puis faire votre fortune. Si « vous me menez à la citadelle , et que vous vouliez « vous sauver avec moi, je vous offre un régiment de « cavalerie , et une pension de deux mille écus.
Page 91 - ... à le faire lorsque , dans un billet que le duc de Bourgogne avait ajouté à la lettre du Roi, il lut : « J'ai su d'un certain endroit que » l'on veut vous faire prisonnier de guerre. » Je ne sais où il avait trouvé cela ; mais ce prince estimable, à la paix, ne pouvait jamais que dire et que faire des sottises à la guerre. Ce billet cependant fit quelque sensation pour un moment. Généraux et soldats jurèrent de périr tous plutôt sur la...
Page 88 - ... valeur et la science lui inspiraient, demanda à capituler le 22 de septembre. Je ne lui fis d'autres conditions que de lui promettre de signer celles qu'il me proposerait. « C'est pour vous marquer, lui écrivis-je, » monsieur le mare'chal, ma parfaite estime » pour votre personne, et je suis sûr qu'un » galant homme comme vous n'en abusera pas. » Je vous félicite de votre belle défense.
Page 92 - Prince estimable à la paix, ne pouvait jamais que dire et faire des sottises à la guerre. Ce billet cependant fit quelque sensation pour un moment. Généraux et soldats jurèrent de périr tous plutôt sur la brèche. Boufflers en pleura de joie, à ce qu'on m'a raconté, et prêt à prendre ce parti il se ressouvint de mon billet^ qui valait mieux que celui du duc de Bourgogne ; et après quatre mois de tranchée ouverte devant la ville et la citadelle, il m'envoya le 8 ,de décembre tous les...
Page 162 - ... affaire à un homme d'un petit jugement, n'écoutant que les gens qui flattaient ses idées. Contrairement à l'opinion du prince Eugène, l'empereur se prononça en faveur' des prétentions de l'électeur de Saxe. « Je ne reconnais, dit Eugène, l'honneur de l'État que lorsqu'il est soutenu par de grands moyens ; ceux de la France n'ont jamais été si forts; ses finances sont dans le meilleur état possible par vingt ans de paix. A peine en avons-nous eu dix, depuis celle de Westphalie, c'est-à-dire;...
Page xv - Hochstet en 1704, s'il avait eu affaire à moi. Quelle platitude ! Quelques historiens, bons ou mauvais, se donneront peut-être la peine d'entrer dans les détails de ma jeunesse, dont je ne me souviens presque plus. Ils parleront sûrement de ma mère, un peu intrigante à la vérité...
Page 28 - Teisse, où l'on tuait ceux qui ne se noyaient pas. On n'entendait partout que aman ! aman ! qui veut dire quartier. On tuait encore à dix heures du soir ; je ne pus faire que quatre mille prisonniers, car vingt mille hommes étaient restés sur la place, et dix mille noyés. Je ne perdis pas mille hommes. Les premiers fuyards du commencement de la bataille réussirent seuls à joindre le corps qui était resté de l'autre côté de la rivière. Ce fut le 11 septembre.

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