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M. Alluaud répond que M. Cornuaud, ingénieur géographe des ponts-et-chaussées, avait fait un travail sur ce sciet, il y a un assez grand nombre d'années.

M. Bardy fait observer que M. Cornuaud ne s'est pas préoccupé d'idées scientifiques au point de vue de l'histoire; il n'a voulu faire qu'un travail topographique.

2e. Question. A-t-on découvert et mentionné des voies romaines autres que celles indiquées dans l'itinéraire d'Antonin?

Réponse affirmative. M. le conseiller Perigord peut donner d'utiles renseignements sur ce point, qui d'ailleurs n'a pas été l'objet d'études approfondies.

3. Question. Existe-t-il des colonnes milliaires?

On en signale deux, l'une dans le département, entre St.Priest-Taurion et la Chassagne et connue sous le nom de Pierre du Mail ; et l'autre dans la cité. Relativement à cette dernière, on fait remarquer qu'elle ne présente pas les caractères qui font reconnaître les monuments de ce genre, et que cette borne a bien pu être la limite de la justice de la cité.

M. de Caumont engage la Société archéologique à faire dessiner et décrire la première de ces pierres; il remarque du reste que, pour reconnaître les bornes milliaires, il est presque indispensable qu'elles portent des inscriptions. M. de Caumont invite aussi la Société à déposer dans ses archives une carte d'une grande échelle, sur laquelle on noterait les découvertes de monuments et de voies romaines à mesure qu'elles auraient lieu.

MONUMENTS GALLO-ROMAINS.

1re. Question. Existe-t-il dans le villa?

pays

des traces de

Réponse affirmative. Tout récemment, on a découvert les

ruines d'une villa, à St.-Paul, dans la propriété de M. Soulignac, située à cinq lieues de Limoges.

2o. Question. Y a-t-il des sources thermales en Limousin?

On n'en connaît pas d'autres que celles d'Evaux, au sujet desquelles M. Grellet-Dumazeau soumet à l'assemblée l'observation suivante. Il pense que l'existence des eaux thermales doit être, dans tous les cas, d'un grand secours pour reconnaître l'existence des voies romaines; car les établissements d'eaux chaudes étaient d'une telle importance chez les Romains, qu'ils avaient toujours des routes pour les aborder. Ainsi une voie romaine conduisait aux eaux d'Evaux, et il paraîtrait même que les milles itinéraires avaient été comptés à partir de cet établissement, car il existe encore un village nommé Peyrat-la-Nonière, dont le nom, dans le langage du pays, a dû tirer son étymologie de la pierre neuvième, à partir d'Evaux. En effet, il résulte d'une vérification faite par M. Grellet-Dumazeau, que le village dont il s'agit se trouve à neuf milles romains des bains d'Evaux.

M. Leymarie ajoute que le sentiment de M. Dumazeau est d'autant plus probable que tout le monde sait que les Romains n'avaient pas seulement de grandes voies militaires, mais qu'ils construisaient encore des routes de seconde classe, et puis encore des routes de troisième classe; les unes et les autres ressemblent beaucoup, quant au classement, à nos routes royales, départementales, et à nos chemins vici

naux.

M. Maurice Ardant appelle l'attention de l'assemblée sur le nom de Thermes que porte encore un lieu où a été découverte la villa romaine dans la dépendance de la métairie dont il a été précédemment parlé. Est-ce qu'il existait là des sources d'eaux chaudes ? on n'en retrouve cependant aucunes

traces.

M. Leymarie répond que le nom donné à la ville de SaintPaul pourrait désigner tout simplement des bains particuliers, tels que tous les grands gallo-romains qui avaient pris toutes les habitudes des Romains, en avaient dans leurs grandes villæ, dans celles qu'ils habitaient. Des bains de cette espèce devaient être rares dans les campagnes du Limousin, et il n'y aurait rien d'étonnant que les habitants du pays eussent désigné la villa qui en possédait, par le nom de thermes.

M. de Verneilh ajoute que cela est d'autant plus probable que de grands établissements, des palais, comme celui de Julien, à Paris, sont encore désignés sous le nom de thermes. 3e. Question. Aqueducs romains.

On a beaucoup parlé de l'aqueduc des arènes qui aurait abouti à la rivière. M. le Maire dit que cet aqueduc n'a pas été découvert, que des fouilles très-considérables faites à diverses époques, que des travaux exécutés sous sa propre administration, à La Croix-Madonneau, dans la direction du prétendu aqueduc et sur la berge de la rivière, aux endroits où il aurait dû déboucher, sont absolument restés sans résultat.

M. de Caumont fait observer qu'il serait bien étonnant que la ville de Limoges, qui avait une importance réelle sous les Romains, n'eût pas quelques-uns de ces monuments que ce peuple édifiait partout et surtout dans les grands centres de population; il pense qu'une étude plus attentive et persévérante amènerait des découvertes sur ce point.

M. Alluaud pense que des aqueducs de la nature de ceux que construisaient les Romains auraient été inutiles dans un pays où il suffit de creuser le sol à quelques mètres pour y trouver de l'eau.

M. le Maire, ajoute que les Romains se procuraient l'eau dont ils avaient besoin par les mêmes moyens qu'on emploie de nos jours, c'est-à-dire en creusant des conduits dans le tuf.

Ces moyens étaient suffisants, et il était inutile d'édifier à grands frais des aqueducs dont, il le répète, il n'a jamais été découvert aucune trace dans Limoges ou les environs.

4o. Question.

Quels sont les édifices romains que l'on

a découverts en Limousin?

De nombreuses ruines d'édifices de ce genre ont été découvertes, et l'on en trouve chaque jour. On a déjà parlé des arènes. Il existait aussi d'autres édifices, tels que celui que la tradition a nommée le palais de Duratius, et dont les ruines existaient encore au XVII. siècle, époque à laquelle vivait l'annaliste du Limousin, le père Bonaventure, qui en a donné le dessin, ainsi que de quelques autres vestiges qui n'étaient pas encore complètement détruits de son temps.

Quant à des bains publics, aucun document, aucune découverte ne sont venus témoigner de leur existence.

5o. Question. - Y a-t-il quelques notions sur l'enceinte de la ville de Limoges à l'époque gallo-romaine?

On peut être certain que la ville avait une très-grande étendue; M. de Verneilh donne des détails sur la pérymétrie de la ville antique.

La séance est suspendue à 1 heure 172 pour être reprise à 3 heures.

Le secrétaire, LEYMARIE.

NOTA. A deux heures, les membres de la Société sont allés visiter l'emplacement de l'amphithéâtre et quelques débris antiques près de la place du Palais de Justice.

Seconde séance du 20 septembre.

La séance est ouverte à 3 heures. Le bureau est composé comme à la séance du matin.

MM. DUBOIS, CHAPOULAUD (Roméo) et CHABROL, architecte de la cathédrale, se sont joints aux membres qui ont assisté à la séance du matin.

M. de Caumont soumet à l'assemblée une lettre de M. l'abbé Tridon, membre de la Société française, qui demande l'opinion de la Société sur le nettoyage des vitraux peints. Y a-t-il du danger à enlever, au moyen d'une éponge mouillée d'eau claire, la poussière ou la chaux qui a pu s'attacher aux vitraux ?

L'assemblée pense que l'effet du lavage n'est pas heureux; qu'il serait d'ailleurs à craindre que dans l'opération on endommageât les verres que le temps pourrait avoir détériorés.

M. de Caumont met à la disposition de la réunion cinq exemplaires de son Histoire de l'Architecture, avec atlas, pour être distribués, à l'école normale, à l'école de modelage, au petit séminaire du Dorat, et aux autres établissements de la Haute-Vienne que l'assemblée croira devoir désigner.

M. de Caumont, revenant sur la partie du programme relative aux monuments gallo-romains, demande si l'emplacement du cimetière antique de Limoges a été déterminé. Réponse négative. Toutefois, à une lieue de Limoges, non loin de l'hippodrôme, on a découvert plusieurs urnes funéraires romaines.

L'attention de la Société archéologique est appelée par M. de Caumont sur les tombes d'origine romaine et semblables à l'une des pierres qui sont conservées au musée de Limoges. Il est probable, dit-il, que le pays en renferme d'autres ; il serait bon de les chercher et de les décrire.

geographie DU MOYEN AGE.

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1re. Question. A-t-on des documents sur les circonscriptions désignées par le nom de Pagus?

La question est fort difficile à élucider, au point de vue

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