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de 1848 s'ouvrira à Dijon (MM. Beaudot, de Dijon, de Fontenay, d'Autun, avaient été précédemment nommés secrétaires).

MM. Des Moulins et Drouyn ont été autorisés à employer, le premier, une somme de 150 francs à la réparation de la voûte de St.-Avit-Senieur; le second, une somme de 50 francs pour consolider la Croix de Nérijean (Gironde).

1re, séance du 17 septembre 1847.

Présidence de M. Léo DROUYN, inspecteur de la Gironde.

La séance est ouverte à l'Hôtel-de-Ville, à 8 heures du matin. Siégent au bureau: MM. DE CAUMONT, DES MOULINS, DE CHANCEL, GAUGAIN, LA CURIE, MICHON et COGNASSE.

M. de Caumont prend la parole; il dit que l'architecture militaire, au moyen-âge, est un curieux sujet d'études qui devrait occuper spécialement les observateurs. Il rappelle les questions discutées à Metz, sur les différents systèmes de défense usités soit dans les pays accidentés, soit dans les pays de plaine, et l'avantage qu'il y aurait à bien décrire, dans chaque grande région de la France, les châteaux de différents âges, pour examiner ensuite si des modifications ont été introduites suivant ces contrées diverses dans le système de défense. Il pense donc qu'il serait à propos de mettre en discussion préférablement aux autres, la question ainsi conçue :

Quelles sont les dispositions principales des châteaux-forts dans l'Angoumois, le Bordelais et les provinces voisines, aux XII., XIII. et XIVe siècles?

M. de Caumont sait que M. Drouyn a réuni des matériaux très-précieux sur ce sujet; il espère qu'il voudra bien les communiquer.

M. Drouyn accède à cette invitation; il met sous les yeux de la Société une collection de plus de soixante dessins représentant les plans et élévations des châteaux les plus importants de la Gironde, de la Dordogne et de quelques autres contrées du sud-ouest de la France. Il entre ensuite dans les détails les plus étendus sur la distribution de ces forteresses. Cette communication, qui a duré près de trois quarts d'heure, a intéressé vivement l'assemblée. Comme elle ne saurait être reproduite dans le procès-verbal sans être accompagnée de coupes et de plans, la Société exprime le vœu que M. Drouyn en fasse, par la suite, l'objet d'une notice. Ce résumé pourrait alors être publié dans le Bulletin monumental.

M. Drouyn reçoit les félicitations de ses collègues.

Après cette communication MM. de La Vergnée, de Niort; Des Moulins; La Curie; de Chancel, présentent des observations sur divers châteaux qu'ils ont explorés. M. Avril de La Vergnée cite particulièrement, comme remarquable et pouvant offrir un type particulier, le château Salbar, dans les Deux-Sèvres, déjà signalé à la Société lorsqu'elle tint, en 1841, son congrès archéologique à Niort.

M. de Caumont dit quelques mots sur les dispositions des châteaux qui existent entre Marseille et Toulouse.

M. Des Moulins prend ensuite la parole et lit divers fragments d'un ouvrage étendu qu'il vient de faire sur les autels chrétiens.

La séance est levée à 10 heures et 172.

PROMENADE ARCHÉOLOGIQUE.

Après la séance du matin, la Société est allée, sous la conduite de M. Michon, visiter les restes de l'enceinte antique d'Angoulême et les églises de cette ville qu'elle n'avait pu visiter les jours précédents.

Seconde séance du 17 septembre.

Présidence de Mgr. l'Evêque d'Angoulême.

La séance est ouverte à 3 heures, à l'Hôtel-de-Ville, sous la présidence de Mgr. l'Evêque d'Angoulême.

MM. RIVAULT, maire; DE Caumont, DES MOULINS, DE CHANCEL, LA CURIE, GAUGAIN, DE VERNEILH, siégent au bureau.

M. de Verneilh a la parole pour lire le rapport de la commission chargée de formuler une opinion sur les restaurations qui pourraient être faites à la cathédrale, et s'exprime ainsi :

RAPPORT DE M. DE VERNEILH.

On nous a fait l'honneur de nous demander notre avis sur les travaux à entreprendre dans la cathédrale d'Angoulême. En quelques mots et sans préambule d'aucune espèce, le voici :

La principale porte de St.-Pierre est aujourd'hui masquée par une construction moderne sans goût et sans caractère; il est tout simple de la dégager et de rendre ainsi son harmonie primitive à la façade. A cet égard, une seule difficulté se présente. Soit que le sol du parvis ait été légèrement abaissé, soit que le premier architecte ait commis une faute de proportion, ce qui n'a rien d'invraisemblable, les colonnes qui accompagnent latéralement la porte, s'arrêtent à 1m. 50¢. du seuil, ce qui rend plus sensible et plus désagréable l'excessive élévation de cette ouverture. Toutefois, comme il ne faut pas se mêler de corriger les défauts de nos vieux monuments, nous ne conseillerions point d'établir un perron en avant de l'entrée. Naturellement il faudrait à l'intérieur un

semblable perron pour redescendre dans l'église et rien ne motive suffisamment une disposition aussi bizarre. Si par un meilleur nivellement du pavé on peut gagner une ou deux marches, ce sera pour le mieux, mais on ne saurait faire plus dans ce sens. C'est après avoir démoli le placage moderne de la porte qu'on trouvera peut-être le moyen d'améliorer ses proportions en arrière de la première archivolte il doit en exister une seconde dont les clavaux indiqueront par l'état de leur face intérieure, s'il y a eu ou non un tympan sculpté. Dans le premier cas, rien ne serait plus aisé que d'y remettre une figure du Christ entourée de ses accessoires ordinaires. Dans le second, il faudrait se contenter, toujours pour ne rien corriger, d'un tympan en bois sans sculptures, tel que celui de Sainte-Croix de Bordeaux. Remarquons que cette belle église a une porte très-haute aussi pour sa largeur, et un soubassement considérable qui contraste également par sa nudité et par sa vigueur avec l'extrême richesse du reste de la façade.

La porte exceptée, il n'y aurait guère rien à faire à la façade de la cathédrale d'Angoulême, sans doute elle a dû se terminer par un fronton accosté de deux campanilles et analogues de forme, mais non d'ornementation, avec celui de NotreDame de Poitiers. Sans doute aussi, ce couronnement produisait un bien meilleur effet que le couronnement actuel. Mais ce dernier n'en a pas moins par sa date, par son style, par sa bonne conservation, une certaine valeur monumentale, et, en définitive il existe. Puis, où trouver les statues et les rinceaux nécessaires à ce fronton roman ? Pourquoi se jeter sans nécessité dans une voie aussi ardue? Pourquoi imposer, pour son début, une composition aussi difficile à un jeune architecte très- versé sans doute dans la connaissance du style ogival, mais beaucoup moins dans celle du style roman: non, il n'y a rien à faire selon nous, à cette admirable façade de St.-Pierre. Plus

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complète autrefois, elle avait deux figures équestres, probablement celles de saint Martin et de saint Georges. Préférons une silhouette authentique et curieuse à un relief sans authenticité et sans valeur. D'autres sculptures de pure ornementation au lieu d'être martelées de nos jours sont restées inachevées et interrompues depuis la première construction respectons un fait aussi curieux. Surtout point de rejointoiement général; quelquefois cette opération est nécessaire, indispensable; quelquefois de sages précautions atténuent ses inconvénients, mais à la cathédrale on ne voit pour ainsi dire point d'infiltrations menaçantes; qu'on se garde donc soigneusement de souiller la pureté et de salir la couleur dorée de ce grand bas-relief qu'on appelle la façade de Saint-Pierre.

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A l'intérieur de la cathédrale, au contraire, il y a beaucoup à faire. Les deux transepts, notamment, sont retranchés, par d'ignobles murs, du grand vaisseau, ce qui le rappetisse et l'enlaidit au dernier point. Le transept méridional sert de sacristie, on la portera ailleurs. L'autre transept ne sert à rien. C'est pour donner un peu plus de facilité pour leur service, aux sonneurs de cloches, que l'on avait amputé, de ce côté, la cathédrale. Chose singulière, cette coupole du transept était justement ce qu'il y a de mieux dans tout l'édifice; elle n'est point large et basse comme les autres. On voulait la surmonter d'un clocher; il a fallu resserrer les piliers qui sont d'une excellente proportion et de plus trèsbien décorés. On a profité aussi de cette circonstance pour exhausser sa voûte dans l'intérieur du clocher jusqu'au sommet du premier étage; aussi est-elle éclairée par quatre larges et belles fenêtres. Un simple mur à renverser, et l'on rend au public l'aspect de cette grandiose construction et de ces sévères sculptures. Au transept méridional on retrouvera bien les piliers, les grosses colonnes, les fenêtres et

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