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ENCENSOIRS.

Nous lisons au chapitre 3°. du livre de l'Exode, que Dieu dit à Moïse prenez des aromates, du stacte, de l'onyx, du galbanum odoriférant et de l'encens le plus luisant, et que le tout soit du même poids; vous ferez un parfum composé de toutes ces choses, selon l'art du parfumeur, qui, étant mêlé avec soin, sera très-pur et très-digne de m'être offert; et lorsque vous les aurez battues et réduites toutes en une poudre très-fine, vous en mettrez devant le Tabernacle du témoignage qui est le lieu où je vous apparaîtrai. Ce parfum vous deviendra saint et sacré.

Dans l'Apocalypse nous trouvons aussi que, quand l'Agneau eut levé les sept sceaux du livre mystérieux, les vingt-quatre vieillards qui environnent son trône se prosternèrent devant lui, ayant chacun des coupes d'or pleines de parfums qui sont les prières des Saints.

Tels sont entr'autres les motifs qui ont engagé l'Eglise à faire usage de l'encens pour relever la pompe de ses augustes cérémonies, et les simples lumières de la raison elles-mêmes suffiraient pour nous faire comprendre qu'il est juste de faire hommage à la Divinité des biens les plus précieux dont elle nous comble tous les jours. Les païens, au milieu de leurs ténèbres, l'avaient compris, puisqu'ils offraient de l'encens aux faux dieux.

Mais pour brûler l'encens et le faire monter en nuages odorants jusqu'au trône de Dieu, il fallait des vases destinés à ce saint usage. Or, chez les Juifs, et aux premiers siècles de l'Eglise, pendant la persécution, les encensoirs n'étaient probablement que des cassolettes dans lesquelles on faisait brûler les parfums au pied des autels. Plus tard, et peutêtre afin de pouvoir conserver un brâsier toujours ardent, en

le balançant dans les airs, on suspendit les cassolettes à des chaînes, d'abord très-courtes, ensuite on les allongea de manière à nous donner les encensoirs tels que nous les avons aujourd'hui.

Mais l'art chrétien s'est emparé de cet objet du culte divin, comme de tous les autres, et il a produit, surtout dans le moyen-âge, des chefs-d'œuvre en ce genre. Si nous ne sommes pas assez heureux pour vous présenter aujourd'hui une de ces merveilles, devenues très-rares, nous pouvons cependant vous offrir quelques modèles antiques qui remontent, à ce qu'il nous semble, au XII. ou au XIII. siècle.

Nous en avons trouvé deux à la bibliothèque de la ville, et un autre dans le cabinet, assez remarquable, de M. Poncelet-Perrin; ils ont à peu près la même forme: en sorte qu'en décrire un, sera vous les faire connaître tous les trois. Description. La cassolette proprement dite qui forme le bas de l'encensoir est ronde, peu élevée, et sans aucun ornement; le couvercle ou chapeau est très-haut, prend la forme hexagone; une sorte de fenêtre ogivale est découpée sur chacun de ses côtés; des fleurs-de-lis ornent les angles, et le tout est terminé par un petit dôme percé à jour, dans le même genre que les côtés. Ces encensoirs sont de cuivre et suspendus à de petites chaînettes.

CROIX BYZANTINE.

La hampe a seulement 28 cent. de hauteur, et la traverse 20 cent. d'étendue. Elle est très-large, et forme une sorte d'ovale à la jonction des deux branches; les bords sont ornés de verroterie et le reste est émaillé.

Les bras du Christ sont étendus presqu'en ligne droite, sa tête repose sur un nimbe crucifère, le haut de sa poitrine est couvert d'une sorte de petit vêtement que nous ne connaissons pas, les reins sont entourés d'une tunique, les pieds

sont attachés par deux clous. Au-dessus de la tête, on voit une petite plaque, sur laquelle sont gravés le monogramme

HS
XPS

du Christ, et au-dessous ces trois lettres grecques: X P S;

au bas est une tête de mort.

SÉANCES GÉNÉRALES

TENUES A TOURS,

PAR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

PENDANT LA 15. SESSION DU CONGRÈS SCIENTIFIQUE.

Séance du 1. septembre.

Présidence de M. l'abbé MANCEAU.

La séance est ouverte à 7 heures et demie du soir, au Palais de Justice.

M. l'abbé Manceau, inspecteur du département d'Indre-etLoire, est invité par M. le directeur à présider l'assemblée. MM. DE CAUMONT, BOURASSÉ, CROSNIER, le Vte. DE CUSSY, DE COURCELLES, GUÉRIN, architecte, et HUOT, inspecteur du département de Seine-et-Oise, prennent place au bureau. M. Crosnier remplit les fonctions de secrétaire.

M. de Caumont annonce qu'une somme de 500 fr. est mise à la disposition du bureau, pour être distribuée comme secours pour restaurations d'anciens édifices.

M. Huot lit quelques fragments d'un ouvrage qu'il prépare sur l'ancienne abbaye des Vaux-de-Cernay. Après avoir décrit les restes des bâtiments servant aux moines, dans lesquels il a reconnu le XIII. siècle dans la partie inférieure et dans les cloîtres des traces de la renaissance mélangée à des constructions plus récentes, il passe à l'étude de l'église.

Cette église présentait une espèce de croix latine mal formée; trois nefs conduisaient au transept dont les murailles orientales étaient garnies de cinq absides en cul-de-four; l'abside centrale, formant le chœur, était un peu plus profonde que les autres. Malheureusement cet édifice est en ruine; le mur du collatéral septentrional est tombé, et la région du transept est dans le même état.

Le portail est formé de quatre colonnes en retraite surmontées d'un arc ogival composé de simples moulures : ce portail serait une construction postérieure au reste de l'église; il indique le XIII. siècle déjà avancé, tandis que les caractères de l'époque transitionnelle se font reconnaître partout ailleurs. La rose qui orne la façade est très-remarquable par son originalité; elle est composée de quatre cercles autour d'un autre cercle de moindre dimension; pour remplir le vide qu'ils laissent entre eux et le grand cintre qui les encadre, on a formé douze ouvertures circulaires.

M. Huot dépose ensuite sur le bureau différents dessins représentant le plan par terre, le plan en élévation, et les détails d'un certain nombre de chapiteaux ornés pour la plupart, de feuilles grasses, de crosses végétales et d'autres feuilles.

M. de Caumont prie M. le secrétaire de faire la lecture de deux lettres qui lui ont été adressées.

La première est de M. le Cte. de Mérode, qui témoigne tout le regret qu'il éprouve de ne pouvoir assister au Congrès. Comme il entre dans quelques détails sur certains monuments qu'il vient de visiter, plusieurs membres témoignent le désir qu'il soit fait mention de ses observations au procèsverbal.

M. de Mérode déclare qu'il croit la cathédrale de Laon compromise dans la partie qui avoisine les deux tours du grand portail; qu'il est urgent de remplacer par une maçon

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