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Nota. Nous avions prié M. Pernot de dessiner les deux médaillons du grand portail de Sens qui ont été décrits, p. 103,

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par M. Crosnier. M. Pernot s'est rendu à notre désir, nous avons pu faire graver sur bois son dessin. Nous n'avons rien à ajouter à la description de M. Crosnier (p. 103), nous dirons seulement que dans la façade extrêmement remarquable de la cathédrale de San Domino, petite ville entre Plaisance et Parme, le même sujet se trouve représenté ; on lit du côté de l'enfer, ces mots : Vidi portam domini clausam.

La Société française a vivement regretté de ne pouvoir publier tous les dessins de M. Pernot ni les nombreux dessins de M. Thiollet, représentant les sculptures gallo-romaines tirées des murailles antiques. Nous faisons des vœux pour que cette intéressante collection et le travail de M. Thiollet soient publiés par la Société archéologique de Sens. Voici l'es

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quisse du labyrinthe de la cathédrale de Sens, cité page 199.

Nous plaçons ici un dessin de M. Pernot, représentant une des maisons anciennes qui attirèrent à Sens l'attention de la Société française. (Note de M. de Caumont.)

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ICONOGRAPHIE

DE L'ÉGLISE DE VÉZELAY:

Par M. l'abbé CROSNIER,

Inspecteur de la Société française pour la conservation des monuments historiques.

Parmi les œuvres dont la célèbre école de Cluny a enrichi l'antique diocèse d'Auxerre, réuni maintenant en grande partie à celui de Sens, il est un monument qui, depuis longtemps, est devenu un but de pélerinage artistique. En cheminant vers Vézelay, l'artiste a souvent rencontré sur la même route, le touriste, le publiciste et l'historien. L'un, entraîné par une idée vague du beau, allait contempler le magnifique spectacle que devait lui offrir le plateau de Vézelay, dominé par son église, pour plonger ensuite du haut de ce plateau, ses regards étonnés sur le brillant panorama qui l'environne, comme une glorieuse auréole; les autres allaient visiter le berceau de la commune et assister à ses premiers vagissements, en se reportant, par la pensée, à sept siècles de distance, puis se ranger à leur gré sous les étendards du comte Guillaume de Nevers ou de Pierre de Montboissier, ou bien

se croiser avec Louis-le-Jeune et la noblesse de France, subjuguée par l'éloquence de saint Bernard.

A ces jouissances que l'artiste pouvait partager avec ses compagnons de voyage, il en ajoutait une autre qui, en lui, les absorbait toutes; la basilique de la Madelaine, sa riche ornementation, les magnifiques guirlandes que le XII. siècle avait suspendues à ses murailles, son sanctuaire, dont le XIII. siècle avait tracé les gracieux contours et dressé les légères colonnes; l'église était tout pour lui; c'était l'église qu'il voulait étudier. Que de fois il a béni le nom de celui qui, le premier, a tenté d'applanir les difficultés de cette étude, en posant les principes rudimentaires de l'archéologie, et en la faisant siéger en reine sur le trône de la science. L'artiste n'était ici que l'écho du clergé, car lui aussi bénissait celui qui sauvait de l'oubli les précieux débris de sa gloire.

Je n'abuserai pas, Messieurs, de vos moments en vous faisant considérer l'église de Vézelay sous le rapport purement archéologique; pourquoi, en effet, vous parler de son plan, de ses dimensions, des moyens de consolidation mis en usage par les moines architectes? Pourquoi vous rappeler la hardiesse de ses voûtes et dérouler devant vous tous les détails de sa splendide ornementation? MM. Mérimée, Martin, Violet-Leduc, Flandin et autres l'ont fait avec une habileté que je ne saurais atteindre. C'est sous un nouveau point de vue que je veux vous faire envisager le monument, dont le diocèse de Sens se glorifie à si juste titre, sous le point de vue iconographique.

Si nous entrons dans l'église de Vézelay avec les seules notions de l'archéologie proprement dite, nous pouvons bien admirer et l'ensemble et les parties de cette vaste basilique ; mais jusque-là, ce n'est pour nous que le mystérieux silence qui régnait autour du sépulcre de l'Homme-Dieu. Laissons

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