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qu'elle se transportera le soir même aux tombelles pour les visiter.

Suivent les diverses questions posées par M. de Caumont, et les réponses ou observations auxquelles elles donnent lieu: Peut-on signaler l'existence d'autres tombelles dans le pays? M. Giguet en indique une à Foissy et une autre à Molinous, qui n'ont pas encore été explorées. Ces deux communes sont situées dans la vallée de la Vanne, sur la route de Sens à Troyes, à 16 et 20 kilomètres de Sens.

M. Vignon en signale une autre, non explorée également, entre Chéroy et Vallery, à 24 kilom. environ, ouest de Sens. Y a-t-il d'autres sépultures qu'on puisse attribuer à la même époque?

Il n'est point fait de réponse affirmative à cette question. Y aurait-il eu dans le pays d'autres sépultures dans lesquelles on aurait trouvé des objets en métal?

Dans plusieurs localités plus ou moins voisines de Sens ont été découverts, à diverses époques, des squelettes humains accompagnés d'armes, d'anneaux, d'armiles, de torques. M. de Caumont montre différentes figures d'objets pré

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sumés celtiques et découverts ailleurs, et demande si quelque chose de semblable a été trouvé dans le pays de Sens.

M. Vignon présente à la Société une lame droite en fer d'une épée à deux tranchants, de 0.66 de longueur sans la poignée, et de 0.05 au moins de largeur; un fer de lance de 0.31 de longueur, non compris la douille, et une sorte d'embrasse demi-cylindrique de 0.10 de hauteur et 0.095 environ de diamètre, mais renflée en son milieu; de sorte qu'elle paraît pouvoir s'adapter fort bien sur le haut du bras, comme, par exemple, pour servir d'attache à un bouclier, cet objet ayant d'ailleurs deux appendices indiquant qu'il s'adaptait à quelqu'autre pièce d'armure. Ces armes sont en fer rongé par la rouille; elles ont été trouvées en août 1839, à côté d'un squelette enfoui à 1.00 environ de profondeur, dans le banc de gravier qui fait le sol de la vallée de l'Yonne, près du château de Holon, sur la commune de St.-Denis, à 4 ou 5 kilomètres de Sens. Deux rochetons de grès étaient posés sur le squelette; l'épée étant à sa droite, le fer de lance à sa gauche, et l'embrasse placée sur les vertèbres du cou.

Quelques jours après, les mêmes ouvriers ont apporté à M. Vignon comme provenant de la même origine, un collier en bronze, d'un diamètre intérieur de 0m. 14o. et extérieur de 1m. 165 environ, flanqué symétriquement de trois appendices surmontés de trois boules sphériques à côtes, le tout orné de ciselures très-bien finies et peu saillantes.

M. Roze, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées, în retraite, anciennement chargé du service de l'arrondissement de Sens, dit que des squelettes ont été découverts par lui dans le même endroit, il y a plus de trente ans, à la même profondeur; et auprès, des armes analogues à celles qu'on vient de produire, puis des torques. des anneaux et ornements divers. Il donna ces objets à M. de La Bergerie, alors préfet de l'Yonne qui lui en fit la demande. J'ignore, dit-il, s'ils sont restés à la bibliothèque d'Auxerre. Les squelettes des guerriers étaient généralement très-grands; plusieurs avaient près de 6 pieds.

M. Lorne, propriétaire du domaine de Holon, dit avoir vu aussi, et possèder encore des objets semblables trouvés au même lieu, et en avoir déposé plusieurs à la bibliothèque de Sens.

M. Deligand montre à l'assemblée un collier et une lame d'épée tout-à-fait semblables, avec un fer de javelot plus petit et un bracelet en bronze.

Connaît-on dans le pays des dolmens, des menhirs et autres monuments ou débris de l'époque celtique?

Une notice de M. Chanoine, membre honoraire de la Société archéologique, sur deux dolmens existant près de Trancault (Aube), est insérée dans le Bulletin de cette Société.

M. de Magnitot, sous-préfet de Sens, en signale un autre formé d'une pierre plate de grandes dimensions, supporté sur deux pierres debout, dans les bois de Trainel, appartenant à M. Vieille, à 28 kilomètres environ nord-est de Sens, et 8 à 10 kilomètres nord-ouest de Trancault.

M. Vignon rappelle les notices et mémoires du Bulletin de la Société archéologique de Sens, sur le menhir de Diant (Seine-et-Marne), à 25 kilomètres environ nord-ouest de

Sens.

Il a lu à la séance d'octobre 1846, de la même Société, une note sur un autre menhir qui existait à Sépaux, commune située à 12 kilomètres sud-ouest de Joigny. Ce menhir était, comme celui de Diant, en grès siliceux, dit cliquart, ayant une hauteur hors terre de 4m. 20 et au pourtour à la base de 8m. 00; il gît maintenant près de l'endroit où il avait été élevé. Il se renversa, il y a environ deux ans, au moment où l'on donnait quelques coups de pioche au pied, pour reconnaître son enfoncement dans le sol. Profitant de cette fâcheuse bonne fortune, M. Vignon voulut reconnaître si l'on trouverait dessous des débris humains, ou bien des armes, des médailles. Des fouilles poussées dans le sol naturel

non encore remué jusqu'à 2 mètres de profondeur, ne firent absolument rien découvrir. Son emplacement est la pente d'un côteau bordant la droite de la vallée du ruisseau de St.Urin, au climat dit de Pierre-fritte, corruption évidente de Pierre-fitte. N'est-ce pas ici le cas d'exprimer un regret de l'altération de la plupart des noms de lieux, altération qui s'accroît à mesure que l'on fait de nouvelles cartes géographiques, et qui malheureusement n'est pas toujours, comme ici, l'œuvre du langage populaire ? Car souvent, au contraire, c'est le peuple ignorant qui conserve le mieux les anciennes dénominations.

M. Deligand a remis récemment à la Société archéologique une note sur un autre menhir existant à Vaumort, à environ 13 kilomètres sud-est de Sens, près de la voie romaine de Sens à Avrolles. Ce menhir a environ 3m. de hauteur hors terre; il est méplat, orienté à peu près de l'est à l'ouest. Il a aussi été indiqué par M. Victor Petit, dans un des numéros de l'Annuaire de l'Yonne.

M. Vignon cite encore la Pierre-pointe au climat de ce nom, commune de Montachet, où passe la voie romaine de Sens à Orléans; la Pierre-aiguë près l'Etang et au climat de ce nom, sur la commune de Savigny, près Courtenay; enfin une pierre debout renflée à sa partie supérieure, entre Grangé-le-Bocage et Sognes, près la route de Sens à Nogentsur-Seine. Mais il ajoute que ces pierres lui paraissent n'avoir pas été élevées de main d'homme, mais que leur gisement est le résultat des causes naturelles, qui en ont parsemé un si grand nombre dans toute la contrée qui nous environne. Elles sont toutes en grès siliceux.

On cite aussi un menhir aux Joncheries sur Montmachon, près Montereau; son existence ne paraît pas avoir été vérifiée d'une manière authentique.

Dans le pays, plusieurs climats portent le nom de Haute

Borne; ainsi à Villeneuve-la-Dondagre, sur la route de Sens à Courtenay, à Villebougis, près le chemin de Sens à Vallery, on n'y voit point les pierres qui ont dû leur faire donner ce nom.

Trouve-t-on d'autres débris de l'ère celtique tels que couteaux, haches en pierre ou en métal, médailles, etc. ?

Plusieurs haches en silex sont montrées, qui proviennent de diverses localités; entr'autres de Vaudeurs, à peu de distance de la voie romaine de Sens à Avrolles où les champs en présentaient un grand nombre; une autre trouvée dans la petite tombelle de St.-Martin; un couteau trouvé par M. Chaperon, près du chemin de fer. Jusqu'à présent, il n'a été trouvé de ces objets dans ce pays qu'en silex et non en autre pierre.

M. Lallier annonce qu'il a trouvé trois médailles gauloises, dont une en explorant les ruines romaines dites la Motte-duCiar. Il en parlera lorsqu'il sera question de ces ruines et des recherches qu'il y a faites.

M. de Caumont apprend avec plaisir que la Société archéologique de Sens a nommé une commission pour faire la statistique des monuments celtiques de la contrée, et il recommande au nom de la Société française, de continuer avec persévérance les recherches propres à établir cette statistique le plus complètement possible.

ÈRE GALLO-ROMAINE. On passe à l'enquête sur les antiquités gallo-romaines.

1re. QUESTION. Indiquer le nombre, la direction et la position géographique des voies romaines, aboutissant à Sens.-A-t-on cherché à rattacher celles que l'on a reconnues aux indications de la carte de Peutinger?

L'étude d'ensemble des voies romaines aboutissant à Sens, demande encore de longues et patientes recherches, pour

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