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Tours. Les tours du XV, siècle n'ont pas toujours autant d'élé

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vation que celles du XIV., cependant on en trouve de tout aussi élancées. Dans la Belgique, la Vendée, l'Aunis, le Bordelais et en Angleterre, les flèches en pierre offrent assez souvent, au XV. siècle, des lucarnes surmontées de frontons superposées à différentes hauteurs.

TOUR OCTOGONE AVEC PYRAMIDE PERCÉE DE PLUSIEURS ÉTAGES DE LUCARNES.

On trouve aussi des tours octogones, terminées par un toit peu élevé ou par une plate-forme.

Enfin on rencontre, au XV. siècle, des tours carrées, flanquées de contreforts très-saillants, dont la pesanteur contraste désagréablement avec l'élégance et la légèreté des pyramides (V. la tour p. 503). Au XVe siècle, au lieu de flanquer de deux tours les façades

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des grands édifices,

on a souvent élevé une seule tour carrée au milieu du fronton occidental, comme à St.-Riquier (Somme), à St.-Jean de Caen, dont la tour occidentale est en partie du XV., à St.-Jacques d'Anvers, St.-Bavon de Gand, à la cathédrale de Berne, etc., etc. Cette tour unique a le défaut d'écraser les façades, et généralement elle produit un mauvais effet; on peut s'en convaincre à St.-Riquier, où pourtant l'architecte a fait de grands efforts pour lier cette tour à une façade extrêmement ornée, d'une largeur et d'une hauteur considérables. Quand la tour est en saillie, comme à St.

importante des églises, est masquée ou complètement sacrifiée.

Les clochers arcades ont été, je crois, plus communs au XV. siècle

CLOCHER ARCADE A DEUX BAIES ET

A BASE ORNÉE DE PANNEAUX.

qu'à aucune autre époque pour les églises peu importantes. L'esquisse précédente montre le parti qu'on a su tirer de ces clochers si simples et que l'on pouvait asseoir sur le mur occidental de la nef, ou même sur l'arcade qui sépare celle-ci du chœur.

L'église du Taur, à Toulouse, nous offre une disposition que d'autres clochers du Midi reproduisent avec quelques variantes. C'est un clocherarcade, très-large et percé de plusieurs ouvertures formant deux étages superposés. Ces arcs sont triangulaires à Toulouse, comme ceux que nous avons fait remarquer dans la tour en brique de l'église des Jacobins. On peut voir par le clocher du Taur comment l'emploi de la brique

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a conduit à faire des ouvertures en lozanges et des dessins de formes géométriques : la disposition des briques est indiquée avec exactitude.

Dans la tour des Augustins de la même ville, dont je présente les

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parties basse et moyenne, et qui appartient au même type que celle

TOUR DES AUGUSTINS DE TOULOUSE.

des Jacobins, on voit un bel exemple du parti tiré de la brique dans

les constructions du XVe. siècle.

Clochetons. A partir du XVe. siècle, les clochetons offrent assez souvent des tourelles, sans ouvertures latérales, dont les faces sont ornées de panneaux simulés; les aiguilles hérissées de crochets n'ont point de cavité intérieure: quel▾ ques-unes consistent dans trois corps superposés et terminés par un fleuron.

L'architecture a-t-elle subi des changements notables vers la fin du XVe.?

L'architecture de la fin du XVe. siècle et de la première moitié du XVI. présente de telles analogies avec celle de la première moitié du XV., qu'au premier abord on regardera peut-être comme inutile d'établir entre elles aucune distinction; cependant en comparant avec soin les monuments de ces deux époques, on ne tardèra pas à apercevoir des différences quelquefois très-légères, il est vrai, mais pourtant frappantes pour l'œil d'un observateur attentif.

Effectivement, il s'établissait en France, en Angleterre et en Allemagne, vers la fin du XVe siècle, un système de décoration monumentale qui consistait surtout à surcharger de ciselures toutes les parties des édifices, et à substituer aux colonnes et aux entablements un nombre considérable de filets et de nervures. Les sculp

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AIGUILLE OU CLOCHETON DE LA FIN DU XV. SIÈCLE.

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