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L'abside conserve des traces de l'appareil primitif; sur la voûte en cul-de-four de cette abside, un enduit assez épais a été décoré de peintures, aujourd'hui très-détériorées, mais qui doivent être fort anciennes; 3°. L'église de Vieux-Pont-en-Auge (Calvados) présente aussi un des soldag of p 172 th bob shoogstobaubare pupitrig

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FAÇADE DE L'ÉGLISE DE VIEUX-PONT.

exemples si rares aujourd'hui, de maçonnerie en petit appareil avee chaînes de briques.

Les parties les plus remarquables de cette église sont le mur méri

dional de la nef et de la façade; mais il faut distinguer dans celle-ci des reprises faites à plusieurs époques : la porte doit avoir été reconstruite au XIe, ou au XIIe siècle; du côté gauche de cette porte, l'absence de cordons en briques dans la maçonnerie annonce une reprise; la niche pratiquée au-dessus de la porte doit être du XVIo. siècle, et le gable a été exhaussé pour donner au toit plus d'inclinaison.

Dans le mur méridional, on voit encore les restes des fenêtres primitives; elles étaient étroites, cintrées, sans colonnes, et bordées d'un triple cordon de briques. Trois assises de briques forment les cordons horizontaux placés de distance en distance dans la maçonnerie.

Parmi les églises qui offrent des murs en petit appareil avec chaînes de briques, on cite encore la petite église St.-Mesmin, à une lieue d'Orléans, décrite par M. Duchallais; celle de St.-André à Domagné (Ille-et-Vilaine), à 3 lieues de Vitré, qui offre dans ses murs en petit appareil trois rangs de briques horizontaux et parallèles; diverses parties de l'église de Suèvres (Loir-et-Cher) et de l'église de Gennes

FRAGMENT DES MURS DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN DE SUÈVRES./

(Façade occidentale. )

(Maine-et-Loire ); enfin quelques autres églises réparties dans diverses régions de la France.

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FRAGMENT DU MUR LATÉRAL DE L'Église de gennes (Maine-et-Loire).

St.-Lubin, autre église de Suèvres, offre, sous le clocher, quatre arcades qui pourraient bien être antérieures au XI. siècle; les pièces de l'appareil sont séparées par une grande épaisseur de ciment, et on voit entre quelques-unes de ces pièces, comme à St.-Martin d'Angers, des briques verticales. Les briques verticales, entre les pierres d'ap

pareil, se rencontrent quelquefois dans les monuments romains : c'est donc encore une présomption d'ancienneté pour la partie de l'église St.-Lubin que je signale, mais dont je ne connais pas l'origine absolue.

Ce qu'on voit encore de la croisée de l'église St.-Martin d'Angers, aujourd'hui transformée en chantier, a été, sauf quelques parties refaites, élevé par l'impératrice Hermangarde au commencement du IX. siècle. Des lits alternatifs de briques et de pierres de taille se voient dans les quatre arcades du transept, et dans les murs laté

raux.

Elles ont environ quatorze pouces de largeur sur neuf ou dix pouces de hauteur; elles sont séparées les unes des autres par une couche de ciment dont l'épaisseur varie depuis un demi-pouce jusqu'à dix lignes, Les briques employées dans les arcades ont, pour la plupart, neuf à dix pouces de longueur.

D'autres églises peuvent être citées, quoiqu'elles ne présentent pas de chaînes de briques et qu'on ne puisse affirmer absolument qu'elles soient antérieures au commencement du XIe. siècle; telle est l'église St.-Généroux (Deux-Sèvres), dans la partie ancienne de laquelle le revêtement des murs latéraux offre l'appareil réticulé, l'opus spicatum, et le petit appareil ordinaire.

Les fenêtres sont à plein-cintre, sans colonnes, et assez étroites; un cordon horizontal en pierre reposant sur des consoles court d'une fenêtre à l'autre, au niveau des impostes, et décrit des cercles encadrant les archivoltes; l'espace compris entre chaque fenêtre est occupé par un fronton triangulaire; un second cordon horizontal décrit une

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ligne continue au-dessus de ces frontons. Le tout est surmonté de plusieurs assises de pierres taillées en arêtes.

Les mêmes dispositions se retrouvent dans l'église de Cravent (Indreet-Loire).

Le grand comble oriental de SaintGénéroux, au-dessus des absides, présente aussi différents appareils curieux.

Au lieu de se servir de pièces de même forme et de même volume, on a, dans plusieurs parties des murs, employé les pierres de taille d'une dimension assez considérable, sur lesquelles on a figuré les compartiments réguliers de l'appareil, au moyen de rainures creusées dans la pierre et remplies de ciment coloré.

DUPLIS

L'église de Germiny-les-Prés, bâtie, au IX. siècle, par Théodulphe,

évêque d'Orléans, présente une abside voûtée en cul-de-four et garnie d'une mosaïque, la seule qui existe en France aujourd'hui ; des pilastres existent en avant du sanctuaire, dans ce qui forme le transept : les chapiteaux des colonnes; ceux des pilastres; les mosaïques et les inscriptions paraissent confirmer par leur style, l'époque reculée qu'on assigne à l'église, et tout porte à croire qu'elle est encore, en grande partie, celle que fit bâtir l'évêque Théodulphe. J'attends les dessins que doit faire M. V. Petit de ce petit monument, pour en publier une description dans le Bulletin monumental. Le revêtement extérieur des murs est en petit appareil.

Quoique l'église de Valcabrère, près St.-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne), soit, en grande partie, construite avec des débris antiques, il n'est pas certain qu'elle appartienne à la période romane primitive, et quelques-unes de ses parties, notamment le portail historié, l'autel, etc., doivent être moins anciennes ; mais le plan général est conforme à celui des basiliques; les pilastres ornés de colonnes antiques appliquées, et les fragments qu'elle renferme donnent à cette petite église un parfum d'ancienneté qui m'engage à la citer, en attendant que son histoire soit mieux connue.

N'existe-t-il pas des descriptions des anciens édifices détruits?

Oui, sans doute, et à ce qui précède, on pourrait ajouter un grand nombre de descriptions d'églises des VII., VIII. et IX. siècles que nous ont laissées les chroniqueurs; mais ces descriptions apprendraient peu de chose de plus que ce que nous savons déjà, car elles parlent de la forme des églises de cette époque plutôt que de leur style architectonique.

Plusieurs faits à noter ressortent pourtant des descriptions répandues cà et là dans les chroniques; elles nous prouvent, par exemple, que les autels étaient quelquefois placés le long des murs, sans qu'il y eût de niches ou de chapelles pour les contenir; que cellesci, moins nombreuses à cette époque qu'elles ne le devinrent dans la suite, étaient formées par l'abside principale et par celles qui se trouvaient au fond des collatéraux ou dans le mur oriental des transepts.

On peut admettre, je crois, que beaucoup d'églises étaient alors construites en bois; ce qui explique pourquoi il en reste si peu aujourd'hui, la promptitude avec laquelle elles étaient élevées et la fré

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