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Pouvez-vous présenter quelques spécimens des sculptures employées dans la décoration des édifices de la période romane primitive?

Voici quelques moulures d'ornement provenant de la partie des ruines de St.-Samson-sur-Rille, que l'on supposait antérieure à l'invasion des Normands:

L'une montre une série de lozanges en méplat, au centre desquelles sont de petites cavités circulaires qui avaient été remplies avec du ciment coloré.

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Dans la seconde, une branche de vigne est conduite en serpentant,

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de manière à dessiner des rinceaux; au centre de chacun des enroulements, est un fruit qui ressemble à un gland et un oiseau becquetant une grappe de raisin.

Dans la troisième, on voit un rang de palmettes et au-dessus une branche ondulée, chargée de feuilles et de fruits.

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Dans la quatrième on distingue un vase d'où sortent deux feuilles et deux cornes d'abondance, qui laissent échapper deux grappes de rais.n.

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Les figures suivantes d'animaux, parmi lesquelles on distingue des

paons, des phénix, des cerfs, des chevaux, des hippocampes, et quelques autres, sont tirées de la frise d'une église du VII.

siècle, aujourd'hui détruite, replacée sur la tour de St.-Germain

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Le chapiteau suivant, orné de cercles et d'entrelacs sur les faces et de palmes sur les angles, vient de St.-Samson-sur-Rille (Eure).

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Il est déposé au musée départemental d'Evreux.

On a trouvé encore à St.-Samson des briques de différentes formes, incrustées dans les murs et disposées de manière à former une ornementation régulière.

Le tympan de la porte occidentale de l'ancienne église de St.Pierre, à Vienne (Isère), présente une décoration de ce genre. Une croix, formée de carreaux en terre cuite, occupe le centre de ce tympan.

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Enfin, la rosace suivante, dont un cercle et des entrelacs à quatre

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pétales dessinent

le contour et les formes principales, s'est retrouvée plusieurs fois au milieu de débris appartenant à la période romane primitive. Les mêmes combinaisons se rencontrent souvent sur

des agrafes et des objets en métal

de l'époque mérovingienne.

Existe-t-il encore en France beaucoup d'édifices appartenant au roman primitif?

Extrêmement peu, si on laisse de côté le X. siècle, dont les constructions ne sont pas faciles à distinguer de celles du XIe. siècle.

Ainsi, on connaît le baptistère de St.-Jean de Poitiers, que j'ai décrit

longuement et figuré dans mon Cours d'antiquités monumentales (1). L'église St.-Pierre, à Vienne (Isère), formée de belles colonnes en marbre et d'autres débris de monuments romains, et dont les murs latéraux sont construits en petit appareil.

L'église de Savenières (Maine-et-Loire), figurée et décrite pour la première fois dans mon Cours d'antiquités (tome iv): la façade et le mur latéral sud sont construits en pierres de petit appareil. On remarque à différentes hauteurs, depuis le niveau du sol jusqu'au sommet de l'ancien fronton, six larges bandes de briques posées en feuilles de fougère, et trois petits cordons composés seu'cment d'un double rang de briques posées à plat. Ces différentes lignes rougeâtres contrastent par leur couleur avec le fond rembruni de la muraille. Deux fenêtres, percées au centre, ont leurs archivoltes garnies de briques, et l'on remarque tout près de l'extrémité du pignon, des briques disposées de manière à former un triangle.

On peut citer également : 1".L'église de la Basse-OEuvre, à Beauvais (l'ancienne cathédrale), dans laquelle

on distingue, au haut des murs latéraux demeurés intacts, et qui sont en petit appareil, des fenêtres à plein-cintre, à claveaux séparés par des briques: un cordon horizontal formé de deux rangs de briques, court d'une fenêtre à l'autre au niveau des impostes et encadre l'archivolte;

2o. La chapelle de Langon (Ille-et-Vilaine) construite en petit appareil, dont les pièces présentent des cubes de 9 à 11 centimètres de haut et de large, incrustés dans un mortier fort épais. Des assises horizontales de briques, séparées ellesmêmes par du ciment, règnent à différentes hauteurs dans l'élévation du mur;

Les restes de murs anciens s'étendent sur chaque face latérale, depuis l'extrémité ouest dans une longueur d'environ 5 mètres et dans la plus grande partie de la façade occidentale ;

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PARTIE DE LA BASSE-OEUVRE.

(1) Ce monument a été décrit depuis, par M. de Chasteignier, dans les mémoires de la Société des Antiquaires de Poitiers.

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