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etc.; un petit nombre de tombeaux furent isolés dans les cryptes, les églises ou les chapelles.

Les tombeaux placés dans l'épaisseur des murs sous des arcades reposent, tantôt sur un soubassement en pierres de taille, tantôt sur des colonnes cylindriques ou sur des espèces de chantiers. Le couvercle, quelquefois plat, est aussi parfois de forme prismatique ou triangulaire imitant la disposition d'un toit à double égout.

J'ai figuré dans mon Cours d'antiquités et décrit (t. VI, p. 357 et suivantes) deux tombes arquées très-remarquables, l'une dans le transept sud de l'église de St.-Hilaire à Poitiers et datant du XI. siècle; l'autre dans le transept nord de l'église d'Airvault (Deux-Sèvres). Quand les cercueils étaient complets et hors terre, ils étaient portés assez souvent par de petites colonnes courtes ou des piliers, et élevés ainsi au-dessus du pavé; j'ai figuré, pl. C, deux cercueils semblables qui se voient dans la crypte de St.-Maixent. L'un est celui du patron de la ville (saint Maixent), l'autre celui de saint Léger, évêque d'Autun, dont les restes avaient été apportés de Bourgogne.

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Les tombeaux isolés et portés sur des tables de pierre élevées, comme

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FRAGMENT DU TOMBEAU ROMAN DE S.-JUNIEN (Hte.-VIENNE).

main une coupe au

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cou allongé; de l'autre une cithare.

Du reste, les petites arcatures qui les renferment sont décorées avec tout le luxe du style roman fleuri : l'art byzantin a déployé toutes les richesses de son ornementation capricieuse, au-dessus des arcs surbaissés, sur les chapiteaux des colonnettes, sur les fûts surtout qui sont tour à tour losangés, cannelés en spirale, imbriqués, chevronnés,

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contre

chevronnés chargés d'étoiles, d'entrelacs

et d'enroulements.

Nous pouvons encore citer pour exemple l'arcade en saillie portée sur deux colonnes reposant elles-mêmes sur des lions, le long du mur méridional dans la cathédrale de Trèves; elle recouvre la tombe du cardinal Ivo, mort en 1142; l'archivolte

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est garnie de rinceaux

Bouet del.

bien fouillés (1).

TOMBEAU DANS LA CATHEDRALE DE TRÈVES.

(1) Le pavé de l'église, ayant été exhaussé, cache une partie de la tombe

qui forme le soubassement des colonnes.

Voici encore, comme spécimen des moulures exécutées sur les cercueils,

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Le toit était orné de feuillages et de quatre rosaces; les extrémités, de la figure d'une croix. Une inscription gravée sur le faîte attestait que le tombeau était celui d'un prieur nommé Guillaume. Il devait être de la fin du XIIe siècle.

Ce fut à cette époque (au XII. siècle) que l'on commença à sculpter la statue du défunt sur quelques tombeaux : les statues de Richard Coeur-de-Lion, de Henri II et de sa femme, qui existent à Fontevrault, sont couvertes de peintures qui relèvent les draperies de leurs costumes. Ce sont les statues les plus curieuses que je puisse citer du XIIe siècle.

TÊTES DE STATUES SCULPTÉES SUR LES TOMBEAUX DE FONTEVRAULT. Quelques tombeaux qui sortaient de la classe ordinaire étaient revêtus de plaques d'argent ou de cuivre émaillé : tel était le magnifique tombeau de Henri Ier., 9. comte de Champagne, qui existait autrefois dans l'église St.-Etienne de Troyes et dont j'ai publié une esquisse, pl. C. bis de l'atlas de mon Cours d'antiquités. La statue était abritée sous un monument en forme d'autel, dont chaque face était percée de quatre arcades à jour, formant balustrade et laissant voir

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la statue. Ces arcades étaient subdivisées chacune en deux cintres par une

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colonne : des anges remplissaient les intervalles compris entre les archi

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TOMBEAU DE HENRI I., DIT LE LARGE, COMTE DE CHAMPAGNE, MORT EN 1180. {Autrefois dans l'église St.-Etienne, à Troyes. )

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