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des marbres, des agathes, etc., etc., comme on a essayé de l'indiquer sur cette esquisse.

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Les peintures de St.-Savin ont été décrites par M. Mérimée dans un ouvrage spécial publié aux frais du gouvernement.

«La palette des artistes qui ont travaillé à St.-Savin, dit ce savant académicien, était des plus restreintes, et je doute qu'ils aient fait usage

de toutes les ressources que comportait ce genre de peinture, même de leur temps. Les couleurs qu'ils ont employées sont le blanc, le noir, deux teintes de jaune, plusieurs teintes de rouge, plusieurs nuances de vert, du bleu, et les teintes résultant de la combinaison des couleurs précédentes avec le blanc.

Le blanc des fresques de St.-Savin couvre peu; il s'est décomposé souvent, et parfois il est devenu comme translucide. Les inscriptions de la nef tracées en blanc sont maintenant illisibles.

Le noir a été rarement employé pur. Mêlé au blanc, il servait faire diverses nuances de gris.

Les rouges se sont, en général, très-bien conservés. Ce sont, je crois, des ocres, et, par conséquent, ils n'ont jamais une grande vivacité. La teinte qui se reproduit le plus fréquemment est intense, un peu violacée et tirant sur le pourpre.

Les jaunes sont également bien conservés. Il y a des draperies peintes en jaune qui ont un éclat remarquable, et que nos ocres n'ont point, ce me semble, aujourd'hui.

Le bleu est fortement altéré. On s'en est, d'ailleurs, servi assez rarement. Presque toujours il a pris une teinte verdâtre et sale. L'analyse que M. Chevreul a faite a démontré que le cobalt était la base de cette couleur.

Le vert est quelquefois très-brillant et très-vif. J'ignore sa composition, mais je doute que ce soit une terre naturelle. La teinte la plus claire manque, je crois, à la fresque moderne. >>

Il est inutile de dire qu'aucune de ces couleurs n'a de transparence. Toutes ont un aspect terreux et terne. Il est évident qu'on ne les a jamais recouvertes d'un vernis ou d'un encaustique, comme quelques peintures murales des anciens.

Les peintures suivantes se trouvent dans l'église de Tournus, dont elles décorent une des arcades; on y voit, au milieu d'une bordure courante de galons formant des espèces de méandres, diverses figures grotesques assez intéressantes.

Ceci nous rappelle qu'à St.-Savin il existe aussi des figures grotesques et des animaux fantastiques dont je peux offrir ici un spécimen : ce sont des chevaux ailés, des oiseaux ayant de longs becs recourbés en-dessus, des quadrupèdes à têtes humaines, etc., etc., etc.

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PEINTURES

A SAINT-SAVIN (VIENNE).

Voici d'autres peintures murales tirées de deux églises romanes du Bourbonnais, et figurant, les unes, des espèces de marqueteries,

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les autres, des enroulements, des feuillages et des ornements de différentes formes.

Quel fut le mode de pavage usité durant la période romane secondaire ?

Nous avons très-peu de renseignements sur les pavés de nos églises aux XI. et XIIe. siècles; nous savons seulement qu'au XIIe siècle surtout, le sanctuaire était souvent pavé de mosaïques ou de marqueteries; on dut commencer à employer les pavés formés de dalles plus ou moins grandes avec dessins en relief très-peu saillants qui se détachaient sur un fond rempli par un ciment de couleur maintenu et en quelque sorte incrusté à la surface du pavé pour faire ressortir les dessins sculptés en méplat.

Le département du Nord renferme encore des spécimens remarquables de ces pavés; mais comme il n'est pas sûr qu'ils remontent audelà du XIIIe siècle, quoique le style de quelques-uns semble l'an

noncer, nous les décrirons plus tard : toujours est-il que j'ai trouvé ailleurs quelques fragments de ces pavés appartenant à l'époque romane, et qu'ils avaient été employés dès cette époque.

On peut être certain que les monuments qui, au XII. siècle, étalaient tant de richesses dans leurs sculptures, avaient des pavages en harmonie avec cette magnificence.

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PAVÉS ÉMAILLÉS EN TERRE GUITE DES XI. ET XII. SIÈCLES.

Les pavés formés de pièces en terre cuite émaillée étaient usités dès le XI. siècle; M. Digot en a remarqué dans l'église romane de Mousson qui date du XI. siècle, et dans une autre église de Lorraine (celle de Laître-sous-Amance), consacrée en 1076. Je présente quelques-unes de ces briques émaillées.

Les églises romanes ne sont-elles pas très-nombreuses en France? Oui, on pourrait en citer des centaines: si l'on veut connaître les plus importantes, on peut consulter le catalogue imprimé dans mon Histoire de l'architecture au moyen-âge, page 235 et suivantes, les nombreux renseignements donnés sur les églises de France dans les 19 volumes déjà parus du Bulletin monumental, et les publications diverses faites depuis quelques années dans les départements.

En combien de régions monumentales peut-on diviser la France durant la période romane secondaire ?

Des voyages multipliés m'ont permis de comparer les édifices de presque tous nos départements, dans le but de rechercher quelles mo

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