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L'architrave est divisée en trois plates-bandes surmontées d'un talon; la frise est unie.

La corniche se compose d'une cymaise inférieure a, d'un larmier denticulaire b, d'une cymaise supérieure intermédiaire c, d'un grand larmier d et d'une cymaise supérieure e (V. la pl., fig. 3).

La hauteur totale de l'ordre est de 28 modules 172 sans la base.

Quels sont les caractères spéciaux de l'ORDRE CORINTHIEN?

L'Ordre Corinthien est le plus svelte et le plus riche des 4 ordres ; son piédestal, dont la base est plus ornée que dans les autres ordres, se compose d'une plinthe, d'un tore, d'un filet, d'une doucine, d'une baguette et d'un filet. —Sa corniche est composée d'un gorgerin, d'une cymaise inférieure, d'un larmier et d'une cymaise supérieure (V. la pl., fig. 9).

La base de la colonne, la plus usitée, se compose d'une plinthe, d'un tore, d'une baguette ou filet, d'une scotie, d'un boudin et d'une seconde baguette.

Le fût est orné, comme dans l'ordre Ionique, de 24 cannelures séparées par des listels.

Le chapiteau Corinthien est garni de deux rangs de feuilles d'acanthe, et deux autres volutes plus petites vv occupent sur chaque face le centre du chapiteau (V. la pl., fig. 4'.

L'architrave consiste dans trois plates-bandes surmontées de baguettes sculptées.

La frise est tantôt unie, tantôt ornée de rinceaux ou de diverses sculptures.

La corniche est encore plus ornée que celle de l'ordre Ionique, et offre de plus qu'elle un rang de modillons richement sculptés, de sorte qu'on distingue ordinairement dans la corniche corinthienne :

Une cymaise inférieure a ;

Un larmier couvert de denticules, comme dans l'ordre fonique b; Une cymaise intermédiaire c;

Un larmier portant des modillons d;

Un grand larmier e;

Et une cymaise supérieure surmontée d'un socle f.

Quels sont les caractères spéciaux de l'ORDRE COMPOSITE ? L'Ordre Composite, dont la base et le fût ont les mêmes proportions que dans l'ordre Corinthien, est une variété de ce dernier et ne doit

point être regardé comme un ordre proprement dit, quoiqu'on lui ait donné cette qualification. Il offre un chapiteau qui tient de l'Ionique, dont il a à peu près les volutes, et du Corinthien dont il emprunte deux rangs de feuilles. Mais són architrave n'a que deux plates-bandes, et sa corniche deux larmiers seulement, dont un est orné de dentelures (V. la pl., fig. 5).

CLASSIFICATION DES STYLES ARCHITECTONIQUES.

Quels principes de classification doit-on établir pour l'architecture au moyen-âge ?

On peut diviser la période de six siècles (du Ve. au XIIo.), à laquelle je donne le nom de romane, en trois époques principales, la première, qui s'étend depuis le Ve. jusqu'au Xe. siècle inclusivement; la seconde, qui commencé à la fin du Xe. siècle et se prolonge jusqu'à la fin du XIo. siècle; la troisième, qui comprend le XII®. siècle.

Ce fut vers la fin du XIIo. siècle qu'une grande révolution, dont il est facile de suivre le cours, vint changer entièrement l'architecture. L'arc en tiers-point appelé ogive fut alors substitué au plein-cintre romain; cette différence capitale dans la forme des arcades, jointe à plusieurs autres, établit un caractère essentiellement distinctif entre l'architecture romane et l'architecture nouvelle, que je désigne par la dénomination de style ogival.

Combien de temps le style ogival a-t-il régné?

Le style ogival a régné en France depuis le XII. siècle jusqu'au XVIa., époque à laquelle une autre révolution dans le goût et dans les idées ramena les artistes à l'imitation de l'architecture grecque et de l'architecture romaine. Cette période de trois siècles et demi peut être divisée elle-même en trois époques, eu égard aux variations de l'architecture ogivale dans les XIII., XIV., XV. et XVI. siècles. Le style ogival de la première époque est appelé primitif; les mots secondaire et tertiaire distinguent les deux autres époques.

Voici, du reste, le tableau des divisions que j'ai proposées en 1824 et qui depuis ont été adoptées partout en France et à l'étranger :

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Quelle était la forme des premières églises ?

Les premières églises chrétiennes ont été calquées sur les basiliques.

Les basiliques servaient à la fois de tribunaux et de bourses de commerce (1). On s'y réunissait pour parler d'affaires; quelques-unes pouvaient aussi contenir des étalages de marchandises, comme nos halles ou nos bazars.

A l'intérieur, deux rangs parallèles de colonnes ou de pilastres divisaient l'édifice en trois parties inégales dans le sens de la longueur.

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La galerie centrale était la plus large et la plus élevée; elle était occupée en partie par les marchands, les plaideurs, les avocats, en partie par le peuple. Les plaideurs et les curieux se plaçaient aussi à droite et à gauche dans les deux ailes latérales.

(1) On peut consulter à ce sujet la troisieure partie de mon Cours d'antiquités, pages 286 et suivantes.

A l'extrémité de ces trois galeries il y avait un espace peu profond qui, comme dans nos tribunaux actuels, était réservé exclusivement aux avocals, aux greffiers et aux autres officiers de justice, et qui se terminait par un enfoncement semi-circulaire placé vis-àvis de la galerie centrale. C'était au milieu de cet hémicycle que s'asseyait le président ou premier juge, ayant à ses côtés les juges

assesseurs.

Comment utilisa-l-on les basiliques au culte?

Les basiliques une fois transformées en églises, il ne fut pas difficile d'adapter les cérémonies religieuses à la disposition du local.

L'évêque ou le prêtre qui officiait entouré des prêtres assistants se plaça au fond de l'hémicycle appelée tribune, où siégeaient auparavant les juges sur un siége cathedra, ordinairement en marbre, et qui s'élevait au-dessus des bancs en pierre adossés à l'abside destinés aux autres prêtres de là il dominait et présidait l'assemblée. L'espace réservé aux avocats entre l'hémicycle et les nefs devint une enceinte privilégiée pour les chantres et les ecclésiastiques; il prit le nom de chaur, l'autel fut placé à peu près entre le chœur et le presbyterium ou tribune. En avant de l'autel on plaça une chaire que l'on appela ambon,

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UN DES AMBONS DE RAVENNE. infusio

dans laquelle on montait de deux côtés différents et où l'on venait

lire l'épître et l'évangile.

Les galeries ou nefs des basiliques furent occupées par les fidèles : le côté droit était celui des hommes et le gauche celui des femmes.

Lorsqu'il y eut deux ordres de colonnes dans la nef centrale, et qu'il régna une galerie au-dessus du premier ordre, ces espèces de tribunes furent réservées aux veuves et aux vierges qui se consacraient à la prière.

Pour rappeler les temps de persécution où les fidèles célébraient les mystères dans les catacombes, sur les tombeaux des martyrs, on creusa sous l'autel un caveau dans lequel on déposa les restes des chrétiens morts en odeur de sainteté.

Ge caveau fut appelé la confession, en mémoire des martyrs qui avaient versé leur sang pour confesser la foi chrétienne, et dont il contenait les reliques.

Qu'est-ce que les catacombes dont vous venez de parler?

Ce sont des galeries souterraines auxquelles les Romains avaient donné le nom d'Arenaria, parce qu'elles avaient été creusées pour extraire la pouzzolane, espèce de sable volcanique que l'on employait pour la confection des mortiers.

Ces galeries souterraines se ramifient à l'infini sous la campagne de Rome et forment, à une certaine profondeur au-dessous du sol, une multitude de chemins dans les directions qu'affectaient les veines de pouzzolane exploitées pendant des siècles.

Ce furent ces espèces de labyrinthes que les premiers chrétiens choisirent pour prier en commun, pour inhumer les saints, les martyrs et ceux qui appartenaient à la communion chrétienne.

Comment célébrait-on les mystères dans l'obscurité des catacombes? On trouve dans les catacombes des espèces de chambres cubicula, qui ont pu servir à cette célébration. Le tombeau d'un martyr (titulus, memoria, confessio) adossé au mur servait d'autel; c'était sur ce tombeau recouvert d'une dalle de pierre que le saint sacrifice se célébrait. Des lampes suspendues à la voûte ou attachées aux murailles éclairaient ces réduits souterrains.

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La forme des basiliques fut-elle exclusivement adoptée pour les églises ?

Non. Il y eut dès l'origine quelques églises circulaires: telle fut entr'autres celle de St.-Etiennele-Rond, à Rome, qui remonte

SAINT-ETIENNE-LE-ROND.

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