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dos du connétable en souvenir de la bande d'Armagnac. La canaille s'amusait de tout, et, voyant remuer l'enfant d'une femme grosse éventrée dans la rue, criait : « Ce petit chien remue encore! » (Juvénal.) Enfin les morts entassés « furent enfouis dans une fosse nommée la Louvière » (Lefebvre), et le duc entra avec la reine dans Paris nettoyé (juillet). Mais la position n'était pas tenable pour un gouvernement; Henri V avait pris Pont-del'Arche, et assiégeait Rouen; les Armagnacs tenaient Melun. La Seine barrée n'apportait pas de vivres; une chaleur extrème attira la peste, empirée par la famine. Qu'y pouvait Jean Sans-Peur? Un second massacre des prisonniers occupa la populace; il voulut en vain s'opposer aux volontés de ces enragės; en vain il s'abaissa jusqu'à toucher la main de leur chef Capeluche, bourreau de Paris, qui marchait en tête, seul à cheval. Mais quand les égorgeurs furent enivrés de sang, il se vengea de son impuissance. Capeluche fut décapité; les cabochiens envoyés au siége de Montlhéri furent tués par les Armagnacs.

Le duc retomba dans l'inaction; il ne pouvait sans défaveur rétablir les taxes dont il avait délivré les villes, et le trésor vide ne lui permettait pas de payer des soldats. Pouvait-il au moins lever chez lui une armée? mais un traité récent (mars 1418) assurait la neutralité des Flandres; mais les Armagnacs menaçaient la Bourgogne. Il était pris à son piége; il avait agi en souverain particulier; il ne pouvait agir en roi sans compromettre la sûreté de ses propres États, sans tomber du pouvoir.

La France s'était lié les mains; la Guyenne, la Bretagne, l'Anjou, les Flandres, s'isolaient par des trèves de la cause commune; la nation n'existait pas encore. Le pouvoir central était enfermé dans un cercle de meurtres et de pillage qui se resserrait chaque jour. Les Armagnacs étaient pris entre les Anglais et les Bourguignons. Et Jean SansPeur, pour arrêter l'invasion étrangère, eût dû passer à travers la guerre civile; une tentative de rapprochement, à Saint-Maur-des-Fossés, avait échoué malgré la médiation des légats et du duc de Bretagne (46 sept. 4448). Henri V avançait donc librement. Diplomate autant que général, il amusait tous les partis par des traités, les avilissait par l'ironique démonstration de leur platitude, et prenait des villes.

Rouen se défendait avec énergie; les vieillards et les femmes, les bouches inutiles, avaient été renvoyés, quelques cavaliers bourguignons reçus. Mais des le mois d'août, les campagnes dépeuplées, pillées par des cavaliers irlandais, ne fournissaient plus de vivres aux assiégés, et la famine avait commencé avec l'automne. Un prêtre rouennais traversa les lignes anglaises, vint à Paris, et fut mené au conseil par Eustache de Pavilli. Ses paroles furent brèves : « Très-excellent prince et seigneur, il m'est enjoint par les habitants de Rouen de crier vers vous, et aussi vers vous, sire de Bour

gogne, le grand haro, lequel signifie l'oppression qu'ils endurent, et vous mandent par moi que si, faute de votre secours, il convient qu'ils soient sujets au roi d'Angleterre, vous n'aurez en tout le monde pires ennemis qu'eux, et, s'ils peuvent, ils détruiront vous et votre génération. » (Moustrelet.) Les secours du Dauphin furent aussi demandés. C'était une occasion de rétablir les aides, de lever une armée, de marcher. On négocia. Henri V reçut à Pont-de-l'Arche et Alençon les propositions honteuses de Jean Sans-Peur et des Armagnacs, demanda plus qu'on ne lui offrait, el bafoua les deux partis: aux uns il objecta la minorité du Dauphin; aux autres, la folie du roi et l'incompétence du duc de Bourgogne. Les Français n'avaient pas plus de bonne foi que le conquérant; les chefs, tout en feignant de traiter ensemble, demandaient à Henri V des secours pour se combattre.

Charles VI avait pris l'oriflamme, et la promenait sans hâte de Pontoise à Beauvais. Les Rouennais tentèrent une sortie formidable pour l'aller joindre et le forcer de combattre avec eux. Mais la trahison s'était glissée dans leur ville; leur gouverneur, le Bouteiller, fit couper le pont du château. Le peuple accusait les nobles d'ètre Armagnacs et traîtres, et les méfiances intestines se joignaient aux tortures de la faim, aux dangers du siége. On mangea les chevaux et les chiens. Deux boisseaux de blé coûtaient 4 000 francs; un chat, 60; un rat, 40; une souris, 6; plusieurs milliers de gens étaient déjà morts de faim. « On avoit mis hors de la ville bien douze mille pauvres, hommes, femmes et enfants, dont la plus grande partie étoient morts dans les fosses bien piteusement. » (Monstrelet.) Ces horribles détails furent portés à Beauvais par huit nouveaux députés; le cri de haro fut jeté au roi pour la dernière fois. On était en plein hiver. Des secours promis pour Noël n'arrivèrent pas, et un messager de Jean Sans-Peur engagea les assiégés « à traiter pour leur salut du mieux qu'ils pourraient. »

Henri V, irrité d'une si longue résistance, voulait Rouen saus condition. C'est la réponse qu'il fit aux députés de la ville. Mais, craignant le désespoir de gens qui n'attendaient de lui que la mort, il accorda une capitulation; cinq hommes en furent exceptés de ce nombre était Alain Blanchard, chef des arbalétriers, citoyen dévoué ; seul il fut exécuté, faute de rançon, tandis que le traître Bouteiller prêtait serment au vainqueur. Rouen conserva ses priviléges à prix d'or; soixante mille écus d'or durent être payés, moitié en janvier, moitié en février; on était déjà à la mi-janvier. Mais les prèteurs du roi, son avide clergé, ne pouvaient attendre. La ville fut livrée à une sorte de contrainte par corps et tous les habitants gardés avec soin. Le 49 janvier 1449 eut lieu, à midi, au son des cloches, l'entrée triomphale « du roi de France et d'Angleterre ». Les cadavres avaient été enlevés, et les quelques malheureux qui avaient

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hiverné sans mourir dans les fossés étaient rentrés dans la ville. Le clergé chanta, comme toujours (juillet 4418-janvier 1419).

GERSON. CONCILE DE CONSTANCE.

Henri V, pressé d'affermir son autorité et de partager à ses prêtres les richesses acquises, accorda une trève aux deux partis (février-avril). Ce temps d'arrêt nous permet de jeter un coup d'œil sur l'état des esprits et des choses en France. Des

princes égoïstes, des peuples abrutis par la faim, ne peuvent s'opposer aux envahisseurs. Rien ne détourne les uns de leurs querelles, rien n'arrache les autres à leur torpeur, ni les affaires de l'État, ni celles de la chrétienté.

Le concile de Constance, ouvert en novembre 4444 et clos en 1418, avait enfin débarrassé le saint-siége des trois papes, et nommé Martin V. Mais on se tromperait si l'on voyait là une réforme, une victoire de l'Université.

Un seul docteur, Gerson, augurait bien du con

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Portrait de Gerson. - D'après une ancienne estampe de la collection de M. Hennin.

cile; tous les autres, Pierre d'Ailli même et Clémangis, gallicans que les honneurs avaient faits ultramontains, ne concevaient aucun espoir. D'ailleurs la doctrine de Gerson était pleine de contradictions; la réforme qu'il entreprenait ne servait à rien si elle n'était radicale, et elle ne pouvait l'être. Il voulait, réunissant prélats, docteurs, clercs et laïques, régler les mœurs de l'Église. Rêve immense reculer de quatorze siècles en quelques années. Qui pouvait parler de mœurs au milieu des scandales, des courtisanes, des chevaux que traînaient après eux les Pères de Constance?

Quelques-unes de ses intentions parurent triompher. Ainsi la déposition des trois papes déclara implicitement la supériorité du concile; Jean XXIII fut même emprisonné comme simoniaque, scandaleux, incorrigible; les vices de la papauté apparaissaient au grand jour. Les élections ecclésiastiques furent arrachées à la cour de Rome; elles revenaient aux mains des seigneurs laïques et des évèques.

Gerson, presque démocratique dans les choses de l'Église, est absolu dans celles de l'État. L'État est pour lui la statue de Nabuchodonosor : la bour

geoisie, les marchands, les laboureurs, «< sont figurés par les jambes, qui sont partie de fer, partie de terre, pour leur labeur et humilité à servir et à obéir. » Les législateurs de l'Inde ont appliqué la même comparaison aux castes inférieures. « Tout le mal est venu de ce que le roi et les notables citoyens ont été tenus en servitude par l'outrageuse entreprise des gens de petit état. >> Qu'est-il donc lui-mème? un marmouset. Que devient l'universalité du concile général, « qui n'exclut aucun fidele », et surtout la supériorité de tous sur un seul? Autre contradiction. Il tente de faire condamner l'assassinat politique, les maximes de Jean Petit; cependant il consacre par son autorité le meurtre indigne de Jean Huss, au mépris du sauf-conduit impérial.

Certes Wickleff et Jean Huss ont émis des propositions erronées; ils ont combattu sur des points qui nous semblent aujourd'hui peu dignes d'attention; mais ils doivent être honorés comme libres penseurs. Ils furent condamnés, et devaient l'être. Jean Huss, « homme digne d'éternelle mémoire >> (Poggio), monta noblement au bûcher; quelques mois après, Jérôme de Prague, qui l'avait renié, vint déclarer à la face du concile que son abjuration était un mensonge, et suivit son maître dans la mort. Jean Petit ne fut pas nommé, mais ses maximes furent censurées.

Là s'arrêterent les demi-succès de Gerson. Il ne put obtenir qu'on procédàt à la réforme avant de nommer un pape. Les Allemands et les Italiens se rallièrent aux Anglais contre la cause gallicane, et un pape italien, Martin V, fut élu (1447).

Malgré les menaces d'Armagnac, partisan acharné du vieux Benoit XIII, l'Université se hàta de reconnaître le nouveau pontife pour se le rendre favorable. Bientôt même, désabusée sur la liberté des élections, elle eut voulu les remettre entre les mains du pape; et, en effet, livrées aux caprices des prélats et des princes, elles étaient moins libres que jamais.

Gerson désespéré se retira dans un couvent, et mourut en 4429. Voyant la réforme impossible, la science vide, l'action inutile, il avait renoncé aux choses extérieures. Ses espérances humiliées, ses efforts brisés, le dégoûtèrent de la terre, et son àme s'éleva vers le ciel. Est-ce ainsi qu'il faut comprendre son épitaphe: Sursum corda? ou ces mots doivent-ils caractériser sa première vie, sa vie terrestre, politique, cléricale, si pleine, en somme, de hautes aspirations vers l'ordre et l'unité?

TRAITÉ DE TROYES.

L'élection du nouveau pape est encore une victoire pour Henri V. La France est dépossédée de la tiare; elle va l'ètre de la couronne. Maître de la Normandie, Henri V rèva l'empire de l'Europe. Il voulait dominer l'Allemagne, en y mariant son frère « à quelque parente de l'empereur» (Rymer).

Déjà il avait reçu l'hommage des électeurs de Cologne (1446), Trèves et Mayence (1449). Il engageait Jeanne II de Naples à adopter son frère Bedford; le duc ne s'entremettrait pas du gouvernement, sauf pour le duché de Calabre, qu'il gouvernerait à son plaisir (1419). » (Rymer.) De Brindes à Jérusalem il n'y a que la mer. « La recouvrance » de la terre sainte fut le projet favori du dévot personnage; il en parla même à l'heure de sa mort.

En mai 1449, il accorda au duc de Bourgogne une entrevue à Meulan, où la reine Isabeau vint offrir sa fille Catherine, avec la Guyenne et la Normandie. Mais il voulut encore la Bretagne, le Maine, l'Anjou, la Touraine. « Beau cousin, finit-il par dire, sachez que nous aurons la fille de votre roi, et le reste, et que nous la mettrons, et vous aussi, hors de son royaume. » Le duc répondit: « Sire, vous serez bien lassé. » (Monstrelet.) L'insolence du conquérant amena entre les deux partis une concorde momentanée. Jean Sans-Peur alla s'agenouiller devant le Dauphin sur le pont de Pouilli; « les deux princes jurèrent sur leur part de paradis la paix l'un avec l'autre. » Ils devaient s'unir pour «< chasser le roi d'Angleterre hors de France.» « A la nouvelle de cette paix, on fit des feux de joie par les carrefours », surtout à Paris. Henri V craignit d'abord; il envoya, le 48 juillet, à Catherine de France, un riche présent qui fut intercepté par le Dauphin. Mais il eut lieu de se rassurer. Avant la fin du mois, Jean Sans-Peur, trahissant la cause qu'il venait d'embrasser, renouvela les trèves de Flandre, et laissa prendre Pontoise par les Anglais. En août, l'ennemi put a courir devant les portes de Paris, où il n'y avait alors qu'une petite garnison, pour l'absence du roi, de la reine, du duc de Bourgogne et des autres seigneurs, qui jusqu'ici ont fait peu de résistance.» (Reg. du Parlement.) Ces augustes personnages étaient partis le 30 juillet pour Troyes.

Le Dauphin inquiet demanda au duc une nouvelle entrevue. Elle cut lieu sur le pont de Montereau, dans une sorte « de parc bien fermé », où le duc devait entrer « du côté du château », le Dauphin « du côté de la ville ». Les avis ne manquèrent pas à Jean Sans-Peur. Avant d'entrer à Montereau, il fut averti qu'il ne serait séparé du Dauphin par aucune barrière, et que des soldats étaient cachés dans les maisons voisines. « Quoi qu'il advienne, paix voulons », dit-il; et il entra dans la loge avec ses compagnons; deux seulement le suivaient de près. Un seul quitta sain et sauf le pont fatal. Que se passa-t-il entre le Dauphin et le duc? Les Bourguignons disent que le duc, son aumusse de velours à la main, fléchit le genou, et s'offrit corps et biens au Dauphin; les dauphinois, que le Dauphin parla le premier, que la réponse du duc fut évasive: « On ne pourrait rien aviser ou faire sinon en la présence du roi. » Un des compagnons du duc aurait porté la main sur le prince. Quoi qu'il en soit, Jean Sans-Peur

fut massacré. Le Dauphin a-t-il participé au meurtre? on l'avait fait disparaître au commencement du tumulte. Mais a-t-il connu les intentions de ses amis, Tannegui, le président Louvet? on peut le croire. Il n'a pas empêché l'assassinat; il semble même s'en glorifier par des lettres envoyées aux grandes villes : « A cherché son épée pour envahir notre personne; mais, par sa folie, mourut en la place.» (Monstrelet.) Cependant, si l'on songe à son indolence, on peut dire que ses amis se sont, sans le consulter, couverts de son autorité.

Jean Sans-Peur fut un esprit lourd et pusillanime, un cœur froid. Sa làcheté avait peu à peu miné son parti; sa mort le reconstitua. Bourguignons et Flamands détestèrent plus que jamais << les faux traîtres Armagnacs »; Paris jura vengeance au comte de Saint-Pol; tous les corps de l'État offrirent leurs services à la duchesse veuve; le roi lui-même écrivit « de mettre sur pied tous ses vassaux ». Le jeune duc Philippe, poussé par la haine dans les bras des Anglais, reconnut, le 2 décembre, les droits de Henri V à la couronne.

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« L'illustre cité de Paris» envoya ses députés à Arras, et fut complice de ce pacte inouï. Henri devait épouser Catherine, et gouverner comme régent jusqu'à la mort de Charles VI: ainsi Anglais et Bourguignons << seraient tous d'un même parti pour faire guerre mortelle au Dauphin. >>

Dès lors la cause des Armagnacs, «< des traitres parjures et homicides », des « criminels infracteurs de la paix », n'est plus celle d'une faction. Ils représentent la France. Leur crime maladroit livre le royaume à l'étranger, mais éteint la guerre civile. Dès la fin de septembre, les conseillers du Dauphin l'entraînent à Poitiers et s'attachent le Midi le prince d'Orange, chef du parti bourguignon, quitte le Languedoc; le comte de Foix se décide pour le Dauphin. L'alliance de la Bretagne fut recherchée, mais Jean VI voulut rester neutre;

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Tannegui du Châtel eut alors l'idée d'une trahison, sœur du crime de Montereau. Il donna aux Penthièvre, petits-fils de Clisson et de Charles de Blois, « mandement sous le scel du Dauphin pour prendre et emprisonner» leur suzerain. Les Penthievre tenaient au parti d'Orléans par leur aïeul Clisson; ils n'avaient pas oublié leurs prétentions à la couronne ducale; Jean VI fut pris dans une partie de campagne. Mais sa femme, Jeanne de France, souleva ses États. Le comte de Penthièvre, forcé de remettre le duc en liberté, fut banni.

Le duc de Bourgogne et Isabeau amenèrent aisément Charles VI à signer les préliminaires du traitė, approuvés par le Parlement, la chambre des comptes, l'Université, les prévôts et la commune. Le 24 mai 1420, les deux rois se réunirent dans l'église Saint-Jean de Troyes. Le traité de Troyes

est avant tout un contrat de mariage; Isabeau, nature épaisse et peu élevée, n'y voyait que l'élévation de sa fille Catherine, qu'elle aimait, et la punition de son fils Charles, qu'elle connaissait à peine et qui l'avait mécontentée. On lui offrait d'ailleurs des avantages, et deux mille francs par mois étaient une grosse somme. La haine de Philippe le Bon, la rancune d'Isabeau, le désespoir des peuples, la nullité de Charles VI, « auquel tout étoit un et d'un poids » (G. Chastelain), se prêtèrent ou se laissèrent amener à l'humiliation cruelle d'un

mariage imposé, d'une royauté déchue, d'une nationalité reniée. On peut résumer ainsi la partie sérieuse du traité : la couronne est dévolue à perpétuité, « après le trépas du roi », à Henri et à ses hoirs; en attendant, le gendre du roi « a l'exercice de gouverner »; il lui « sera loisible d'écrire ses lettres, par lesquelles il mandera, défendra et commandera de par le roi, et de par lui comme régent; considérés les crimes perpétrés par le soidisant Dauphin », les parties contractantes « ne traiteront pas de paix » avec lui. Charles VI au

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torisait ouvertement la guerre contre ses sujets par cet article dérisoire : « Toutes conquêtes qui se feront par notre dit fils le roi Henri sur les désobéissants, seront à notre profit. » Or le Dauphin avait encore au nord de la Loire quelques villes qu'il importait de réduire avant d'attaquer le Midi, Sens, Montereau, Meaux, Melun, Compiègne, Sois

sons.

« Le matin même de la nuit des noces, Henri V partit pour le siége de Sens. » (Michelet.) Le rude Anglais ne voulut laisser aucune illusion aux vaincus femme, beau-père, belle-mère, il les traîna

tous après lui. C'était sérieusement qu'il entendait « faire joutes pour la solennité du mariage ». Sens fut pris, et bientôt après Montereau. Là, « après grand deuil et service », Philippe le Bon embanma le corps de son père et le fit transporter à Dijon. Bientôt vint le tour de Melun; un des plus honorables chevaliers de France, Barbasan, y était enfermé. Henri fit venir Charles VI et somma les habitants de se rendre « à leur naturel seigneur »; mais ils firent réponse « qu'ils n'obéiraient pas an roi anglais, ancien et mortel ennemi de France. >> (Monstrelet.) Le siége dura quatre mois; il y eut

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