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Plan géométrique du tumulus de Fontenay-le-Marmion. - La partie comprise entre la ligue ponctuée et l'ombre, vis-à-vis les caveaux G, I et K, a été détruite par la charrue.

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cendant jusqu'au milieu des cuisses, était fabriquée de cette laine, à longs poils pour l'hiver, à poil ras pour l'été, que fournissaient les moutons de la Gaule; elle était rayée ou quadrillée de couleurs éclatantes que les Gaulois aimaient passionnément, le rouge surtout. Sous ce rapport, on a souvent comparé la saie aux plaids des Écossais et des Gallois, qui sont les enfants comme nous des anciens Celtes. Quelquefois aussi elle était ornée de fleurs, de disques, d'ornements variés, de

figures de toute espèce, de bandes de pourpre et de broderies d'or et d'argent. Lorsque l'empereur Gallien, vers l'an 265 (après J.-C.), perdit la domination de la Gaule, et qu'on lui en porta la nouvelle, il se mit à rire en disant : « Nous serons bien assez en sûreté sans la saie des Atrebates. >> Les Atrébates étaient les habitants de l'Artois ct de la Flandre les saies rousses ou rouges fabriquées dans leur pays sont encore citées ailleurs (dans Vopiscus) comme étant alors un vêtement

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Pointes de flèches ou javelots, poignards et instruments gaulois en silex et en os. - Tirés de diverses collections.

connu dans le monde entier; on les appelait aussi quelquefois cérampelines, c'est-à-dire habits couleur de brique. Les anciens ont cité aussi les chlamydes (ou manteaux) de l'Artois. On voit à quelle époque reculée remontent les grandes industries qui ont fait pendant le moyen âge et qui font encore aujourd'hui la richesse des Flandres belge et française.

Quant à l'autre pièce du costume national, le pantalon, il était large et flottant chez les populations du nord de la Gaule; ses plis étaient quelquefois serrés par un cordon au-dessus de la cheville. Chez les Celtes proprement dits, les Gaulois du centre, il était plutôt étroit et presque collant; tantôt il s'arrêtait au-dessus du pied, tantôt il prenait le pied tout entier. Il y en avait qui n'allaient que jusqu'aux genoux. Sous toutes ses formes, ce pantalon s'appelait d'un nom qui n'a pas cessé d'ètre français la braie; les Romains l'écrivaient braga ou bracca, et ils distinguaient la Gaule romaine de celle qui était encore indépendante, en les nommant la Gaule à toges et la Gaule à braies (Gallia togata, Gallia braccata). D'autres vète

ments nationaux du Gaulois, mais accessoires, étaient la caracalle, manteau qui flottait des épaules au talon; le lenn ou linn, couverture en laine à longs poils, ou simple peau de bête que les pauvres portaient dans la mauvaise saison; le cuculle ou bardocuculle, manteau court, garni d'un capuchon qu'un poëte latin, Martial (années 40 à 103 ap. J.-C.), appelle le bardocuculle de la Saintonge, et ailleurs le bardocuculle de Langres. Ce vêtement devint, au moyen âge, le chaperon du bourgeois et le scapulaire du moine. Notre caban actuel en est une copie assez exacte.

Quelques-uns des Gaulois portaient, à ce que l'on croit, des chaussures de peau (4); ils avaient plutôt des semelles de bois, de liège ou de cuir, attachées à la jambe avec des courroics; mais les pauvres, c'est-à-dire la partie la plus nombreuse, marchaicut pieds nus.

Les druides ou prètres étaient vêtus, sinon habituellement, du moins dans les cérémonies religieuses, d'une tunique longue à fond blanc, ornée

(') Voy. p. 19.

de bandes de pourpre ou de broderies d'or, et pardessus la tunique d'un grand manteau de lin trèsfin, ouvert par-devant et d'une blancheur éclatante. Ils avaient ordinairement la barbe longue, et se ceignaient la tête d'un bandeau d'étoffe ou quelquefois d'une couronne de chêne (1).

Quant aux femmes gauloises, une taille élancée, des formes pleines et vigoureuses, une blancheur de lait, une fraîcheur éclatante, étaient les traits de leur beauté nationale. Elles entretenaient cette

fraîcheur de leur teint en se frottant avec un parfum dont le fond était l'écume de bière. (Pline, XXII, 25.) Leur costume se composait ordinairement d'une ample tunique à larges plis, sans manches ou avec des manches longues et étroites, et d'une pièce d'étoffe attachée sur les hanches et tombant pardevant, c'est-à-dire d'un vrai tablier. Il y en a un exemple dans une sculpture de l'arc de triomphe de Langres, et qui représente une jeune Gauloise de la campagne portant à la main un seau ou bien

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1, tête de lance. 2, hache renflée au milieu et amincie aux extrémités. 3, 6, haches non creuses, avec les manches supposés.-4, 5, épées en bronze, avec clous servant à fixer la garniture (quelques antiquaires croient que ces épées sont romaines). - 7, hache creuse.

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un panier. Son tablier est très-petit, sa robe serrée à la taille et dentelée par le bas (du moins si l'on en croit les gravures de B. de Montfaucon). La tunique, rouge ou bleue pour les femmes élégantes, laissait le haut de la poitrine découvert et descendait jusqu'aux pieds. Les personnes riches y ajoutaient un manteau de lin de couleurs de fantaisie, qui s'agrafait sur les épaules ou qui, pouvant s'ouvrir par-devant, était assujetti par un cordon en lacet ou par des nœuds fixés à des boutons. Quelques-unes portaient au côté de petits sacs de cuir nommés bulga (bougettes). Les villageoises se coiffaient comme aujourd'hui; elles séparaient leurs cheveux en bandeaux sur le front, et les réunissaient

(') On a gravé plusieurs fois un bas-relief trouvé à Autun, et représentant deux druides. Nous avons cherché vainement à découvrir ce qu'était devenu ce bas-relief. Dans le doute sur son authenticité, nous n'avons cru devoir reproduire ni la gravure qu'en a donnée dom Martin (1727), ni celles qui ont paru depuis.

par un peigne sur le derrière de la tète, qu'elles couvraient d'un morceau d'étoffe ou d'un petit bonnet. Telle est la jeune fille de Langres. Mais les dames gauloises qui voulaient se parer posaient sur leur lète une coiffe carrée qu'elles fixaient sur leurs cheveux, en séparant ceux-ci sur le front et les rattachant par derrière; ou bien elles se couvraient d'un voile qui ne cachait pas le visage, mais seulement une partie du front, et qui, ramené derrière la tête, revenait ensuite se draper sur les épaules et le sein. Ainsi gracieusement encadrés, les visages de ces fraîches Gauloises aux cheveux rouges ou rougis avaient si peu déplu aux dames romaines, qu'il devint de mode parmi elles d'acheter à grands frais des cheveux gaulois pour s'en faire des coiffures artificielles.

Les habitants d'entre la Garonne et les Pyrénées, les Aquitains, se distinguaient du reste de la Gaule par un costume étriqué, fabriqué en laine grossière à long poil et de sombre couleur. Leurs femmes,

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