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rages. Lorsqu'ils ne sont point à la guerre, ils chassent quelquefois, et plus souvent restent sans rien faire, car ils aiment à dormir et à manger. La plupart s'éveillent longtemps après le lever du soleil. Ils passent des journées entières tout nus auprès du feu, et ce n'est point une honte chez eux de rester tout le jour et toute la nuit à boire. Les plus braves et les plus belliqueux sont les plus oisifs; laissant la conduite de leur famille, de leur maison, de leurs champs, aux femmes, aux vieillards, aux plus faibles de leurs parents, ils vivent en quelque

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sorte engourdis. Cependant la vie sans la guerre leur paraît insupportable. La naissance fait les rois, le courage les chefs. Ceux-ci commandent par l'exemple plutôt que par l'autorité; prompts et intrépides, ils combattent en avant des premiers rangs; on leur obéit parce qu'on les admire. Il n'est permis à personne, excepté aux prêtres, de réprimander, d'emprisonner, de frapper. Ils croiraient blesser la majesté des Dieux en les enfermant dans les murs d'un temple ou en les représentant sous une forme humaine. Ils consacrent des bois et des forêts, et donnent à ces solitudes des noms de divinités qu'ils révèrent en les voyant

seulement par la pensée. Aucun peuple n'a une foi plus grande dans les auspices et la divination. Ils croient aussi qu'il y a dans les femmes quelque chose de saint et de prophétique; ils ne dédaignent point de les consulter et ne négligent point leurs conseils. Nous avons vu, sous le règne de Vespasien, leur Velléda (1) passer longtemps, aux yeux de la plupart des Germains pour une sorte de divinité. »

Ces renseignements ne donnent pas des Germains une idée beaucoup plus haute que celle qu'on peut avoir des peuplades actuelles de l'Amérique septentrionale ou de l'Afrique intérieure. Un autre écrivain célèbre (Guizot, Civilisat. en France, t. 1) a comparé les principaux traits de la physionomie de ces peuples avec ceux que les voyageurs modernes ont signalés chez nos sauvages, et il s'est étonné de la ressemblance. Les vertus guerrières et hospitalières, les craintes superstitieuses, la passion du jeu, de la chasse, de la danse, des boissons fortes, une sorte de respect des femmes, l'oisiveté dans la paix, la fureur destructive dans la guerre, jusqu'à l'usage de se tatouer le corps et peut-être de scalper la chevelure de leurs ennemis (suivant Adelung et Guizot), se retrouvent également dans les deux races.

Quelques-uns de ceux qui étaient entrés dans les armées impériales, et qui, parvenus à la faveur, menaient une vie opulente, se hâtaient de déguiser sous le luxe leur aspect farouche. « Le jeune chef Sigismer marchait précédé ou suivi de chevaux couverts de pierreries étincelantes; il allait à pied, paré d'une saie blanche comme le lait, brillant d'or, ardent de pourpre; avec ces trois couleurs s'accordaient sa peau, sa chevelure et son teint. Les chefs qui l'entouraient étaient chaussés de bottines de fourrure qui laissaient les jambes et les genoux à nu. Leurs casaques étroites, bigarrées de diverses couleurs, descendaient à peine aux jarrets, et les manches ne couvraient que le haut du bras. Leurs saies vertes étaient bordées d'une bande écarlate. L'épée, pendant de l'épaule à un long baudrier, ceignait leurs flancs couverts d'un gilet de peau. Leurs armes étaient encore une parure.» (Sidoine Apollinaire, iv, 20.)

Mais le reste de la nation ne ressemblait guère à cette petite troupe si richement parée. Les Romains trouvaient très-misérable l'accoutrement des Germains et particulièrement des Franks, dont un historien moderne, Augustin Thierry, a pris soin de rechercher tous les détails :

« Les Franks relevaient, dit-il, et rattachaient sur le sommet du front leurs cheveux, d'un blond roux, qui formaient une espèce d'aigrette et retombaient par derrière en queue de cheval. Leur visage était entièrement rasé, à l'exception de deux moustaches peu fournies qui leur tombaient de chaque côté de la bouche. Ils portaient des habits de toile serrés au corps et sur les membres, avec un large

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(') Voy. ci-dessus, p. 66.

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Armes des Franks trouvées à Londinières, dans la vallée d'Aune: haches, fers de lance, pointe de flèche, épée,

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baudrier auquel pendait l'épée. Leur arme favorite était une hache à un ou à deux tranchants, dont le fer était épais et acéré, et le manche très-court. Ils commençaient le combat en lançant de loin leur hache, soit au visage, soit contre le bouclier de l'ennemi. Rarement ils manquaient d'atteindre l'endroit précis où ils voulaient frapper. Outre cette hache, qui de leur nom s'appelait francisque (ou de leur langue framée), ils avaient une arme de trait qui leur était particulière et qu'ils nommaient hang. c'est-à-dire hameçon. C'était une pique de médiocre longueur, et capable de servir également de près et de loin. La pointe, longue et forte, était armée de plusieurs barbes ou crochets tranchants et recourbés comme des hameçons. Le bois était recouvert de lames de fer dans presque toute sa longueur, de manière à ne pouvoir être brisé ni entamé à coups d'épée. Lorsque le hang s'était fiché au travers d'un bouclier, les crocs dont il était garni en rendaient l'extraction impossible; il restait suspendu, balayant la terre par son extrémité. Alors le Frank qui l'avait jeté s'élançait, et, posant le pied sur le javelot, appuyait de tout le poids de son corps, et forçait l'adversaire à baisser le bras et à se dégarnir ainsi la tête et la poitrine. Quelquefois le hang, attaché au bout d'une corde, servait, en guise de harpon, à amener tout ce qu'il atteignait. Pendant qu'un des Franks lançait le trait, son compagnon tenait la corde ; puis tous deux joignaient leurs efforts, soit pour désarmer leur ennemi, soit pour l'attirer lui-même par son vêtement ou son armure. Les soldats franks conservaient encore cette physionomie et cette manière de combattre un demi-siècle après la conquête, lorsque leur roi Théodebert passa les Alpes, en 539, et alla faire la guerre en Italie. La garde du roi avait seule des chevaux et portait des lances du modèle romain : le reste des troupes était à pied et misérablement armé. Ils n'avaient ni cuirasses, ni bottines garnies de fer un petit nombre portait des casques; les autres combattaient nu-tête. Pour être moins incommodés de la chaleur, ils avaient quitté leur saie de toile et gardé seulement des pantalons d'étoffe ou de cuir qui leur descendaient jusqu'au bas des jambes. Ils n'avaient ni arc, ni fronde, ni autres armes de trait, si ce n'est le hang et la francisque. C'est dans cet état qu'ils se mesurèrent avec peu de succès contre les troupes de l'empereur Justinien.»> (Thierry, Lettre vi; d'après Sidoine et Agathias.)

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Saxons, les Vandales, n'ont fait qu'y passer sans laisser de traces; mais d'autres s'y établirent à demeure, y formèrent des empires et doivent être comptés, après les Gaulois et les Romains, au nombre de nos ancêtres : ce sont les Visigoths, les Bourguignons et surtout les Franks.

Les Bourguignons entrèrent en Gaule dans l'intervalle des années 406 à 443; ils occupèrent les montagnes du Jura et les pays situés entre la Saône et la Durance; Lyon et Genève étaient les centres de leur domination. Les Visigoths (Goths de l'ouest) se répandirent, depuis l'an 442 jusque vers 450, dans tout le midi, depuis les Alpes maritimes jusqu'aux Pyrénées, et s'avancèrent dans l'intérieur jusqu'à la moyenne Loire; leur capitale était Toulouse.

Ces derniers n'étaient qu'une des deux branches de la grande nation gothique; les Ostrogoths (Goths de l'est), leurs frères, dominaient glorieusement en Italie. Pour eux, ils apportèrent de la Grèce et de cette mème Italie qu'ils avaient longtemps parcourues, une certaine intelligence de la civilisation. Le chef qui les amena dans la Gaule, Ataulfe, successeur de leur héros Alarik, était digne de commander à un grand peuple. « Je me souviens, dit un écrivain espagnol du cinquième siècle (Paul Orose, ch. XLIII), d'avoir entendu à Bethleem saint Jérôme raconter qu'il avait vu un certain habitant de Narbone élevé à de hautes fonctions sous l'empereur Théodose, et d'ailleurs religieux, sage et grave, qui avait joui dans sa ville natale de la familiarité d'Ataulfe. Il répétait souvent que le roi des Goths, homme d'un cœur et d'un esprit magnanimes, avait coutume de dire que son ambition la plus ardente avait d'abord été d'anéantir le nom romain et de faire de toute l'étendue des terres romaines un nouvel empire appelé Gothique, de sorte que, pour parler vulgairement, tout ce qui était Romanie devînt Gothie, et qu'Ataulfe remplit le même rôle qu'autrefois Auguste; mais qu'après s'être assuré par l'expérience que les Goths étaient incapables d'obéissance aux lois à cause de leur barbarie indisciplinable, jugeant qu'il ne fallait point toucher aux institutions sans lesquelles la république cesserait d'être république, il avait pris le parti de chercher la gloire en consacrant les forces des Goths à rétablir dans son intégrité, à augmenter même la puissance du nom romain, afin qu'au moins la postérité le regardât comme le restaurateur de l'empire qu'il ne pouvait changer. C'est dans cette vue qu'il s'abstenait de la guerre et recherchait soigneusement la paix. » Ces grands projets d'Ataulfe s'éteignirent avec lui, mais ses successeurs conservèrent les mêmes goûts; la cour de Toulouse se piquait d'imiter la politesse de Constantinople; les rois Théodoric II et Euric (466484) se plaisaient à voir les dépêches écrites en leur nom, par les rhéteurs gallo-romains qui leur servaient de secrétaires, admirées en Italie pour les gråces et la pureté du langage.

En même temps, maîtres de la moitié de l'Es

pagne et d'une partie de la Gaule, ces princes redoutés aimaient à s'entourer d'un fastueux appareil. Sidoine Apollinaire en donne une idée par l'impression qu'il reçut de son séjour auprès d'Euric, à Bordeaux : « J'ai presque vu deux fois la lune achever son cours et n'ai obtenu qu'une seule audience; le maître de ces lieux trouve peu de loisirs pour moi, car l'univers entier demande aussi réponse et l'attend avec soumission. Ici, nous voyons trembler le Saxon aux yeux bleus, qui ne craint que les vagues de la pleine mer. Ici, le vieux Sicambre, tondu après sa défaite, laisse croître de nouveau ses cheveux. Ici se promène le Hérule aux joues verdâtres, à peu près de la couleur de l'Océan, dont il habite les derniers golfes. Ici, le Burgonde, haut de sept pieds, fléchit le genou et implore la paix. Ici, l'Ostrogoth, humble d'un côté et fier de l'autre, réclame le patronage qui fait sa force pour terrifier les Huns. Ici, toi-même, ô Romain ! tu viens prier pour ta vie, et tu demandes à la puissante Garonne de protéger le Tibre affaibli. » Cette vive peinture rappelle un passage de Salvien qui distingue non pas l'extérieur des Barbares, mais les propensions diverses de leur caractère : « Les Goths, dit-il, sont perfides, mais pudiques; les Alains, impudiques, mais plus loyaux; les Franks, menteurs, mais hospitaliers; les Saxons et les Vandales, cruels, mais chastes. >>

Les sujets gallo-romains des Visigoths, lorsque eurent été consommés le partage des terres el l'établissement des envahisseurs, furent gouvernés sans trop d'oppression. Les cités et leurs curies se relevèrent plus florissantes que sous les derniers empereurs; les lois mêmes qu'Euric et son fils Alaric II publierent, et qui portent le nom de Code visigothique, ne sont qu'une copie des lois romaines, copie informe et méconnaissable, mais où les intentions élevées et bienfaisantes du législateur sont manifestes.

« Avec l'aide de Dieu, dit Alaric (en 506), dans le préambule de ce code, occupé des intérêts de notre peuple, nous avons corrigé, après mûre délibération, ce qui semblait inique dans les lois; de telle sorte que, par le travail des prêtres et autres nobles hommes, toute obscurité des lois romaines et du droit antique soit dissipée, qu'une plus grande clarté s'y répande, que rien ne demeure ambigu et ne soit pour les plaideurs un sujet de longues controverses. Toutes ces lois donc étant expliquéés et réunies en un seul livre par le choix d'hommes sages, ce recueil a été confirmé par l'assentiment de vénérables évêques et de nos sujets provinciaux élus à cet effet. »

On se tromperait, du reste, si l'on se figurait les Visigoths et les autres barbares du cinquième et du sixième siècles jouant dans la Gaule le rôle de conquérants parmi des vaincus. Depuis longtemps ils vivaient à côté des Romains; ils les coudoyaient dans les cités, dans les camps, à la cour des empereurs. Ces hommes étaient d'une violence extrême; mais leur conquête n'avait pas de raison d'être vio

lente, car elle s'opéra d'elle-même, sans résistance, et s'ils se mirent en possession des deux tiers de la terre et du tiers des esclaves, ce fut non pas seulement par la force, mais à la suite de longues négociations et aussi en vertu d'un usage administratif auquel les sujets romains étaient habitués. Les Barbares établis d'abord sur les terres de l'empire y étaient venus non pas en ennemis, mais eu alliés, en corps d'auxiliaires qui prenaient du service dans l'armée romaine. Ces auxiliaires, non moins que les légionnaires eux-mêmes, avaient droit aux conces sions de territoire, prix ordinaire des services militaires; des tribus entières furent ainsi colonisées de tout temps sur les frontières qu'elles étaient chargées de défendre, et une portion des terres et des serfs du pays leur était attribuée à titre de solde. Elles y vivaient dans leurs cantonnements, rattachées à l'empire par la double condition du service militaire et de la culture du sol, puis par la formalité du serment de fidélité prêté à l'empereur comme chef de l'armée. On appelait les hommes de ces sortes de garnisons des lites ou lètes; on leur donnait aussi le nom d'hôtes, et en effet ils couchaient dans les habitations des Romains et mangeaient à leur table. Lors donc que les Visigoths et les Bourguignons dépouillèrent à leur profit les propriétaires gallo-romains, ils n'étaient cependant pas de simples spoliateurs; c'étaient encore des troupes alliées qui s'établissaient dans des garnisons fraîches aux conditions ordinaires.

L'établissement des Bourguignons eut aussi un caractère placide et véritablement empreint de cette honnêteté sincere que nous appelons aujourd'hui la bonhomie allemande. C'était une race à la fois d'un aspect terrible par sa stature gigantesque, et d'unc humeur très-débonnaire. Elle comptait soixante mille guerriers. Bien différents des autres Germains, qui considéraient tout travail manuel comme une humiliation, les Bourguignons, étrangers à cette insolence, étaient pour la plupart ouvriers en bois, et, dans les intervalles de paix, gagnaient leur vie à leurs métiers de charpentiers, de menuisiers ou autres. Les montagnards à haute taille de certaines parties du Jura français et les industrieuses populations du Jura suisse, qui tirent encore un si grand parti de leurs sapins pour toutes sortes d'ouvrages, semblent avoir conservé vivants tous les traits de cette nation. « Les Bourguignons vivaient au milieu des Romains non comme avec des sujets, mais comme avec des frères.» (P. Orose.) Ils avaient même une certaine déférence pour eux, et au lieu de s'imposer en maîtres dans les lieux où ils étaient cantonnés militairement, ils faisaient ce qu'ils voyaient faire aux clients romains des nobles gaulois de leur voisinage; ils se réunissaient le matin pour aller les saluer en les appelant respectueusement du titre de père ou d'oncle. « C'est à moi que tu demandes un hymne pour la joyeuse Vénus; à celui qu'obsèdent les troupes de gens à la longue chevelure; à celui qui endure le jargon germanique, qui grimace un triste sourire de satisfaction

aux chants du Bourguignon repu. Il chante, lui, en graissant ses cheveux de beurre rance. Homme heureux, tu ne vois pas cette armée de géants qui viennent avant le jour vous saluer comme leur grand-père ou leur père nourricier. Mais la cuisine d'Homère ne suffirait pas à les rassasier. » Ces

plaintes minaudées, qui sont de Sidoine Apollinaire, ne prouvent pas que les Barbares, au midi de la Loire, fussent de bien durs tyrans.

Les témoignages de mansuétude ne sont pas moins grands dans la loi même des Bourguignons, rédigée et publiée par leurs rois Gondebaud et

ABADVSREXCREMENT
EMOLVMENTOPROPRO
SPATIOMVITICA

Inscription où se trouve le nom du roi Gondebaud, conservée au Musée de Genève (1).

Sigismond, à la fin du cinquième et au commencement du sixième siècle. « Gondebaud établit chez les Bourguignons des lois d'une grande douceur, afin que les Romains ne fussent pas opprimés », dit Grégoire de Tours (Hist., 11, 33). En effet, on voit dans chaque titre de cette loi le Romain et le Bourguignon constamment placés sur le pied de l'égalité. Elle renferme même à cet égard des précautions qu'avec raison l'on a nommées délicates; celles-ci, par exemple : « Tout Romain qui, ayant un procès contre un autre Romain, confiera à un Bourguignon la défense de ses intérêts, perdra sa cause, et le Bourguignon payera 42 sols d'amende. (ch. xxII et LV.) — Quiconque aura refusé le logement et le feu à l'étranger qui s'est présenté

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valant une centaine de francs de notre monnaie actuelle.

LES FRANKS. LA LOI SALIQUE.

Bien différents étaient l'attitude et le caractère des Franks qui, établis depuis deux ou trois siècles sur les bords du Rhin, occupaient, en l'an 480, toute la Gaule septentrionale, depuis le Rhin et l'Escaut jusqu'à la Loire, la Bretagne exceptée.

Toutes les lois barbares, et il nous en est resté près d'une quinzaine, furent rédigées en latin et à une époque où l'Église chrétienne était partout triomphante. La dureté primitive des peuples pour qui elles avaient été faites ne nous y apparaît done que sensiblement adoucie. Cependant celle des Franks de Chlodovich, plus connu sous le nom de Clovis, la célèbre Loi salique, écrite probablement au septième ou au huitième siècle, respire encore comme un âpre parfum des forêts de la Germanie. Voici de quelle manière elle commence :

<< Gloire à la nation des Franks, illustre, fondée par la volonté de Dieu, forte à la guerre, ferme dans la paix et les traités, profonde en ses conseils, noble de corps, brillante de blancheur et de beauté, hardie, agile et rude au combat, convertie à la foi catholique et pure d'hérésie. Cherchant, sous l'inspiration de Dieu, lorsqu'elle passait encore pour barbare, la clef de la science suivant la nature de ses coutumes, désirant la justice, elle a dicté la loi salique par la voix des chefs qui gouvernaient alors toute la race.

>> Furent élus entre plusieurs quatre hommes, savoir l'hôte du Weser (Wiso), l'hôte de l'intérieur des terres (Boden), l'hôte de l'Yssel (Salen), et l'hôte des rives exposées au vent du nord (Wind), qui, réunis en trois assemblées (ou mâls), dans les cantons de Sale, de Boden et de Winden, pour discuter avec soin toutes les causes de procès que chaque juge peut avoir à décider, prononcérent de la manière qui suit. Mais lorsque, Dieu aidant, Chlodovich le Chevelu, le beau, le puissant roi des Franks, eut le premier reçu le baptême catholique, tout ce qui semblait manquer dans ce

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