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ASTOR, LENOX AND TILDEN FOUNDATIONS. 1898.

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La Société française, comme elle l'a constamment proclamé depuis son origine, comme elle le répétait encore il y a quelques mois en ouvrant des séances générales dans plusieurs grandes villes du royaume, a suivi depuis 14 ans, avec un louable dévouement, la marche qu'elle s'était tracée: elle ne cesse de porter secours aux hommes qui comprennent combien il importe à la France de conserver ses richesses monumentales. La Société française est, par son dévouement, son désintéressement, nous ajouterons par sa vie nomade, devenue le lien qui unit entr'elles les Sociétés archéologiques du royaume. Aujourd'hui à Metz, demain à Châlons et à Autun, plus tard à Marseille, partout elle va sympathiser avec les hommes de bonne volonté, avec les amis de l'art et de l'histoire, qui se grouppent et se serrent pour résister aux efforts destructeurs du temps et des hommes.

La Société française continuera de tenir des séances générales, des Congrès archéologiques, dans les différentes villes du royaume, ces assemblées deviendront de plus en plus importantes; elle continuera, dans sa sphère d'activité, de stimuler, de régulariser, d'harmonier les travaux des Sociétés archéologiques. Elle obtiendra de leur bienveillant concours cette unité de plan et de vues que, dans une sphère plus large, le Congrès scientifique de France s'efforce de faire adopter à toutes les académies et Sociétés savantes du royaume. Ainsi se réaliserait une grande pensée souvent émise au sein de la Société française et des Congrès scientifiques de la France et de l'étranger.

Les membres du bureau de la Société française.

NOTICE

SUR L'EGLISE ST.-JEAN-BAPTISTE DE CHAUMONT

(DIOCÈSE DE LANGRES),

Par M. l'abbé GODARD SAINT-JEAN,

Professeur d'archéologie et de géologie au grand séminaire de Langres, membre de la Société française pour la conservation des Monuments.

Les documents historiques les plus anciens que nous ayons pu recueillir sur la paroisse de Saint-Jean-Baptiste-de-Chaumont, ne remontent pas au-delà du XIII*. siècle. Un titre, daté de 1212, témoigne d'une transaction passée entre le curé de Chaumont et le prieur de Buxereuilles, au sujet du partage des oblations. Un autre titre, faisant partie des archives de l'abbaye de Longuay et qui fut présenté dans une instance au baillage, vers l'an 1765, mentionnait un curédoyen de Chaumont du nom de Renaud; il portait le millésime 1242. Il est probable que le portail occidental et les nefs que nous voyons aujourd'hui existaient dès-lors; car la porte, quoiqu'amortie en arc brisé, est encore romane, et l'ogive primitive paraît dans les arcades et les fenêtres. Jusqu'en 1474, l'église fut desservie par un curé et ses vicaires, ensuite par douze chapelains; mais à cette époque,

elle prit une importance beaucoup plus grande par son érection en collégiale.

Cette insigne faveur fut obtenue par Jean de Montmirel, natif de Chaumont, évêque de Vaison, référendaire secret de Sixte quatre (1).

Le chapitre s'établit enrichi de privilèges dus à l'ascendant de notre célèbre compatriote à la cour romaine. Il était exempt de la juridiction de l'ordinaire qui toutefois parvint à l'y soumettre, non sans discussions et procès. Pour en devenir membre, il fallait, aux termes de la bulle, être natif ou originaire de Chaumont, natus vel oriundus. En 1475, un nouveau bienfait fut accordé par le souverain pontife, qui scella la bulle des indulgences connues sous le nom de Grand Pardon-Général. Quand la St.-Jean-Baptiste coïncide avec le dimanche, peine et coulpe sont remises à quiconque remplit les conditions ordinaires et visite l'église durant la fête du patron. Un simple prêtre peut absoudre de tous les crimes et cas réservés même au pape, commuer les vœux pour des œuvres pies, excepté ceux de pélerinage à Rome, outre-mer, à St.-Jacques-de-Compostelle, et ceux de religion.

Lorsque le 24 juin tombait le dimanche, ce qui arrive à des intervalles divers par suite des années bissextiles, une

(4) L'église de Chaumont conserve deux portraits de son bienfaiteur. Il mourut à Rome, en 1479, âgé de 70 ans, et fut inhumé dans la chapelle qu'il avait fait bâtir à l'honneur de saint Jean-Baptiste, en l'église de Ste.-Marie del Popolo. Voici son épitaphe :

Joannem de Montemirabili hic sepultum,

Intelligentia apostolicum abbreviatorem,

Fides referendarium secretum,

Probitas Sixto 4°. pontif. max. familiarem,
Religio episcopum Vasionem fecit.
Quibus perfunctus septuagenarius obiit,

3 junii anno 1479: hæc si consideres admonent.

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